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Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 28 Oct 14:32:20 CEST 2010


ASSOCIATIONS

L'Etat, premier philanthrope : une spécificité qui coûte cher

Publié par : LEMONDE
Le :  27.10.10 | 17h57 

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Le boulet n'est pas passé loin. Evoquée cet été, la suppression des 
déductions fiscales liées aux dons a fait trembler le monde associatif. 
"Nous ne toucherons pas aux dons", a finalement annoncé, mardi 14 
septembre, le ministre du budget, François Baroin. Les associations 
peuvent pousser un soupir de soulagement.

Les déductions fiscales liées aux dons coûtent cher à l'Etat : 1,3 
milliard d'euros (960 millions pour les dons aux particuliers, 340 
millions pour ceux effectués par les entreprises) devraient ainsi 
échapper aux caisses de Bercy en 2010. Mais elles sont vitales pour de 
nombreuses structures qui dépendent en partie de la générosité du public.

Indirectement, par le biais d'allégements fiscaux, et plus directement, 
par les subventions, l'Etat est le premier philanthrope. C'est une 
spécificité française. En moyenne, le secteur public contribuerait à la 
moitié des budgets des associations. Ses financements publics tiennent 
une place différente selon la taille des structures : quasi inexistants 
dans les toutes petites associations, ils représenteraient plus de 60 % 
du financement des associations employeurs. Ses aides, qui proviennent 
de tous les échelons de l'Etat (communes, départements, régions, 
ministères), ne sont comptabilisées nulle part.

En l'absence d'une synthèse, les spécialistes en sont réduits à des 
estimations. Le chiffre le plus communément avancé est celui de 20 
milliards, soit un peu plus d'un tiers des budgets des associations 
(34,3 %). En réalité, la part de l'Etat est beaucoup plus grande. "Les 
financements publics sont de nature multiple. Les subventions ne sont 
qu'une des formes de financement, explique Viviane Tchernonog, chercheur 
au CNRS (Centre d'économie de la Sorbonne) dans sa dernière étude sur 
les associations en France. Les collectivités publiques peuvent 
également acheter des prestations aux associations ou leur passer des 
commandes."

Ces revenus sont comptabilisés avec les recettes d'activités. Sous ce 
vocable, on trouve aussi toutes les ressources "commerciales" des 
associations, liées à la vente d'un produit ou d'un service. Leur 
origine peut être privée comme publique. Elles alimenteraient 48,7 % des 
budgets associatifs.

Troisième source de financement, les cotisations des membres 
représentent 12 % du budget cumulé des associations.

Enfin, le don et les legs des particuliers, et le mécénat (dons des 
entreprises et dons collectés par les fondations puis reversés aux 
associations) ne pèsent que 5 %. Cette faible part de la générosité 
publique dans le financement associatif n'est pas sans poser de problème 
en période de restrictions budgétaires. "Il faut se retrousser les 
manches", résume André Hochberg, président de France Générosités, le 
syndicat qui réunit les plus importantes associations. Les chiffres du 
don, même s'ils augmentent légèrement d'année en année, ne sont pas 
satisfaisants. Le nombre de donateurs réguliers ne décolle pas. La crise 
aussia affecté le mécénat d'entreprise : 2 milliards de dons en 2010 
contre 2,5 milliards en 2008, selon la dernière enquête d'Admical, une 
association créée pour développer en France la pratique du mécénat 
d'entreprise.

Seule note d'optimisme, le nombre de mécènes a crû de 17 %. "La 
compétition pour les financements publics est de plus en plus rude, 
souligne Bénédicte Menateau, déléguée générale d'Admical. Les 
associations doivent chercher de l'argent ailleurs. Jamais les 
entreprises n'ont été autant solicitées."

Comment, alors, sortir de l'impasse ? En attirant de nouveaux donateurs 
et en encourageant les plus fidèles à donner davantage : la recette 
paraît simple. Tous les moyens pour y arriver sont désormais exploités 
par la plupart des acteurs (techniques commerciales dignes des grandes 
entreprises, développement de nouveaux canaux de collecte sur le Net, 
par SMS...). Dernière initiative en date, le lancement par France 
Générosités du premier portail collectif d'information sur le don : 
Infodon.fr.

