[Infoligue] Des pistes pour favoriser le bénévolat chez les salariés

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 24 Mar 11:25:11 CET 2014


Des pistes pour favoriser le bénévolat chez les salariés

Publié par : LE MONDE
Le : 24.03.2014
Par Catherine Rollot

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Jordane Chouzenoux fait régulièrement le grand écart entre deux univers. 
Celui du cinéma en tant que chef opératrice, celui des sans-abri en tant 
que bénévole. Depuis 2010, au sein du Mouvement d'intermittents d'aide 
aux autres, la jeune femme prépare et distribue des repas à des 
personnes à la rue : « Certains mois, je peux être prise par un tournage 
et n'avoir aucune disponibilité et, à d'autres périodes, consacrer deux 
demi-journées par semaine au bénévolat. »

Comme Jordane, de plus en plus d'actifs donnent de leur temps, quand ils 
le peuvent. Une réalité qui encourage les pouvoirs publics à faciliter 
l'engagement associatif des salariés – et la reconnaissance de cette 
activité bénévole. Sur les 16 millions de bénévoles réguliers ou 
occasionnels, 56 % exercent une profession, salariée ou non. Selon une 
étude récente de l'association France Bénévolat, l'engagement des 
actifs, et en particulier des moins de 35 ans, a progressé de 32 % entre 
2010 et 2013, tandis que celui des plus de 65 ans n'a crû que de 5 %.

Très présente dans le domaine du sport, de l'éducation ou de la défense 
des droits, cette population est en revanche nettement moins engagée 
dans les actions caritatives, majoritairement portées par les retraités. 
Elle est aussi mue par des aspirations différentes de celles de leurs 
aînés. « Les jeunes actifs veulent pouvoir s'engager à la carte, dans 
des actions plus ponctuelles, et concrètes, et de plus en plus souvent 
dans des structures plus légères que les grosses associations 
traditionnelles », analyse le sociologue Roger Sue, professeur à 
l'université Paris-Descartes.

SUSCITER DES VOCATIONS

Or les organisations non gouvernementales ne peuvent pas fonctionner 
sans bénévoles réguliers qui s'impliquent sur le long terme. En novembre 
2013, la ministre du sport et de la vie associative, Valérie Fourneyron, 
a mis en place un groupe de travail, chargé de réfléchir à la manière de 
susciter des vocations. Composé de représentants des ministères des 
sports, du travail, d'associations, d'entreprises et des partenaires 
sociaux, il devrait rendre ses conclusions au printemps.

L'un des leviers d'action porte sur la conciliation entre temps de 
travail, vie personnelle et familiale, et bénévolat. Selon les résultats 
d'une enquête du ministère sur les besoins et les aspirations des actifs 
bénévoles, rendue publique fin janvier, 64 % d'entre eux jugent 
difficile de pouvoir tout mener de front.

La création d'un « congé d'engagement bénévole », une des promesses de 
campagne de François Hollande, est toujours à l'étude. Mais le 
gouvernement s'interroge désormais sur l'opportunité de créer un nouveau 
dispositif alors qu'existent déjà, notamment, le congé individuel de 
formation, le congé de solidarité internationale et le congé de 
représentation, qui sont très peu utilisés. 75 % des actifs bénévoles 
avouent ne pas les connaître. Selon l'entourage de Mme Fourneyron, « un 
réaménagement de l'un des congés prévus par le code du travail et une 
meilleure communication de ce qui est déjà mis en place » sont 
aujourd'hui privilégiés.

FRONTIÈRES SOUVENT ÉTANCHES

Autre piste : la meilleure reconnaissance par les employeurs des 
activités extraprofessionnelles de leurs collaborateurs. Pour l'instant, 
les frontières entre les deux mondes sont souvent étanches. 63 % des 
bénévoles sondés jugent leur entreprise plutôt indifférente à l'égard de 
leur engagement. A la décharge des employeurs, beaucoup de salariés 
restent discrets sur ce volet de leur vie.

Ainsi Riwa, 28 ans, cadre dans une grande banque et bénévole depuis 
trois ans au sein de l'association Action Passeraile, qui propose à des 
adultes handicapés un accompagnement gratuit, n'a jamais vu « l'intérêt 
» d'en parler. « Je pratique ce bénévolat une à deux fois par mois, le 
samedi ou le dimanche. Cela n'empiète pas sur mon temps de travail », 
explique la jeune femme.

Au-delà des aménagements de temps, les compétences acquises sur le 
terrain associatif pourraient être encouragées et valorisées notamment 
par la validation des acquis de l'expérience. Ce dispositif qui existe 
depuis 2002 permet en principe de prendre en compte les savoirs acquis 
lors d'une mission bénévole, mais il peine à décoller. Une 
simplification du dispositif, tout comme un mécanisme de soutien aux 
entreprises qui auraient développé des initiatives intéressantes dans le 
domaine de l'engagement de leurs salariés, sont aussi à l'étude.

Catherine Rollot
Journaliste au Monde

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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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