[Infoligue] Pour réduire le déficit, supprimer les aides aux associations?
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 7 Oct 09:55:06 CEST 2010
Pour réduire le déficit, supprimer les aides aux associations?
Publié par : http://www.lexpansion.com
Le : 07/10/2010
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Les lecteurs de L'Expansion.com ne manquent pas d'idées pour réduire le
déficit de la France. Nous avons sélectionné les dix plus originales et
nous proposons d'en tester l'efficacité. Dernier épisode de notre série:
supprimer les subventions publiques aux associations.
L'appel à contribution de L'Expansion.com pour réduire le déficit public
a suscité plus de 150 commentaires. Suppression des niches fiscales,
réduction du train de vie de l'Etat, du budget de l'armée, suppression
du bouclier fiscal, de la TVA réduite dans la restauration... Que du
sérieux ! Nous avons préféré sélectionner les idées les plus originales,
auxquelles le ministre du Budget François Baroin n'a pas déjà pensé.
Nous proposons d'en évaluer l'efficacité. Dernier épisode de notre série
quotidienne qui vous avez pu lire chaque jour sur LExpansion.com.
Idée n°10: Supprimer les aides aux associations
La France compte plus d'un million d'associations. La plupart des
associations fonctionnent avec un petit budget puisque les deux tiers
d'entre elles disposent d'un budget inférieur à 7.500 euros annuels,
selon un rapport du Centre Matisse publié en 2007. Seules 5% des
associations, soit environ 40.000, disposent d'un budget supérieur à
150.000 euros. C'est le cas notamment de celles qui ont pignon sur rue
(150.000 euros par an pour Les Restos du coeur, 36 millions pour la
Fondation Abbé Pierre).
Qui les finance ? Combien l'Etat leur verse-t-il et pourrait donc
économiser pour réduire son déficit ? Selon nos calculs basés sur les
documents jaunes budgétaires annexés au projet de loi de finances 2010,
le montant total des crédits versés par les ministères aux associations
s'est élevé à 1,2 milliard d'euros en 2008. Ce n'est pas rien. C'est
deux fois plus que ce que va rapporter en 2012 le coup de rabot sur les
niches fiscales.
Il est vrai qu'en période de rigueur budgétaire, on peut légitimement se
demander si les 300.000 euros versés à la Fédération des clubs
motocyclistes de la police nationale de Paris ou les 2,3 millions
alloués au Centre de musique baroque de Versailles étaient justifiés.
Mais en parallèle, en cette période de forte hausse du chômage et de
creusement des inégalités, on peut aussi se réjouir des 300 millions
versés à l'AFPA (Association nationale pour la formation des adultes) ou
encore des 20.000 euros versés à la FNATH (Fédération nationale des
accidentés du travail et des handicapés).
Il faut cependant savoir que l'Etat n'est pas l'acteur le plus généreux
envers les associations (son financement représente 12% des ressources
des associations contre 28% pour les collectivités locales). Au total,
les financements publics (Etat, collectivités, organismes sociaux et
Union européenne) ne représentent que la moitié des ressources des
associations.
"Depuis 5 ans, la baisse des financements de l'Etat est avéré et le
mouvement s'accélère au gré des lois de finances, déplore Béatrice
Delpech, déléguée générale de la Conférence Permanente des Coordinations
Associatives (CPCA). Les aides publiques ne sont pas à la hauteur des
besoins sociaux que les associations essaient de couvrir. "
Enfin, le rôle économique et social des associations est indiscutable.
En effet, les militant de la fin des subventions publiques aux
associations oublient la plus-value d'un secteur dynamique qui croît en
moyenne 2,5 fois plus que l'emploi salarié privé depuis 2000 et
représente 8% de l'emploi salarié privé en France. Les associations sont
le poids lourds de l'économie sociale et solidaire en nombre
d'organisations (85,6%) et en volume d'emploi (80%).
"Supprimer les subventions publiques aux associations reviendrait
purement et simplement à faire disparaître des millions d'activités de
solidarité porteuses de cohésion sociale et territoriale. Sans parler
d'un grand nombre d'emplois, note Béatrice Delpech. Le financement
public a aussi cette valeur symbolique fondamentale : reconnaître la
contribution associative à l'intérêt général. La subvention des
associations n'est pas une dépense, c'est un investissement dans un
projet de société plus juste et plus solidaire", conclut la représente
de la CPCA.
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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