Pour toucher les donateurs les plus riches, les associations ont 
également bien compris l'intérêt qu'elles pouvaient tirer de la loi Tepa 
d'août 2007. Une des dispositions de ce texte permet aux assujettis à 
l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) de déduire 75 % de leurs dons 
effectués à un organisme d'intérêt général (OIG), dans la limite de 50 
000 euros par an.

Les dons aux associations ne sont pas concernés. En revanche, ceux aux 
fondations ou aux fonds de dotations le sont. "De grosses associations 
comme le Secours catholique ou la Croix-Rouge ont créé leurs fondations 
pour attirer des donateurs à fort potentiel de contribution", analyse 
Thibaud Normand, coauteur avec Guillaume Prunier d'un mémoire de fin 
d'études de l'Ecole des mines sur le financement des organismes caritatifs.

Dans un tel contexte, les petites associations, qui n'ont pas toujours 
les moyens de chercher des financements privés, peuvent-elles encore 
tirer leur épingle du jeu ? "Les grandes fondations issues des 
associations peuvent être de nouveaux pourvoyeurs de fonds pour de 
petites associations qu'elles vont financer. Elles agissent alors comme 
têtes de pont", estime Thibaud Normand. A condition toutefois que les 
petites associations acceptent un certain nombre de contraintes de 
budget et de projets, et donc la perte d'un peu de liberté. Leur survie 
est peut-être à ce prix.

Catherine Rollot

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Autre solution : remporter un trophée EDF Diversiterre


En 2009, la Fondation EDF Diversiterre lançait les Trophées des 
associations, pour soutenir des actions novatrices ou exemplaires en 
direction des moins de 26 ans, notamment les plus fragiles - handicapés, 
exclus - dans les domaines de la nature, de la culture et de la 
solidarité. 741 associations s'étaient portées candidates et 30 se 
partageaient un montant total de 300 000 euros.

En 2010, la même somme sera à nouveau répartie entre les 30 vainqueurs. 
Les associations ont jusqu'au 10 décembre pour s'inscrire sur le site 
Tropheesfondation.edf.com. Un maximum de -mille candidatures sera 
retenu. Le jury, présidé par Albert Jacquard, aura jusqu'en mars 2011 
pour délibérer. Les bénévoles, bénéficiaires ou citoyens peuvent 
également inscrire ou supporter l'association de leur choix. "Cela me 
semble évident de participer à tout ce qui peut aider à ce que les êtres 
humains se rencontrent et comprennent qu'ils sont chacun la richesse de 
l'autre. Toi plus moi, c'est pas mal. Mais toi multiplié par moi, c'est 
beaucoup mieux", a souligné le scientifique-essayiste.

Sur le Web : Tropheesfondation.edf.com.

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Quelles relations avec les collectivités ?

Publié par : LEMONDE
Le : 27.10.10 | 18h10 

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Alors que la crise accroît les besoins d'initiatives associatives, elle 
diminue leurs ressources publiques. De nombreuses associations sont 
fragilisées, en difficulté ou en cessation d'activité. Dispersées et peu 
organisées en lobbying efficace, elles souffrent dans le silence de 
l'opinion publique. L'association qui licencie ou ferme ne fait pas de 
bruit : la coupe de subvention est indolore pour la puissance publique. 
Mais l'arrêt d'une activité associative laisse le vide d'une cellule 
manquante dans"un grand corps social déjà malade !".

L'inquiétude vient d'abord des risques liés à l'évolution des finances 
publiques locales. Rappelons à grands traits le modèle économique 
associatif français : un budget consolidé de 65 milliards d'euros par 
an, apporté pour moitié par les finances publiques et pour l'autre 
moitié par les cotisations, les ventes de services aux usagers, les dons 
et le mécénat. Point central ces dernières années : l'Etat s'est 
désengagé, mais les régions et les départements ont pris le relais, 
permettant aux associations de se développer à un rythme de 2,5 %, 
supérieur au PIB. Ainsi les conseils régionaux, absents il y a peu de 
temps, représentent 4 % du budget total, et les conseils généraux 
assurent plus du dixième du financement du secteur; l'Etat ne représente 
donc"plus" que 12 % des apports et les collectivités territoriales 28 %.

