[Infoligue] Les offices municipaux des sports bousculés dans leur quotidien
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 16 Juin 09:52:40 CEST 2011
Les offices municipaux des sports bousculés dans leur quotidien
Publié par : http://www.localtis.info
Le : mardi 14 juin 2011
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"Associations sportives et collectivités, la nouvelle donne." C'est sur
ce thème qu'a planché la Fédération nationale des offices municipaux des
sports (FNOMS) lors de son assemblée générale 2011, qui s'est tenue les
28 et 29 mai à Saint-Herblain (Loire-Atlantique). La nouvelle donne en
question est notamment celle née de la circulaire du 18 janvier 2010
"relative aux relations entre les pouvoirs publics et les associations :
conventions d'objectifs et simplification des démarches relatives aux
procédures d'agrément". Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la
simplification n'est pas au rendez-vous pour la FNOMS. "Pour nos offices
des sports et les associations, cela complique. Il y a des textes
nouveaux, il faut s'attacher à signer des conventions, des agréments,
alors qu'avant on trouvait des subventions sans difficultés, c'est un
ennui supplémentaire", témoigne Jean-François Boëdec, président de la
FNOMS, qui fédère les offices municipaux du sports (OMS), associations
de concertation à l'échelon de la commune dont la vocation est de
conduire la réflexion sur le développement de la pratique du sport.
Quand les collectivités imitent le CNDS
Si l'objectif des conventions d'objectifs peut paraître louable, leurs
déclinaisons sur le terrain sont donc loin de simplifier la vie des
associations. En cause : les thématiques régulièrement choisies par le
ministère des Sports pour conditionner les subventions. "Les petites
associations ont beaucoup de difficultés à rentrer dans le cadre des
fiches demandées, des thèmes imposés. C'est toujours l'Etat qui décide
des thèmes : sport et femmes, sport et handicap, etc., alors que
finalement, le quotidien des associations, ça n'est pas forcément ça",
plaide Jean-François Boëdec. Pour beaucoup, le quotidien revient plutôt
à gérer des activités ou trouver des financements pour les éducateurs.
Autant de préoccupations éloignées des thèmes souhaités par le ministère
via le Centre national de développement du sport (CNDS).
Pour les OMS et les associations qu'ils accompagnent, le problème se
multiplie quand les collectivités reprennent à leur tour cette logique
thématique. "Aujourd'hui, les collectivités demandent aux clubs des
projets selon les lignes directrices qu'elles se donnent, et les
subventionnements se font sur cette base. On a de plus en plus des
textes rigides. Les exigences du CNDS se retrouvent dans les démarches
des collectivités", confie Jean-François Boëdec. Pour le responsable
associatif, "on s'éloigne du quotidien" pour des politiques dont
l'Agence de l'éducation par le sport (Apels) a récemment démontré le
manque de résultats probants (lire ci-contre "La difficile marche des
clubs vers la politique de la ville"). "On voudrait que le sport réponde
à tous les maux de la société, mais est-il fait pour cela ?",
s'interroge Jean-François Boëdec.
Quand les communes s'appuient sur les associations
Preuve de cet engouement mal maîtrisé du politique pour le sport : de
plus en plus de collectivités sollicitent des associations. "Comme la
culture, le sport sert au maintien du lien social, à proposer des
activités sur une ville. Les municipalités ont besoin de ces
associations," note Jean-François Boëdec. Résultat : les OMS sont
souvent mandatés par les collectivités pour animer des activités
sportives sur une ville, voire gérer la répartition des équipements. Des
missions leur sont attribuées par le biais de conventionnements. Les OMS
rentrent alors dans une nouvelle dimension : celle des marchés publics.
Un autre aspect de la nouvelle donne qui inquiète encore Jean-François
Boëdec : "On est intervenu en disant 'Attention, qui est à l'initiative
du projet ? Est-ce la collectivité ou l'association ?' Il faut faire
attention à la notion de marché et de règle de concurrence." Et au-delà,
à la délimitation des responsabilités. Pour la FNOMS, il convient de se
montrer attentif au contenu des conventionnements étant donné les
importantes disparités existant dans le fonctionnement des offices et
des municipalités. "On a demandé de la transparence de façon à ce qu'un
office du sport ne se retrouve pas à faire le travail d'un service
municipal, ce qui se passe souvent dans les petites collectivités",
confie Jean-François Boëdec. Pour lui, la démarche des communes en
direction du monde associatif sportif pose la question de la place des
élus dans le fonctionnement des associations, mais aussi de la
responsabilité des dirigeants. "Diriger une association demande des
compétences et les responsables, qui ne sont pas des professionnels,
n'ont plus beaucoup le droit à l'erreur", explique Jean-François Boëdec.
Pour aider ses bénévoles, la FNOMS demande désormais à certaines
municipalités la prise en charge de leurs formations. Des requêtes de
plus en plus acceptées. Preuve que, malgré une nouvelle donne qui
suscite beaucoup d'interrogations, le dialogue s'est instauré.
Jean Damien Lesay
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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