[Infoligue] Touché par des financements en baisse, le monde associatif lance sa campagne

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Ven 27 Jan 09:36:27 CET 2012


Touché par des financements en baisse, le monde associatif lance sa campagne

Publié par : http://www.localtis.info
Le : jeudi 26 janvier 2012

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La Conférence permanente des coordinations associatives lance une double 
campagne en direction des politiques et du grand public. Ceci après 
avoir publié les résultats d'une enquête confirmant une baisse des 
financements publics, dont ceux de certaines collectivités... et mettant 
en exergue la menace que représenterait pour beaucoup d'associations le 
recours croissant des collectivités aux marchés publics.

"Quelle société voulons-nous pour demain ?", a lancé le 25 janvier André 
Leclercq, président de la Conférence permanente des coordinations 
associatives (CPCA), lors de la présentation de sa double campagne, en 
direction, d'une part, des acteurs politiques à la veille des échéances 
électorales, présidentielles et législatives, et d'autre part, du grand 
public. "Dans une société brutalisée par la crise, nous, acteurs 
associatifs, citoyennes et citoyens engagé-e-s [sic], souhaitons 
rappeler que les associations sont le ferment indispensable d’une 
société démocratique et solidaire. Les projets associatifs, à tous les 
niveaux des territoires, sont essentiels à la vie quotidienne de nos 
concitoyens." Le ton est donné, la CPCA, qui regroupe 16 coordinations 
nationales représentant plus de 600.000 associations, souhaite marquer 
les esprits avec des actions de communication pour rendre plus visibles 
ces associations. Et de rappeler que trois Français sur quatre sont 
concernés par les associations qui sont, en France, au nombre de 1,3 
million. Quelques chiffres encore : on dénombre 16 millions de 
bénévoles, 220.000 associations emploient près de 1,8 million de 
salariés, les associations représentent 80% des emplois de l'économie 
sociale et solidaire et leur budget pèse 70 milliards d'euros, soit 3,5% 
du PIB.

Logo, site web, rencontre avec les candidats...

En déclinaison de cette nouvelle campagne, la CPCA propose différents 
supports. Elle a décidé de créer, à destination des associations, un 
logo unique avec comme nom "Associations, reconnues d'intérêt citoyen 
depuis 1901". Logo qui "rappelle deux points communs : la loi de 1901 et 
l'intérêt qu'elle représente pour la société", a expliqué Jonathan 
Debauve, chargé de communication de la CPCA. Une série de trois affiches 
sera disponible afin de mieux faire connaître aux Français ce que 
représente le secteur associatif. A partir du 27 janvier, le site web 
www.depuis1901.fr présente au grand public l'appel des associations 
"démocratie, initiative, solidarité". Le site détaille également les "12 
propositions pour une politique de développement de la vie associative", 
auxquelles six candidats à l'élection présidentielle pourront répondre 
le samedi 30 mars 2012 à Saint-Denis, "lieu symbolique du travail des 
associations sur le terrain". Les candidats pourront à tour de rôle 
"développer leur vision du dialogue des pouvoirs publics avec les 
associations". L'objectif est donc d'obtenir des réponses des politiques 
à des questions essentielles et concrètes, a résumé Jonathan Debauve : 
"Si vous êtes élus, comment allez-vous dialoguer avec les associations ? 
Les associations vont-elles pâtir de la crise ? Que va devenir le 
bénévolat ? Etc." La campagne de la CPCA sera aussi relayée sur les 
réseaux sociaux, Facebook, Twitter et Dailymotion.

Catherine Ficat

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Les associations face à la baisse des financements… et au carcan des 
marchés publics

Quelques jours avant le lancement de sa double campagne, la CPCA, 
associée pour l'occasion à France active, rendait publics les résultats 
d'une enquête nationale sur le financement des associations menée avec 
l’appui du CNRS auprès de 877 responsables associatifs. Avec une grande 
question toute trouvée…

"Associations, comment faites-vous face à la crise ?"

Le constat est clair : les financements publics – qui représentaient en 
moyenne 57% de leur budget – ont globalement baissé sur les deux 
dernières années. "69% des associations interrogées indiquent qu’au 
moins un de leur financeur a baissé sa contribution de façon 
significative", indique en effet l'étude. Mais tous les financeurs ne 
sont pas à loger à la même enseigne : si la baisse de soutien de l'Etat 
est citée par 59% des responsables associatifs, les collectivités sont 
moins souvent mises en cause. En tout cas le bloc local. Des baisses 
sont évoquées dans 41% des cas pour les régions, 39% pour les 
départements et seulement 25% pour les communes. Avec, forcément, des 
écarts selon les secteurs d'activité des associations – et avec certains 
recentrages "en fonction des priorités ou des domaines de compétences de 
chaque niveau de collectivités locales" (tendance, par exemple, des 
régions à se désengager des associations oeuvrant dans le champ du 
social). Heureusement, les conventions pluriannuelles d'objectifs (CPO) 
sont parfois là pour assurer une certaine stabilité. Un tiers des 
associations bénéficient ainsi de CPO avec les communes, les 
intercommunalités et/ou les départements. Un quart d'entre elles en ont 
signé avec une région.
L'enquête s'intéresse aussi au recours visiblement croissant des 
financeurs aux marchés publics, décrit par la CPCA et France active 
comme "un frein à l'initiative associative, souvent par méconnaissance 
de la réglementation européenne". On saura que "plus de 21% des 
associations ont conclu au moins un marché public, avec les communes et 
intercommunalités (46%), les départements (35%), les régions (25%), 
l'Etat (21%) ou d'autres organismes publics (28%). Un recours qui varie 
forcément en fonction de la taille de l'association et de son champ 
d'intervention.

Au total, 45% des associations interrogées évoquent des difficultés de 
trésorerie. Quant aux relations avec les banques, elles semblent 
finalement plutôt bonnes, sachant que seules 42% des associations ont eu 
recours à un emprunt bancaire pour financer leurs investissements.

Face à ces divers chiffres et enseignements, France active et la CPCA 
détaillent une série de propositions et demandes. A commencer par "le 
maintien des financements publics, garants de l'intérêt général". En 
ajoutant qu'il "conviendrait de prévoir dès aujourd'hui les cadres d'une 
péréquation qui viendrait compenser les inégalités territoriales 
induites par les désengagements de l'Etat au profit des collectivités 
locales". Les initiateurs de l'enquête souhaitent en outre que soient 
privilégiés "les modes de contractualisation permettant un financement 
partenarial, pluriannuel et respectueux de l’initiative associative". 
Autrement dit, que les financeurs publics limitent "le recours au marché 
public, qui ne se justifie pas toujours". France active et la CPCA 
craignent en effet que la logique de la commande publique entraîne 
carrément "la disparition" des moyennes et petites associations non 
rattachées à des réseaux, "dénature la spécificité des associations", 
les "déstabilise" et aboutisse parfois à une "appropriation" par les 
collectivités locales du savoir-faire associatif. Mieux vaudrait 
privilégier les CPO "euro-compatibles" et favoriser, "en complément de 
la subvention, l'appel à projets sous réserve d'un cadre juridique 
respectueux de la production d'innovation". Ce qui, précise le recueil 
de propositions, implique plusieurs mesures : simplification du modèle 
de CPO annexé à la fameuse circulaire Fillon du 18 janvier 2010, mieux 
informer collectivités et associations sur ces CPO mais aussi sur la 
notion d'"acte de mandatement"…

Claire Mallet

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Denis Lebioda
Chargé de mission 
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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