Nous sommes au bout de ce modèle. Non seulement l'Etat s'est massivement 
désengagé dans certains secteurs, mais les collectivités locales, 
souvent elles-mêmes en difficulté financière, se désengagent à leur 
tour. C'est le cas des départements qui subissent une diminution de 
leurs ressources et une croissance des prestations obligatoires (APA et 
RSA par exemple), ce qui les conduit à recentrer leur financement. Or 
chaque baisse de 1 % représente 325 millions d'euros de financements en 
moins pour le monde associatif.

Dans ce contexte, la réforme des collectivités territoriales risque de 
bouleverser les fondements du partenariat pouvoirs publics-associations. 
La suppression de la clause de compétence générale interdira d'abord aux 
régions et aux départements de continuer à soutenir des initiatives 
associatives utiles aux territoires, ou des innovations sociales, dès 
lors que ces initiatives ne seront plus de la compétence de la 
collectivité. Culture, sport et tourisme sortiront de la compétence de 
ces collectivités.

En outre, le recours aux financements croisés, qui permettaient aux 
associations de solliciter plusieurs niveaux de collectivités pour 
financer un projet important d'intérêt général pour le territoire, ne 
sera plus possible. La suppression de la taxe professionnelle et la 
baisse de l'autonomie financière des collectivités induite par la 
réforme limiteront d'autant leurs marges de manoeuvre financière que les 
mécanismes de péréquation sont largement insuffisants.

Les restrictions des financements publics ne toucheront pas de la même 
façon la biodiversité des quelque 1,2 million d'associations françaises 
: 71 % des financements publics sont concentrés sur 5 % d'entre elles. 
Les petites seront moins concernées, puisqu'elles reposent d'abord sur 
le travail bénévole et sur les cotisations de leurs membres. À l'autre 
bout, les grandes ONG humanitaires peuvent s'en sortir grâce à 
l'accroissement des dons, legs, du mécénat. Elles sont organisées pour 
le faire, et regroupées dans l'efficace France Générosité.

Les grandes difficultés à attendre sont de deux ordres. D'abord pour 
tout ce tissu associatif qui crée la cohésion sociale dans l'insertion, 
le développement rural, l'éducation populaire, les activités culturelles 
de proximité, l'environnement, le sport pour tous... La seule 
possibilité pour ces associations consistera à augmenter les cotisations 
ou les ventes de prestations. Ces deux ressources représentent 42 % des 
financements associatifs, contre 2 % pour le mécénat - même en forte 
progression. Le risque est donc celui d'un déplacement des activités 
associatives vers des publics solvables ou des activités relevant du 
champ concurrentiel. Comment se financeront les innovations sociales, la 
lutte contre la fracture numérique, l'échec scolaire, le recyclage, etc. ?

L'autre difficulté concerne les grandes associations médico-sociales (40 
% du poids économique du secteur associatif et l'essentiel de ses 2 
millions de salariés). Les besoins y augmentent sous l'effet du chômage, 
du vieillissement, de la dépendance ; une natalité à bon niveau crée une 
demande de garde d'enfants et d'activités parascolaires. Là où les 
associations remplissent des missions de service public, les 
financements publics ne disparaîtront pas, mais leur contraction induira 
une forte pression à la productivité et une mise en concurrence par des 
appels d'offres et appels à projets. Déjà, dans le domaine des services 
à la personne, la concurrence fait rage. Les conseils généraux bloquent 
leurs tarifs et des associations d'aide à domicile se trouvent en 
cessation de paiement.

Que faire ? D'abord, les associations pourraient mieux se fédérer, pour 
se faire entendre de l'opinion et soumettre au débat public certains 
choix budgétaires. Il n'est pas normal que la seule instance de 
représentation interassociative nationale, la CPCA, ait si peu de 
moyens. Si le monde associatif veut éviter le"silence, on coule" , il 
lui faut mieux s'organiser et se faire entendre. Il peut s'appuyer sur 
l'extraordinaire confiance dont il bénéficie dans l'opinion publique.

