[Infoligue] Arrêtons de prendre l'Ecole en otage

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Ven 4 Nov 09:24:42 CET 2011


Arrêtons de prendre l'Ecole en otage
Associations et Ministère de l’éducation nationale : silence, on coupe !

Communiqué de presse du 2 novembre 2011
Publié par le CAPE, collectif des Associations éducatives et 
pédagogiques laïques Partenaires de l’Ecole publique

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A deux mois de la fin de l’année 2011, le Ministère de l’éducation 
nationale vient enfin de notifier à la plupart des associations 
complémentaires, éducatives et pédagogiques le montant de son concours 
pour l’année…2011.

Outre le fait que nombre d’institutions publiques ou privées, 
d’entreprises ne sauraient travailler sereinement dans une telle 
incertitude alors que la plupart des actions sont quasiment à leur 
terme, c’est à grands coups de ciseaux que ce ministère traite ses 
partenaires.

Pour les 20 associations constitutives du CAPE c’est au minimum, 14,25 % 
de baisse pour celles qui sont sous convention pluriannuelle d’objectifs 
et jusqu’à 50% voire plus pour certaines : aucune n’échappe au couperet. 
Cette politique est malheureusement continue depuis plusieurs années et 
pour la plupart des associations, l’aide de l’Etat a été amputée de 
moitié, voire plus encore, en 10 ans !

C’est le double discours bien connu maintenant : on flatte les 
associations pour leur contribution essentielle à la cohésion sociale, à 
l’innovation, à l’éducation globale de la jeunesse… et année après année 
on les étrangle ou on les contraint à la sous-traitance de la seule 
commande publique. Pourtant nos associations sont des partenaires 
loyaux, évalués régulièrement, responsables et indépendants. Alors, ne 
serait-ce pas cette indépendance qu’on leur fait payer ?

Qu’est ce qui motive une telle politique ? Quel est l’intérêt des 
dirigeants d’un pays d’affaiblir celles et ceux qui agissent depuis de 
longues années pour l’éducation de 6 millions d’enfants et de jeunes, 
qui forment près de 100 000 de leurs éducateurs ou enseignants alors 
même que leur ministère a négligé leur propre formation professionnelle, 
qui emploient 20 000 salariés en équivalent temps/plein et mobilisent 
200 000 bénévoles dans des activités destinées en priorité aux milieux 
les plus modestes et aux élèves en difficultés scolaires ?

Quel est le but inavoué d’un choix qui rendra la tâche des enseignants 
et personnels des établissements scolaires encore plus redoutable à 
l’heure où le système scolaire est à la peine, où l’Ecole de notre pays 
se singularise parmi les pays de l’OCDE par des difficultés 
grandissantes à faire réussir tous les élèves ? Pourquoi prendre le 
risque de priver l’Ecole, ses équipes, les parents, les enfants et les 
jeunes, les collectivités locales, les associations de proximité du 
précieux concours complémentaire et de l’accompagnement de nos mouvements ?

La crise et le déficit budgétaire sont invoqués. Un gouvernement peut 
toujours dire que l’éducation coûte cher. Il peut même essayer 
l’ignorance. Cet argument ne tient pas sauf à en assumer les 
conséquences, sauf à faire le choix de sacrifier l’avenir au profit de 
bien maigres économies qui feront de bien grands dégâts.

A l’heure où se prépare le budget 2012, nous interpellons solennellement 
le Ministre de l’éducation nationale, la représentation parlementaire et 
les collectivités sur les effets ravageurs d’une telle politique pour 
quelques centaines de milliers d’euros d’économie. D’autant que les 
premiers éléments connus de ce budget à venir, malgré les déclarations 
rassurantes du ministre de l’éducation nationale, laissent entrevoir 
d’autres coupes l’année prochaine.

Alors que depuis plusieurs années, les pays européens sont engagés dans 
un processus d’élévation générale des niveaux d’éducation justifié 
notamment par l’économie de la connaissance dans laquelle le monde 
entier est engagé, alors que jamais sans doute nos sociétés n’ont eu 
tant besoin que leurs enfants apprennent ensemble à vivre ensemble, les 
dépenses d’éducation sont des investissements du futur.

Un pays qui assume vraiment ses responsabilités à l‘égard des 
générations futures fait le choix d’investir dans l’éducation et la 
formation de toute sa population, l’éducation initiale, scolaire et non 
formelle, notamment pour préparer chacun à apprendre toute sa vie. Ce 
n’est pas manifestement le choix de ce gouvernement et nous le dénonçons.

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Le CAPE, collectif des Associations éducatives et pédagogiques laïques 
Partenaires de l’Ecole publique, regroupe 20 associations éducatives 
complémentaires de l’Ecole et mouvements pédagogiques :

AFEV, AFL, Ceméa, CRAP-Cahiers pédagogiques, Eclaireuses éclaireurs de 
France, Education & Devenir, Fédération Française des Clubs UNESCO, 
FESPI, Fédération Générale des PEP, Fédération Léo Lagrange, Fédération 
nationale des CMR, FOEVEN-fédération des AROEVEN, Fédération nationale 
des Francas, GFEN, ICEM-Pédagogie Freinet, Ligue de l’enseignement, 
Mouvement Français pour le Planning Familial, Mouvement français des 
Réseaux d’échanges réciproques de savoirs (Foresco), OCCE, Peuple et Culture


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Denis Lebioda
Chargé de mission 
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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