[Infoligue] Les associations cherchent désespérément des jeunes bénévoles

[Denis Lebioda]

Les associations cherchent désespérément des jeunes bénévoles

Publié par : LEMONDE
Le : 21.09.10 | 11h41

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Pauline, 20 ans, étudiante, Jean, 53 ans, entrepreneur, Sylvie, 43 ans, 
comptable… Une liste de prénoms et d’âges, barrée d’un slogan : 
"Bénévole à l’Unicef, pourquoi pas moi ?" Depuis le début du mois de 
septembre, et pour la première fois, le comité français de l’association 
internationale cible, à travers une campagne d’affichage, des profils 
nouveaux et plus jeunes.


Avec sa notoriété, l’Unicef n’a pas de mal à susciter des vocations. 
"6200 bénévoles sont déjà engagés à nos côtés, rappelle Nathalen Plume, 
directrice adjointe à la vie associative. L’enjeu de cette campagne 
n’est donc pas d’ordre quantitatif mais qualitatif." Comme la plupart 
des associations à vocation sociale ou humanitaire, l’Unicef cherche à 
développer la mixité professionnelle et générationnelle de ses bénévoles.

En 2001, une grande enquête sur leur profil avait mis au jour un 
phénomène criant : 63% des bénévoles de l’Unicef étaient âgés de plus de 
60 ans, et seuls 13% avaient moins de 45 ans. Dix ans après, en 
attendant une nouvelle étude prévue en janvier2011, ce portrait-robot 
n’aurait pas foncièrement changé. "Nous devons renouveler nos bénévoles 
qui ont vieilli, et surtout trouver des personnes avec des compétences 
différentes du profil traditionnel, la retraitée venant de 
l’enseignement ou du secteur médical", explique MmePlume.

Grâce à cette campagne, l’Unicef espère attirer 500 bénévoles, en 
activité professionnelle ou jeunes retraités, spécialistes de recherche 
de partenariat et de subventions, férus d’informatique ou encore ayant 
des compétences dans le domaine juridique…

"LES JEUNES SONT PRÊTS À S'ENGAGER"

La Société de Saint-Vincent-de-Paul, une association qui aide les plus 
démunis (17000 bénévoles en France, 700000 dans le monde) est, elle 
aussi, confrontée au même problème, avec une moyenne d’âge de 65 ans. 
Depuis trois ans, la Société a axé ses efforts vers les actifs et les 
jeunes. Les premiers résultats sont encourageants. "L’âge moyen des 
nouvelles recrues est maintenant de 47ans", se félicite Marie-Camille 
Raffin, chargée de la commission jeunesse. Dans ses brochures ou auprès 
de ses bénévoles, l’association insiste sur la palette de ses actions. 
"Chacun peut trouver chez nous un engagement qui lui correspond et qui 
soit compatible avec sa vie professionnelle et familiale", explique 
MmeRaffin. La Société lance elle aussi pour la première fois cette 
année, fin septembre, une campagne de recrutement orientée vers les 
moins de 30 ans.

"Les jeunes sont prêts à s’engager, mais ils ne veulent pas se sentir 
happés par une association, et avoir le sentiment de ne plus pouvoir 
s’en sortir", explique la responsable de Saint-Vincent-de-Paul. Tournée 
de présentation dans les aumôneries, les lycées ou encore dans les 
mouvements de jeunesse populaires ou chrétiens, visuels aux couleurs 
fluo et discours dynamique, présence sur Facebook, espace spécial jeunes 
sur le site Internet… l’association n’a négligé aucun des moyens pour 
essayer de rajeunir ses troupes. Depuis quelques semaines, un compte 
Twitter a même été ouvert par cette association spirituelle à vocation 
caritative, créée en 1833 !

UN "BÉNÉVOLAT DE COMPÉTENCES"

Isabelle Persoz, présidente de l’association Espace Bénévolat, est une 
bonne observatrice des évolutions du secteur. Sa structure met en 
relation des bénévoles en quête d’activités et des associations qui 
recherchent des personnes. En 2009, elle a ainsi mis en relation 25000 
bénévoles avec 800 associations de toutes tailles. Elle a aussi étudié 
le profil des personnes qui l’ont contactée à la recherche d’un engagement.

Contrairement aux idées reçues, 33% d’entre elles étaient en activité ou 
en recherche d’emploi, 20% étaient étudiants et seulement 11% à la 
retraite. "On peut supposer qu’un certain nombre de gens, malgré leur 
envie de bénévolat, renoncent car ils ne trouvent pas une structure qui 
leur donne finalement envie de venir", analyse Mme Persoz.

Pour susciter des vocations, Espace Bénévolat met à la disposition de 
ses adhérents un guide des bonnes pratiques. Elle fournit aussi des 
conseils, pour attirer du "bénévolat de compétences" vers lequel peu de 
personnes se tournent spontanément.

"Les secteurs les plus demandés par les bénévoles sont l’accueil et 
l’écoute, viennent ensuite la visite à l’hôpital et l’accompagnement 
scolaire", explique MmePersoz. C’est sans doute parce que l’image du 
"vrai bénévole" reste aujourd’hui encore attachée à la distribution de 
colis alimentaire et moins à celle d’un volontaire qui travaille dans 
l’ombre pour faire fonctionner le site Internet d’une association.

Catherine Rollot

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Denis Lebioda
Chargé de mission 
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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