Ensuite, il y a lieu d'intensifier les lieux de concertation avec la 
puissance publique. Lors du centenaire de la loi de 1901, une charte des 
engagements réciproques avait été signée entre l'Etat et les 
associations. Elle est restée lettre morte. Au niveau des collectivités 
territoriales, de telles chartes devraient être élaborées et des 
conseils locaux de la vie associative institués. On ne peut reprocher 
aux collectivités locales de serrer leur budget par temps de crise, mais 
on peut leur demander de le faire dans la transparence, en affichant des 
priorités, en dialoguant avec les représentants associatifs.

Le monde associatif doit affronter lucidement la nouvelle donne. On 
croit parfois rêver lorsqu'on lit des attaques virulentes contre la 
philanthropie ! On se pince lorsqu'on constate les réticences d'une 
partie du monde associatif à établir des partenariats avec le monde des 
entreprises. Il ne s'agit en rien d'une compromission si l'association a 
un projet associatif clair et une gouvernance solide. Certaines des 
démarches de venture philanthropy qui se développent en Europe méritent 
d'être suivies de près, comme exemples de partenariats actifs plutôt que 
de démarches charitables.

Enfin, pour atteindre de nécessaires économies d'échelle, les 
associations devront se "rapprocher", se "concentrer" - les mutuelles de 
santé l'ont fait. Plutôt que d'attendre que les pouvoirs publics 
imposent des mariages forcés, les associations ont intérêt à proposer 
des rapprochements volontaires. Et tant pis si, à la sortie, il n'y a 
plus deux présidents, mais un seul.

De ce point de vue, les associations ont un grand besoin d'être 
accompagnées. Il existe dans chaque département un dispositif local 
d'accompagnement (DLA). Au total, 8 000 projets associatifs sont 
accompagnés chaque année. Il faut exiger que les financements publics de 
ces DLA soient maintenus en 2011 et 2012.

L'horizon est menaçant. S'en sortir impliquera des remises en cause 
sérieuses. Aux pouvoirs publics de ne pas considérer les subventions 
associatives comme une simple charge qu'on peut couper de façon indolore 
pour ajuster un budget, mais comme un investissement sociétal avec 
mesure du retour sur investissement. Aux associations de remettre en 
cause leurs modèles économiques et d'apprendre, pour celles qui gèrent 
des services importants, à mettre en avant la qualité de service et la 
performance globale. Aux entreprises, mécènes et philanthropes, 
d'apporter davantage de fonds, dans un respect des projets associatifs. 
Faisons des contraintes des opportunités. L'économie sociale est fille 
de la nécessité.

Hugues Sibille est directeur général délégué du Crédit coopératif, 
ancien délégué interministériel ;
Viviane Tchernonog est chercheuse au CNRS, Centre d'économie de la 
Sorbonne-Paris-I.

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Le large choix du consommateur

Publié par : LEMONDE
Le : 27.10.10 | 17h57 

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Les puristes, les syndicales, les familiales, les spécialisées. 
Impossible de mettre toutes les associations de consommateurs dans le 
même panier. "Chacune a son style et sa propre façon de travailler", 
explique Valérie Gervais, déléguée générale de l'Association Force 
ouvrière consommateurs (AFOC). Doux euphémisme : à vrai dire, en France, 
les associations consuméristes "officielles" ne sont pas tendres entre 
elles. "C'est très agité depuis quelques années", confirme Michel 
Fréchet, président de la Confédération générale du logement (CGL).

En cause notamment, le nombre et l'hétérogénéité des associations de 
consommation agréées. Elles sont dix-sept en France, contre deux ou 
trois en moyenne dans les autres pays européens. Chez nous, 
l'appellation concerne d'abord des associations généralistes nées dans 
les années 1950, comme l'UFC-Que choisir et la CLCV (Consommation, 
logement, cadre de vie). Elle désigne également les organes spécialisés, 
telles la CGL ou la Fédération nationale des usagers de transports 
(Fnaut). S'ajoutent enfin la plupart des associations familiales et des 
syndicats de salariés, qui possèdent depuis les années 1970 des branches 
consacrées à la consommation.

