[Infoligue] Sport à l'école primaire : une équation à plusieurs inconnues

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mar 18 Sep 08:58:46 CEST 2012


Sport à l'école primaire : une équation à plusieurs inconnues

Publié par : http://www.localtis.info
Le : lundi 17 septembre 2012

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La place, les moyens et les objectifs du sport à l'école primaire 
recouvrent des problématiques qui diffèrent fortement de celles du 
collège ou du lycée. C'est ce qu'ont mis en évidence les participants au 
colloque "Entre EPS et sport à l'école", organisé par l'Union du sport 
de l'enseignement primaire (Usep), vendredi 14 septembre à Paris. Si à 
travers l'Union nationale du sport scolaire (UNSS), présidée de droit 
par le ministre de l'Education, une offre sportive existe 
systématiquement et obligatoirement en collèges et lycées à côté des 
cours d'éducation physique et sportive (EPS), chez les plus petits, seul 
l'enseignement de la natation est explicitement visé par les textes. 
L'offre sportive repose dès lors sur un tissu associatif volontaire 
présent en temps scolaire (organisation de rencontres interécoles…) et 
périscolaire (association sportive du mercredi après-midi…). En 
regroupant quelque 11.000 associations sportives scolaires, l'Usep 
compte 850.000 élèves adhérents. Chaque année, entre 2 et 2,5 millions 
enfants vivent au moins une fois une activité sportive au sein de cette 
fédération.

L'égalité, oui mais comment ?

"L'association sportive affiliée à l'Usep vit au sein de l'école mais ne 
peut se couper des réalités : une grande diversité sur le territoire et 
un investissement plus ou moins grand des collectivités territoriales, 
explique Jean-Michel Sautreau, président de l'Usep. Il faut que chaque 
acteur apporte ses compétences au nom du projet de l'école." Si de 
l'avis des participants, le point commun de tout projet d'école est 
d'assurer l'égalité des chances aux élèves, les débats ont fait 
apparaître l'absence de complémentarité entre acteurs. Denis Masseglia, 
président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), a 
ainsi relevé qu'"à chaque rentrée scolaire, le mouvement sportif 
français est obligé de faire la promotion de ses activités, alors que le 
passage naturel qu'est l'école devrait permettre d'installer des 
passerelles naturelles vers les clubs." "Si le caractère obligatoire de 
la pratique sportive dans le primaire permet de contribuer à l'objectif 
d'égalité, pourquoi pas ?", a-t-il ajouté. L'idée de rendre obligatoire 
la présence de l'Usep dans les écoles a été reprise par Bruno Cremonesi, 
membre du Syndicat national de l'éducation physique (Snep), qui a appelé 
de ses vœux "la même reconnaissance et les mêmes moyens pour l'Usep que 
pour l'UNSS afin de garantir une égalité d'accès et ne pas être 
dépendant de l'investissement des professeurs pour quémander des 
subventions et pouvoir organiser des activités". Et Bruno Cremonesi 
d'ajouter, de manière moins consensuelle : "Le seul moyen est que l'Etat 
prenne en charge ces activités. Si elles sont déléguées aux 
collectivités territoriales ou aux fédérations, nous aurons la plus 
grande diversité et la plus grande inégalité. Ne prétextons pas de 
situations locales pour tranquillement créer de l'inégalité."

Optimiser les équipements

S'exprimant au nom des élus locaux, Yves Barboussat, vice-président de 
l'Andes (Association nationale des élus en charge du sport), a pointé 
les deux conditions indispensables à la réussite de la pratique sportive 
dans le primaire : les équipements et les moyens humains. "Le sport 
existe dans la cour de l'école, mais ce n'est plus suffisant, a-t-il 
expliqué. Il faut des équipements qui permettent des pratiques 
authentiques, et il y a des équipements sous-utilisés. Par ailleurs, si 
on prend les piscines, nous sommes sur un parc qui a atteint 40 ans. Au 
CNDS [Centre national pour le développement du sport], les demandes de 
subventions pour leur rénovation tombent en quantités importantes. Avec 
une enveloppe de 50 millions pour tous ces chantiers qui s'élèvent à un 
ou plusieurs millions d'euros, ce n'est pas demain que les équipements 
nautiques seront remis sur pied. Il faut donc réfléchir au maillage du 
territoire pour optimiser, faire les bons choix." Sur les moyens 
humains, notamment dans les territoires ruraux, où se pose la question 
de l'animation sportive, l'adjoint aux sports de Chambéry a appelé les 
représentants de l'Usep à monter des projets : "Elaborons des stratégies 
qui orienteront les commissions territoriales du CNDS vers les aides à 
l'emploi en faveur des activités de l'Usep dans les petites écoles."
Au-delà des équipements, les interventions de la salle ont encore relevé 
les problèmes du financement des transports et de la pérennité des 
subventions aux associations affiliées à l'Usep, jugées "financièrement 
fragiles et très dépendantes des financements publics". Sylvie 
Mouyon-Porte, chef de bureau des fédérations multisport au ministère des 
Sports, a apporté des précisions bienvenues : "Sur le transport, le 
ministère incite à déposer des projets globaux. On ne finance plus de 
manière segmentée. Par ailleurs, la déclinaison de projets nationaux au 
niveau territorial devrait nous conduire à avoir des projets sur le long 
terme. Nous sommes favorables à des projets pluriannuels qui permettent 
d'être rassurés quant au financement. C'est une piste qui est vraiment 
explorée."
Tous ces acteurs venus d'horizons différents ont encore évoqué la 
nécessité de créer une instance de concertation dédiée au sport 
scolaire. Le sujet ne manquera pas de nourrir les débats de la future 
assemblée du sport élargie voulue par Valérie Fourneyron, ministre des 
Sports.

Jean Damien Lesay

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Denis Lebioda
Chargé de mission 
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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