[Infoligue] Culture : la contribution financière des collectivités a progressé de 12% depuis 2006
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mar 14 Jan 09:19:41 CET 2014
Culture : la contribution financière des collectivités a progressé de
12% depuis 2006
Par H. Girard
Publié par : http://www.lagazettedescommunes.com/
Le : 13/01/2014
**************
Selon une étude cosignée des inspections générales des affaires
culturelles et des finances, la culture représente 3,2% du PIB de la
France. Les auteurs proposent également une méthodologie « unifiée »
pour l’ensemble des études sur l’impact économique de la culture sur les
territoires.
Pour la première fois, les ministères de la culture et de l’économie ont
associé leurs inspections générales respectives (1) pour mesurer «
l’apport de la culture à l’économie de la France ». Leur rapport, publié
le 3 janvier 2014, met en lumière des chiffres portant sur « onze
secteurs économiquement cohérents » : spectacle vivant, patrimoine, arts
visuels, presse, livre, audiovisuel, publicité, architecture, cinéma,
industries de l’image et du son, accès aux savoirs et à la culture.
3,2% du PIB de la France.
Les auteurs chiffrent à 3,2% la contribution globale de ces activités au
produit intérieur brut (PIB), pour l’année 2011, soit 57,8 milliards
d’euros de valeur ajoutée. Ils recensent 670 000 emplois dans ce
secteur. En valeur ajoutée, « c’est autant que l’agriculture et
l’agro-alimentaire, deux fois plus que les télécoms et sept fois plus
que l’automobile », se félicitent les inspecteurs.
De 1995 à 2005, cette valeur ajoutée a progressé régulièrement, à prix
constants, pour atteindre 3,5%. Depuis 2005, elle a perdu 0,3%. Reflux
que les analyses attribuent à diverses causes, outre la crise :
effondrement du secteur de la musique enregistrée, mutation des
lectorats, mutation des mécanismes économiques dans l’univers numérique
etc. « On est donc loin d’assister à un essor prodigieux des industries
culturelles et créatives, comme le laissent penser certains discours
triomphalistes », relève Jean-Michel Tobelem, directeur d’Option Culture.
7,6 milliards d’euros financés par les collectivités.
Les collectivités interviennent dans plusieurs des secteurs retenus, et
massivement dans certains, comme le spectacle vivant, le patrimoine, ou
l’accès aux savoirs et à la culture. Leur contribution se chiffre à 7,6
milliards d’euros pour l’année 2010 (départements d’outre-mer compris).
De 2006 à 2010, ces dépenses ont progressé globalement de 12%. Ce sont
les régions et les EPCI qui ont le plus augmenté leur effort financier.
En 2010, les premières ont contribué à la culture pour 0,7 milliards
d’euros (environ 2,5% de leurs budgets, en moyenne). Les seconds pour 1,
milliard (5,7% de leurs budgets), et départements 1,4 (2,2% de leurs
budgets). Quant aux communes de plus de 10.000 habitants, elles ont
investi 4,5 milliards (8,1% de leurs budgets). De son côté, l’Etat a
investi 13, 9 milliards d’euros dans la culture et la communication,
dont 11,6 milliards en crédits budgétaires, 1,4 en dépenses fiscales et
0,9 en taxes affectées.
Proposition de méthodologie « unifiée ».
Par ailleurs, les auteurs du rapport se sont penchés sur une difficulté
méthodologique posée par les diverses études menées jusqu’à présent sur
l’impact économique de l’implantation d’événements ou d’équipements
culturels sur un territoire : la disparité des grilles de lecture
retenues, avec notamment des indicateurs différents d’une étude à
l’autre, conduisant à des résultats variables. Sur la base d’un travail
élaboré par la direction générale de la compétitivité, de l’industrie et
des services (DGCIS), ils proposent de « normaliser » les outils
méthodologiques. Avec, d’abord, une définition commune des notions
d’impacts direct, indirect et induit, endogène et exogène ; ensuite,
l’analyse parallèle, à l’échelle d’un bassin de vie, des territoires
étudiés et de territoires « témoins » comparables, mais n’ayant pas
bénéficié d’une implantation similaire ; enfin, le recours à six
variables permettant de mettre en lumière l’évolution économique des
territoires (évolution du chômage, du nombre de créations d’entreprises,
du prix du m2 etc.).
Corrélation entre investissements culturels et développement local.
Les auteurs ont appliqué cette méthode à 43 bassins de vie. Avec, comme
conclusion, « une corrélation positive entre les initiatives culturelles
et le développement local ». Ils relèvent également deux tendances,
mettant en jeu, d’une part, le nombre d’habitants, et, d’autre part, le
type d’implantation :
« La présence d’une implantation culturelle serait d’autant plus
déterminante en termes de dynamisme territorial que le territoire
d’implantation est moins peuplé. »
« L’analyse des implantations culturelles les plus performantes par
rapport à leurs témoins met en évidence que la présence d’une
manifestation culturelle serait plus déterminante que l’installation
d’un équipement culturel.»
Mais les auteurs se refusent à envisager un lien de «causalité » entre
implantation culturelle et développement économique. « Sur cette
corrélation, je suis très prudent », tempère également Emmanuel Négrier,
directeur de recherche au Centre d’études politiques de l’Europe latine
(CEPEL, CNRS), à Université de Montpellier (Hérault). Beaucoup de
décideurs y verront un rapport de causalité. Or si la causalité est
inverse, que c’est parce que le territoire est bien développé qu’il a pu
avoir une stratégie d’équipement culturel, que dira-t-on ? »
« Investissements éminemment rentables. »
Les résultats de cette étude « justifient l’intérêt que l’Etat porte à
ce secteur », explique-t-on au ministère de la culture. Intérêt partagé
par les sénateurs, et pas seulement les spécialistes des affaires
culturelles, puisque la commission des finances du Sénat a reçu la
ministre de la culture, le 7 janvier 2014, pour la questionner sur « le
financement des politiques culturelles ». A la lumière de ce rapport,
Aurélie Filippetti a fait valoir que « la France peut compter sur la
culture pour son économie » et que « les investissements des
collectivités [dans ce secteur] sont éminemment rentables. »
--
-----------------------
Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
-----------------------
Nos sites :
http://www.laligue-alpesdusud.org
http://www.laligue-alpesdusud.org/associatifs_leblog
-----------------------
Plus d'informations sur la liste de diffusion Infoligue