Tout ce petit monde détient l'agrément de l'Etat, qui permet de se 
porter partie civile et de représenter les particuliers dans de 
multiples commissions. Cette égalité de statut n'empêche pas ces 
organismes aux stratégies diverses - certains pratiquent les tribunaux 
et les médias, d'autres leur préfèrent les salles de réunion - de 
s'écharper régulièrement.

Dernière crise en date, les deux plus grandes associations de 
consommateurs ont boudé les Assises de la consommation de 2009. L'UFC et 
la CLCV réclamaient plus de reconnaissance de la part du gouvernement et 
un "super-agrément" qui leur aurait été exclusivement réservé. Raté. Les 
autres associations, qui revendiquent le droit d'exister malgré des 
ressources plus modestes, ont freiné des quatre fers ; influentes 
politiquement, ces dernières ont obtenu gain de cause auprès du 
gouvernement.

Les grandes familles consuméristes ont pourtant de nombreux intérêts 
communs. "Nos associations sont complémentaires", estime Thierry Damien, 
président de Familles rurales. Son association est très présente dans 
les campagnes, tandis que la Confédération syndicale des familles 
s'occupe plutôt des zones défavorisées. Quant à la Fnaut, elle a été la 
seule capable de gérer efficacement l'explosion des litiges lors de la 
paralysie du trafic aérien européen provoquée par le nuage volcanique 
islandais, au printemps 2009.

Lobbying, résolution de litige, animation d'un réseau, veille 
juridique... De leur propre aveu, les associations de consommateurs ne 
peuvent pas tout faire. Même la CLCV et l'UFC, qui comptent plus d'une 
centaine de salariés chacune. "La consommation est un domaine très 
vaste. Rien que dans le domaine du logement, cela concerne les loyers, 
les crédits, la télé numérique, l'énergie...", énumère Michel Fréchet.

Récemment, les mouvements consuméristes se sont battus ensemble pour 
amender la loi sur le crédit à la consommation, comme ils s'étaient 
battus il y a vingt ans pour le maintien de la gratuité des chèques. 
D'autres thèmes sont fédérateurs : la dénonciation de la perte 
d'indépendance de la direction générale de la concurrence, de la 
consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), passée sous le 
contrôle du préfet ; ou la création tant souhaitée d'une "class action à 
la française", qui permettrait aux associations de déposer des plaintes 
collectives.

Sur ces deux points, les associations n'ont pas encore eu gain de cause. 
"Les pouvoirs publics veulent des associations raisonnables, qui 
n'agissent pas au détriment de la vie économique. A Paris et à 
Bruxelles, on nous dit que ce n'est pas le moment, que c'est la crise", 
dénonce Reine-Claude Mader, présidente de la CLCV. Une position qui fait 
bondir les associations de consommateurs. A l'unanimité.

Les 17 associations de consommateurs agréées : l'Adeic, l'AFOC, l'ALLDC, 
l'Asseco-CFDT, la CGL, la CLCV, la Cnafal, la CNAFC, la CNL, la CSF, 
Familles de France, Familles rurales, la Fnaut, l'Indecosa-CGT, 
l'Orgeco, l'UFC-Que choisir et -l'UNAF.

Julien Dupont

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Associations de défense des droits et des causes


On classe dans cette catégorie les associations d'opinion, d'expression, 
les associations de quartier, d'habitants, de locataires, de 
copropriétaires, de défense du cadre de vie, de consommateurs, de 
parents d'élèves, de défense de l'environnement, etc.

Soit 200 000 environ, qui représentent de 15 % à 16 % de l'ensemble des 
associations.

4 % d'entre elles ont recours à l'emploi salarié, qui est plus stable et 
plus qualifié qu'ailleurs.

Souvent très petites, elles réalisent 4 % du budget cumulé du secteur 
associatif et perçoivent 3 % du montant total du financement public en 
direction du secteur associatif.

Elles vivent pour l'essentiel des cotisations de ses membres, de dons et 
des recettes d'activité liées à une réelle capacité d'expertise.

