[Infoligue] Quel avenir pour les contrats aidés dans la vie associative?
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mar 13 Nov 09:45:05 CET 2012
DOSSIER : Quel avenir pour les contrats aidés dans la vie associative?
Publié par : http://associations.laligue.org
Le : 12 Novembre 2012
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Engagé dans « une bataille pour l’emploi », le gouvernement a ouvert
trois fronts :
- les emplois d’avenir (150 000 contrats aidés d’ici à 2014),
- le contrat de génération visant à doper l’embauche des jeunes en CDI
- et le maintien en emploi des seniors, associés à une réforme en
profondeur du marché du travail, sur laquelle syndicats et patronat
plancheront jusqu’à la fin de l’année.
Les dispositifs de contrat aidés dans le secteur de la vie associative
existent mais sont parfois complexes dans leur mise en œuvre. Les
nouvelles formes d’aides à l’emploi que sont les emplois d’avenir
(applicables au 2 novembre) et les contrats de générations (attendus
pour janvier 2013) font l’objet de multiples prises de position du
secteur associatif et de la société civile dans leur potentiel
d’application.
Ainsi les débats qui accompagnent le vote de la loi sur les emplois
d’avenir et les critères de qualification des jeunes ayant accès à ce
dispositif est une illustration des enjeux de société mais aussi de la
perception de notre secteur aujourd’hui. Si le monde est associatif est
fortement impliqué dans l’insertion par l’emploi (notamment dans le
cadre du CAE en accueillant 30 % des allocataires des minimas sociaux
contre 15% pour le secteur marchand dans le cadre du CUI), les métiers
de la vie associative ont évolués, nécessitent souvent des compétences
fines. Ils doivent être accompagnés par les politiques publics pour que
la vie associative puisse continuer à marcher sur ces deux pieds : un
acteur de l’innovation sociale et de la vie locale, un vecteur du lien
social.
Les propositions du CESE en faveur de l'emploi des jeunes
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) préconise
d'"améliorer" les emplois d'avenir et de "mieux cibler" les contrats de
génération. Il propose 18 « mesures concrètes afin de favoriser l’emploi
des jeunes ». Sur le contrat de génération, soumis à la négociation des
partenaires sociaux, le CESE met en garde contre les « risques d’effets
d’aubaine ». Il appelle aussi à « mieux cibler le dispositif en fonction
de la taille des entreprises, sur les jeunes les moins qualifiés et les
secteurs marqués par un déséquilibre de leur pyramide des âges ».
Ce texte « estime nécessaire d’améliorer le dispositif des emplois
d’avenir », destiné aux jeunes pas ou peu qualifiés, « afin de renforcer
son volet formation » et de « ne pas pénaliser les jeunes qualifiés ».
Plus globalement, afin d’améliorer le fonctionnement du marché du
travail, le texte plaide pour un « bonus-malus précarité » consistant à
moduler les cotisations chômage des entreprises en fonction du recours
au travail précaire.
Parmi les pistes tracées figurent également des propositions afin «
d’assurer une meilleure transition entre le système éducatif et l’emploi
», de prendre ses distances avec le « tout-alternance » ou encore de
réglementer les stages. Un point relatif au RSA est encore en discussion
: l’assouplissement de ses conditions d’accès aux jeunes actifs de moins
de 25 ans, pour pallier « la faiblesse des dispositifs de soutien
financiers existants pour les jeunes en insertion ».
Contrat de génération : l'Usgeres réagit au document d'orientation du
gouvernement
Si, pour l’Usgeres la priorité demeure la baisse du coût du travail par
une réforme du financement de la protection sociale, l’Union accueille
favorablement la mise en œuvre des contrats de génération. Elle entend
contribuer au document d’orientation diffusé aux partenaires sociaux
début septembre afin de faire entendre le positionnement des employeurs
de l’économie sociale, alors que la négociation interprofessionnelle sur
le sujet s’ouvre aujourd’hui.
Nadia Bellaoui, présidente de la CPCA, se prononce sur les emplois d’avenir
Félicitant un dispositif qui viendrait en appui des associations
fragilisées, elle préconise un dispositif complet capable d’encadrer et
de former les bénéficiaires de manière à les amener à un niveau de
qualification supérieur.
Elle en appelle enfin le gouvernement et le législateur à faire preuve
de cohérence et d’imagination en s’appuyant sur la concertation avec les
partenaires sociaux, les collectivités territoriales et la société
civile. Sans cette cohérence, appuyer les emplois d’avenir sur les
associations n’aurait pas de sens, leur but n’étant pas le salariat massif.
Emplois d'avenir: créer les conditions de leur réussite
Alors que le projet de loi portant création des emplois d'avenir entre
dans sa phase d'examen parlementaire, le Cnajep, qui a été partie
prenante de la consultation engagée par le Gouvernement, tient à
rappeler les conditions à réunir afin de garantir l'efficacité de cette
mesure.
CUI-CAE : taux de prise en charge et éligibilité (octobre 2012)
Depuis le 12 juillet un nouvel arrêté préfectoral modifie les taux de
prise en charge des mesures CUI/CAE et CUI/CIE et l’éligibilité des
publics, cela ce traduit par 2 changements :
Changement de certains taux de prise en charge
Restriction des critères d’éligibilité à la mesure.
Le tableau du pôle emploi disponible dans le lien ci-dessus vous
indiquera les nouveaux taux. Ces taux seront appliqués pour tous les
contrats de travail débutants après le 12 juillet 2012.
Vous êtes une association employeur de salarié-e en CAE ? Vos
obligations de formation sont renforcées
Le CUI-CAE (Contrat unique d'insertion - Contrat d'Accompagnement dans
l'Emploi) est un contrat aidé, à destination du secteur non-marchand et
notamment des personnes morales de droit privé à but non lucratif telles
que les associations.Le CAE, dans son objectif d'insertion
professionnelle, impose à l'employeur d'assurer des actions de formation
pour le-la salarié-e durant l'exécution du contrat.
La Cour de Cassation, dans un arrêt du 11 juillet 2012, rappelle que
l'employeur ne peut déroger à cette obligation sous peine de voir le
contrat requalifié en CDI (contrat à durée indéterminée). Le point
nouveau apporté par cette décision est qu'en cas de manquement à cette
obligation de formation, le contrat "doit" être requalifié. La
requalification sera donc systématique
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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