[Infoligue] Pacte de responsabilité : n’oubliez pas les emplois associatifs !
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 20 Mar 14:22:59 CET 2014
Pacte de responsabilité : n’oubliez pas les emplois associatifs !
Publié par : Le Monde.fr
Le : 20.03.2014
Auteur : André Dupon, Président du Mouvement des entrepreneurs sociaux
(Mouves)
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A l’heure où le gouvernement et les partenaires sociaux travaillent aux
différentes modalités d’application du Pacte de responsabilité, la voix
des 148 000 associations employeuses et de leur 1.8 millions de salariés
doit être entendue.
Comment pourrait-il en être autrement alors qu’elles répondent partout
dans nos territoires aux besoins fondamentaux des Françaises et des
Français, comme la santé, la prise en charge de la dépendance et du
handicap ou encore le service à la personne, prodiguent la même qualité
de service à tous, sans discrimination tarifaire, et permettent
d’optimiser les dépenses publiques ? Sans compter qu’elles sont
créatrices d’emplois - 440 000 depuis 10 ans, soit une croissance de 23
% quand dans le même temps l’emploi privé traditionnel n’a augmenté que
de 7 % - et n’ont pas d’actionnaires à rémunérer : pour elles, un
allègement du coût du travail se traduirait par des créations
d’embauches supplémentaires immédiates.
Pourtant, ces entreprises sociales pourraient être les grandes oubliées
du Pacte de responsabilité, comme elles ont été les grandes oubliées du
Crédit impôt compétitivité et emploi (CICE). Rappelons que ce dernier a
engendré en leur défaveur une sévère distorsion de concurrence avec le
privé lucratif, chiffrée par un récent rapport parlementaire à près de 1
milliard d’euros. Ceci sans mesure compensatoire, si ce n’est une
augmentation de l’abattement à la taxe sur les salaires…plafonnée à 20
000 euros, aux effets dérisoires pour les associations de plus de 15
salariés.
Une situation injuste, qui risque de s’accentuer dans la mesure où le
CICE est en passe d’être conservé dans le cadre du futur Pacte de
responsabilité, comme le souhaitent désormais les organisations
patronales et certaines organisations syndicales. Avec un tel scénario
et sans mesures compensatoires adaptées, le gouvernement choisirait de
désavantager sciemment les entreprises sociales actives sur les secteurs
concurrentiels à haute valeur ajoutée sociale au profit des entreprises
lucratives.
Au moment où notre pays doit s’efforcer de mobiliser toutes ses forces
vives pour répondre à des besoins sociaux qui se massifient sans cesse
et engager une bataille pour l’emploi sans précédent, quelle serait la
cohérence de ce choix ? Et quel serait le signal envoyé à ces
associations qui gèrent actuellement dans notre pays 1 lit d’hôpital sur
10, prennent en charge 9 personnes handicapées sur 10 et assument 68 %
des services d’aide à domicile ?
Aujourd’hui ces associations doivent affronter un nouvel environnement
où se conjuguent concurrence du privé lucratif, baisse des dépenses
publiques et explosion des besoins sociaux, et qui met directement en
jeu leur avenir. Pour y faire face, nombreuses sont celles qui adoptent
une posture entrepreneuriale, en créant des synergies pour innover et se
développer économiquement, en choisissant des techniques de contrôle de
gestion pointues pour optimiser chaque euro investi, en musclant leur
marketing pour davantage mettre en avant leur savoir-faire… Mais leur
faculté bien réelle à s’adapter, à inventer le modèle associatif de
demain, plus performant, est encore trop souvent sous-estimé, notamment
par les pouvoirs publics qui doivent davantage leur faire confiance.
Ces entreprises sociales doivent être encouragées plutôt que
marginalisées. Elles ne cherchent pas à obtenir des avantages
spécifiques, difficilement justifiables dans un contexte de diminution
des ressources publiques, mais à se voir garantir un traitement
identique : les mesures fiscales qui favorisent l’emploi et la
compétitivité comme le CICE doivent bénéficier à toutes les entreprises
de notre pays, sans discrimination.
Quel que soit le scénario qui sera finalement choisi pour alléger le
coût du travail, c’est dans cet esprit d’équité que le Pacte de
responsabilité doit impérativement être conçu.
André Dupon, Président du Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves)
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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