Le secteur s'appuie surtout sur le travail bénévole qui a la 
particularité d'y être très qualifié.

Le secteur concentre 10 % du volume du travail bénévole dans les 
associations et 13 % du nombre de bénévoles (soit environ 1 450 000 
personnes).

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Tisser des liens "dans la vraie vie"

Publié par : LEMONDE
Le : 27.10.10 | 18h15

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C'est un salon "business to business" ordinaire, où les visiteurs 
discutent, échangent leurs cartes de visite, assistent à des conférences 
ou à des ateliers aux thèmes plutôt sérieux. "Le café est bon, les 
sandwiches aussi", précise même André Hochberg, président de France 
Générosité. Bref, le Forum des associations, qui se tient porte Maillot 
à Paris jeudi 28 octobre, n'a rien de particulier, hormis peut-être le 
public auquel il s'adresse : les responsables associatifs. Et encore, ce 
sont des professionnels comme les autres, rompus aux ressources 
humaines, à la comptabilité et au droit.

Mais deux semaines avant le Forum, son organisateur s'étonnait encore de 
ses bons chiffres : il fait "un carton". Cette année, le nombre de 
visiteurs devrait augmenter de 30 %. "Il se passe vraiment quelque 
chose, comme un début de vent de panique", estime Xavier Kergall. Selon 
lui, le financement et le fundraising ("levée de fonds") sont de loin 
les thèmes les plus attendus par les associations. "Une tendance 
récente", précise-t-il.

Les responsables associatifs manquent peut-être d'argent, mais ils ont 
quand même trouvé les ressources pour payer les 135 euros nécessaires 
pour parcourir les allées du Palais des Congrès. Cet effort n'est pas 
désintéressé : les visiteurs attendent beaucoup de ces deux journées. 
Pour eux, c'est d'abord l'occasion de faire le point sur l'actualité qui 
les concerne. Et en ce moment, le climat n'est pas serein chez les 
responsables associatifs. "Les associations et les fondations ont 
échappé au rabotage des niches fiscales, mais elles ont tout de même des 
difficultés financières non négligeables", s'inquiète André Hochberg.

Logiquement, la conférence plénière du Forum sera donc consacrée à la 
question du financement du secteur non lucratif. "Le sujet majeur cette 
année, c'est vraiment la baisse du financement par les collectivités 
locales", explique Béatrice Delpech, déléguée générale de la Conférence 
permanente des coordinations associatives (CPCA). Les associations 
suivent avec anxiété la réforme de ces collectivités locales. La clause 
de compétence générale devrait les empêcher de cumuler les subventions 
des communes avec celles des départements et des régions... Ces 
dernières étant priées d'investir exclusivement dans leurs domaines 
d'action respectifs.

Cette chasse aux financements croisés est, potentiellement, un vrai coup 
de poignard pour les associations. "Ces dernières années, l'Etat s'est 
désengagé à hauteur de 5 % à 6%. Mine de rien, c'est énorme : 1 % 
équivaut à 350 millions d'euros. A l'époque, les collectivités avaient 
pris le relais. Mais aujourd'hui, elles sont également touchées : elles 
voient leurs recettes baisser et leurs dépenses augmenter", note Hughes 
Sibille, vice-président du Crédit coopératif.

Bien sûr, le Forum ne résoudra pas la question. Mais il permet aux 
associations d'en parler, d'établir des positions communes. Surtout, il 
tente de donner des solutions pratiques à des problèmes plus prosaïques. 
Par exemple, les associations employeuses, notamment les plus petites, 
se sont professionnalisées à grande vitesse... "D'un point de vue 
gestion, la frontière est désormais très mince entre les PME et les PMA, 
les petites et moyennes associations", estime Xavier Kergall, également 
directeur du Salon des entrepreneurs. Ces petites structures doivent 
veiller à respecter leurs obligations juridiques et comptables. Et 
toutes n'ont pas la chance de pouvoir compter sur l'aide bénévole 
d'experts-comptables ou de juristes.

