[Infoligue] Les organisations du spectacle vivant lancent une pétition, mais les Français préfèrent le patrimoine

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 22 Mar 09:53:43 CET 2012


Les organisations du spectacle vivant lancent une pétition, mais les 
Français préfèrent le patrimoine

Publié par : http://www.localtis.info/
Le : mercredi 21 mars 2012

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Sept organisations représentant principalement le secteur du spectacle 
vivant lancent une "pétition nationale en faveur de la création 
artistique à partir de 2012". Au rang des signataires figurent notamment 
le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles 
(Syndeac), le Syndicat national des scènes publiques (SNSP), le Syndicat 
national des orchestres et des théâtres lyriques subventionnés (Synolyr) 
ou encore la fédération CGT du spectacle. Ces organisations estiment en 
effet que "depuis 2002, l'art et la culture, particulièrement le 
spectacle vivant et les arts plastiques dont la souffrance des 
personnels est connue, et le ministère de la Culture sont l'objet 
d'attaques répétitives, infondées". Comme le veut l'exercice, la 
pétition s'apparente à un catalogue de revendications en faveur de ce 
secteur de la culture. Les signataires demandent tout d'abord des 
mesures de première urgence, déjà évoquées par le Syndeac, par le Sénat 
et - dans une moindre mesure - par la Fédération nationale des 
collectivités pour la culture (FNCC - voir nos articles ci-contre du 24 
février et du 9 mars 2012).
Ces mesures d'urgence concernent la levée du gel de précaution de 6% mis 
en place dans le cadre des mesures de rigueur budgétaire, "l'abrogation 
des différentes coupes budgétaires opérées en 2011 et en 2012" et la 
suppression de l'augmentation de la TVA sur les produits culturels 
(passage de 5,5% à 7%). La pétition réclame également des mesures de 
moyen et long terme : plan de développement pour la création doté d'une 
enveloppe de 350 millions d'euros, organisation d'états généraux de la 
culture, diverses mesures à caractère social (dont bien sûr la 
pérennisation des modalités actuelles du régime des intermittents du 
spectacle) et, surtout, "l'écriture d'une loi d'orientation qui précise, 
dans le cadre d'une exception culturelle et d'un service public, la 
place primordiale de l'art et de la culture dans notre société". Cette 
loi devrait notamment prévoir que "la compétence culturelle [des 
collectivités, ndlr] doit être obligatoire et les financements croisés 
clairement assurés". Elle devrait aussi créer "un statut nouveau dit de 
'bien commun et d'intérêt public' pour les entreprises artistiques et 
culturelles, associé à des propositions de statuts juridiques et un 
statut fiscal spécifique, hors du champ concurrentiel au niveau européen".

Les Français restent à convaincre

Les signataires devront bien sûr convaincre le président et le 
gouvernement issus des prochaines échéances électorales. Mais ils 
devront également convaincre les Français. Un sondage BVA sur la 
politique culturelle et l'élection présidentielle, présenté le 9 mars et 
réalisé pour le compte de la Société des auteurs et compositeurs 
dramatiques (SACD) et d'Orange, montre en effet que les Français ne 
voient pas le soutien à la création comme une mission prioritaire. Ils 
ne sont en effet que 17% à citer le soutien à la création contemporaine 
comme une mission prioritaire. En revanche, l'entretien du patrimoine 
recueille 70% de citations, l'accès des citoyens à la culture 62% et 
l'éducation artistique à l'école 43%. Le soutien aux jeunes artistes, 
qui n'est pas sans lien avec la création, obtient toutefois 36% de 
citations comme mission prioritaire. L'étude de BVA demandait également 
: "Parmi les différents moyens de financer les activités culturelles et 
artistiques en France, lequel devrait selon vous être développé 
prioritairement dans les années à venir ?" Les réponses montrent de 
fortes attentes des Français vis-à-vis du financement privé. "Les 
financements privés de mécènes, de personnalités ou de grandes 
entreprises" recueillent ainsi 29% de citations, contre 24% pour 
"l'autofinancement grâce au succès rencontré auprès du public", 18% pour 
les financements publics de l'Etat, 15% pour "la taxation des 
fournisseurs d'accès et opérateurs internet" et seulement 11% pour les 
financements publics des collectivités territoriales.

Jean-Noël Escudié / PCA

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Denis Lebioda
Chargé de mission 
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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