[Infoligue] Pour la Ligue de l'enseignement : "Refonder l’École : une volonté réelle, mais tout reste à faire !"
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Ven 12 Oct 09:17:53 CEST 2012
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE - 10 octobre 2012/
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*Pour la Ligue de l'enseignement :
"Refonder l’École : une volonté réelle, mais tout reste à faire !"*
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Ce mardi s’est engagée dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne la
seconde étape de la refondation de l’école, celle du lancement de la
consultation des partenaires sociaux, du travail interministériel et des
débats parlementaires, qui devra déboucher sur une loi avant la fin de
l’année.
Symbole fort de son engagement personnel en faveur de l’éducation et la
jeunesse mais aussi de celui de l’ensemble de son gouvernement dont
quinze ministres étaient présents, le président de la République
François Hollande s’y est vu remettre le rapport issu de la concertation
sur l’école. Il a tenu à fixer le cap d’une « non pas réforme mais
refondation » qui se veut historique au même titre que les lois Ferry ou
le Projet Langevin-Wallon.
En ressortent quelques grandes orientations effectives dès la rentrée
2013, à savoir le rétablissement de la formation des maîtres et la mise
en place des Écoles Supérieures du Professorat et de l’Education, la
priorité donnée au primaire, le retour à une semaine de neuf
demi-journées d’enseignement, l’allégement de la journée scolaire et la
mise en place d’un temps éducatif complémentaire. François Hollande a
insisté sur la nécessité que les devoirs soient désormais faits sur le
temps scolaire grâce à la complicité des collectivités locales
associées à la réflexion sur les rythmes dans le cadre des projets
éducatifs territoriaux.
D’autres leviers de refondation ont également été mentionnés mais
nécessiteront « plus de temps » de mise en œuvre : la liaison
école/collège et la redéfinition d’un socle commun de connaissances et
compétences par des pédagogies repensées, la réforme du lycée ou la
réflexion sur le métier enseignant.
Le Président a également annoncé des pré-recrutements dès janvier 2013
ainsi que la mise en place d’un deuxième concours au printemps pour
faire face au manque d’enseignants, demandé sans attendre le lancement
de grands chantiers comme le numérique et le « service public
territorialisé de l’orientation », dont le sens sera de proposer une
seconde chance à ceux qui se sont vus décrocher. Il a également redit sa
volonté de travailler sur l’égalité territoriale et la justice face aux
difficultés de certaines zones urbaines ou rurales mal traitées, par une
aide personnalisée aux établissements en fonction des spécificités
territoriales scolaires et sociales, en garantissant la stabilité des
équipes et en veillant à y attirer des professeurs expérimentés volontaires.
Enfin, il s’est exprimé sur l’importance particulière accordée à
l’éducation artistique et culturelle qu’il souhaite généraliser dès la
maternelle.
Nous saluons l’implication volontariste du Président Hollande et de
l’ensemble du gouvernement dans cette volonté de remise à plat d’un
système scolaire à bout de souffle, nourri d’une logique de tri et
contesté dans son rôle de transmission d’une culture légitime.
Nous nous félicitons, par ailleurs, que le rapport de la concertation
sur la refondation de l’école rendu public le 5 octobre propose des axes
de changement suffisamment ambitieux pour permettre le souci de réussite
et la prise en compte de tous, et rendre ainsi l’école plus juste, plus
efficace et plus adaptée au XXIe siècle.
Ainsi la tonalité bienveillante et la réalisation à un niveau national
de la nécessité de refonder une école de la confiance, de la «
bientraitance » et de l’ouverture aux territoires va dans le bon sens.
L’affirmation d’un socle commun rénové plaçant la culture au centre des
programmes et des compétences communes à acquérir constitue également
une avancée majeure, pour sortir de l’exclusivité des disciplines et de
leur hiérarchie et repenser l’évaluation au sein d’une scolarité
obligatoire enfin envisagée en continuum non sécable.
La reconnaissance officielle du rôle des parents par l’institution et la
création d’un statut de délégué représente aussi une avancée importante
pour aider au dialogue avec les enseignants et au rapprochement de
l’école avec les familles. D’autre part, l’allégement des journées de
cours et la prise en compte de temps éducatifs variés et complémentaires
à l’intérieur même de la journée d’école réé quilibrent enfin
humainement une conception des apprentissages jusque-là trop scolaires.
Enfin, la proposition d’inscrire dans la loi les projets éducatifs
locaux apparaît comme un pas substantiel pour permettre une meilleure
cohérence des politiques éducatives locales et une plus grande
coopération de l’ensemble des acteurs et professionnels de l’éducation,
notamment des associations d’éducation populaire.
En revanche, nous sommes plus réservés sur les propositions faites pour
faire évoluer le lycée, en deçà des attentes d’un véritable lycée
polyvalent qu’elle appelle de ses vœux depuis plusieurs années.
Nous regrettons également la confusion faite dans le rapport en matière
d’« éducation culturelle » et nous serons vigilants à la mise en œuvre
effective de cette dimension au sein de projets pédagogiques éducatifs
et culturels.
Nous attendons plus de clarté, d’audace et d’innovation dans la
redéfinition de la formation initiale et continue de l’ensemble des
personnels, notamment au sein des futurs ESPE.
Nous nous inquiétons de l’absence d’une politique de la petite enfance,
qui certes dépasse la seule responsabilité scolaire, mais constitue une
véritable réponse aux inégalités.
Enfin, même si l’allusion est présente, comment refonder l’école sans
penser globalement une politique continue de la formation tout au long
de la vie et de ses conséquences sur l’éducation initiale ? C’est
d’ailleurs dans cette perspective et pour que la scolarité y participe,
que nous proposons que les établissements scolaires deviennent de
véritables « Maisons des savoirs » sur leurs territoires.
C’est désormais au ministre que va incomber la responsabilité de puiser
dans ces propositions : une refondation ambitieuse dont l’école a besoin
pour être celle de tous les enfants et les jeunes de notre pays, afin
qu’ils soient en capacité de faire les choix personnels, professionnels
et citoyens qui jalonnent une vie humaine dans une époque de grande
complexité, d’incertitude et de transition qui appelle à conjuguer
autonomie et solidarité.
Nous serons pleinement engagés dans les débats qui vont maintenant se
poursuivre notamment au Parlement.
Nous sommes prêts, comme notre histoire de bientôt 150 ans en témoigne,
à assumer toute notre part des progrès démocratiques que l’école doit
faire pour être l’école de la République laïque, démocratique et sociale.
Nous le ferons aussi en continuant à appeler de nos vœux une véritable
politique globale d’éducation, tant nationale que sur les territoires.
C’est le thème des prochaines rencontres nationales de l’Éducation de
Rennes que nous organisons avec la ville de Rennes les 17 et 18 octobre
prochains.
Nous le ferons aussi dans le cadre commun des dynamiques qui se sont
renforcées avec le Collectif des associations partenaires de l’école
(CAPE) et nous y consacrerons une part importante du prochain Salon
européen de l’éducation du 22 au 25 novembre.
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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