"Je vais au Forum pour assister aux ateliers. Ce sont ces petits modules 
d'une demi-heure, très pointus. Ils permettent d'établir des plans 
d'action. C'est vraiment du prémâché", apprécie Stéphanie Goujon. La 
jeune déléguée générale de Don en nature, une association d'aide aux 
défavorisés, a déjà son programme en tête. Un tour pour voir comment 
animer son réseau de bénévoles - toujours pratique pour limiter les 
dépenses -, un autre pour comprendre les rouages des fonds de dotation, 
un nouveau dispositif philanthropique. Un dernier atelier a suscité son 
attention, celui consacré à la promotion des associations via les 
réseaux sociaux, les Twitter, Facebook et autres.

Mais le Forum représente surtout un moyen de tisser des liens "IRL" ("in 
real Life"). Des contacts avec des prestataires de services, des 
donneurs d'ordres ou des homologues toujours utiles. Un espace a même 
été créé pour permettre les échanges.

"Cet événement nous offre la possibilité de rencontrer les partenaires 
institutionnels qui travaillent dans notre domaine d'activité. On ne les 
croise pas tous les jours...", avoue Elise Moison, déléguée générale de 
Force Femmes, une association qui a déjà aidé plus de 7 000 femmes de 
plus de 45 ans à trouver un emploi. Avec un carnet d'adresses plus 
étoffé, elle espère en soutenir encore beaucoup d'autres.

Sur le Web : www.forumdesassociations.com.

Julien Dupont

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"Pratico-pratiques", ces sites bancaires qui rendent service et 
fidélisent la clientèle

Publié par : LEMONDE
Le : 27.10.10 | 17h57 

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Plus de 85 % des associations ne fonctionnent qu'avec des bénévoles. 
Pourtant, l'exigence de formation et de professionnalisation n'a jamais 
été aussi forte à l'égard du tiers secteur. Pour faciliter la gestion 
quotidienne des créateurs, dirigeants et bénévoles associatifs, de 
nombreux sites Internet "pratico-pratiques" se sont développés, à 
l'initiative du secteur bancaire. Le Crédit mutuel, la Caisse d'épargne 
ou encore La Banque postale... des réseaux traditionnellement proches 
des associations, y ont vu une occasion de fidéliser leurs clients mais 
aussi d'en capter de nouveaux.
dans

La Caisse d'épargne

Première sur le créneau, elle a ouvert, il y a cinq ans, Associatis, un 
site gratuit qui propose à toute personne impliquée dans le secteur 
associatif des articles d'actualité et des dossiers pratiques pour tout 
savoir sur la création d'une structure, les nouvelles réglementations 
juridiques, comptables ou fiscales... "Le glissement vers ce site s'est 
fait naturellement, explique Anne Latty, qui suit le dossier à la Caisse 
nationale des Caisses d'épargne. Nous proposions auparavant un guide 
conseil sur papier pour les associations." Actualisé chaque semaine, 
Associatis, qui enregistre près de 32 000 visites par mois, est aussi 
une vitrine du "savoir-faire" du réseau bancaire, selon sa responsable.

Comme ses concurrents, la Caisse d'épargne propose des services 
bancaires sur mesure à ses 220 000 associations clientes et le fait 
connaître par un discret lien à partir de son site.

Le Crédit mutuel

Il a ouvert il y a un an un nouveau site : Associathèque. "Lieu 
d'informations", avant d'être un "univers de services accessibles à tout 
moment et conçus pour gagner du temps dans la gestion quotidienne", ce 
support permet notamment de télécharger plus de 170 documents. Un an 
après son lancement, le site revendique plus de 4 000 abonnés, 180 000 
visites en un an, et une présence sur les réseaux sociaux comme Facebook 
ou Twitter.

La Banque postale

Depuis mars 2010, elle s'est aussi lancée sur le créneau. Une étude 
maison sur les besoins et les attentes du monde associatif a révélé que 
"le problème était la dispersion de l'information", explique un 
responsable du projet. "Les dirigeants d'association sont souvent des 
bénévoles qui n'ont pas le temps de surfer à la recherche 
d'informations. D'où l'idée de tout regrouper sur un seul support." 
Baptisé Asso&co, le site compte déjà 5 000 inscrits, dont 1 400 
associations, essentiellement des structures de proximité. 60 % d'entre 
elles sont déjà clientes de La Banque postale. D'ici la fin de l'année, 
celle-ci espère atteindre les 10 000 inscrits. Elle travaille aussi sur 
un dispositif qui lui permet d'identifier les associations inscrites qui 
ont aussi ouvert un compte dans l'un des 13 000 bureaux de La Banque 
postale.

Sur le Web : Associatis.com ; Associatheque.fr ; Assoandco.fr.

Catherine Rollot

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Le double effet crise : plus de dons et plus de besoins

Publié par : LEMONDE
Le : 27.10.10 | 17h57

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Chaque année, la même interrogation secoue le monde associatif. En 
hausse ou en baisse ? Et depuis dix ans, la réponse n'est pas totalement 
satisfaisante. En 2008 (derniers chiffres disponibles), les dons des 
ménages français aux associations et fondations ont augmenté de 4,5 % 
par rapport à 2007, selon les chiffres de l'administration fiscale 
fondés sur les déclarations de revenu 2009, pour atteindre 1,7 milliard 
d'euros. Mais cette bonne nouvelle apparente cache une réalité moins 
réjouissante. Le nombre de foyers donateurs reste stable, à 5,2 
millions. "La croissance des dons se fait uniquement grâce à 
l'augmentation du don moyen", explique Chris Olivier, directrice 
associée du Centre d'étude et de recherche sur la philanthropie 
(Cerphi), qui publie chaque année un bilan de la générosité des 
Français, en association avec France générosités, le syndicat qui réunit 
les plus importantes associations.

En huit ans, le don moyen par foyer fiscal est ainsi passé de 214 euros 
à 335 euros. "Cela prouve que le coeur des donateurs réguliers continue 
de se mobiliser, mais c'est aussi une fragilité car ce nombre stagne", 
s'inquiète Mme Olivier. Les Français ne sont donc pas plus nombreux à 
donner mais ils donnent un peu plus.

Cette augmentation trouve son explication, selon les spécialistes, par 
la diffusion du don par prélèvement automatique. "Un quart des donateurs 
utilisent le virement bancaire automatique, assure André Hochberg, 
président de France Générosités. Ce mode de paiement garantit les 
ressources des associations sur une année et, surtout, il augmente 
presque mécaniquement les dons. Les gens vont rarement au-dessous de 10 
euros pas mois : sur une année, on arrive à 120 euros. En une fois, la 
même personne verserait sans doute beaucoup moins." Cette année, les 
associations qui font appel à la générosité du public s'inquiétaient des 
conséquences de la crise économique sur les dons. Les premiers éléments 
sont assez rassurants. Selon les chiffres établis à partir d'un panel 
comprenant vingt-trois des plus grosses associations et fondations 
françaises, la croissance des dons aurait été soutenue au premier 
semestre 2010. Les montants reçus auraient augmenté de 6,5 % par rapport 
à 2009.

Cette embellie s'expliquerait notamment par les dons relevant de l'impôt 
sur la fortune, une disposition introduite par la loi Tepa de 2007. "Au 
vu des premiers éléments, il semblerait que cette poussée profite très 
peu aux associations d'insertion et aille surtout aux fondations", 
relève Isabelle Bourgouin, de France Générosités.

Pour autant, l'euphorie n'est pas au rendez-vous. Les professionnels du 
secteur craignent que cette légère augmentation ne suffise pas à 
compenser la baisse des subventions publiques, qui représentent près de 
la moitié des ressources financières des associations et fondations. Ils 
redoutent aussi que leurs ressources soient insuffisantes face aux 
besoins de solidarité qui ont bondi avec la crise. Enfin, ce maintien 
des dons ne masque pas le grand retard de la France par rapport aux 
autres grands pays. A titre d'exemple, il n'est pas inutile de rappeler 
que les Britanniques donnent quatre fois plus et les Américains onze 
fois plus que les Français.

Catherine Rollot




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Denis Lebioda
Chargé de mission 
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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