[Infoligue] Le service civique plutôt que le service militaire
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 26 Jan 10:11:03 CET 2015
Le service civique plutôt que le service militaire
Publié par :
http://www.lagazettedescommunes.com/318155/le-service-civique-plutot-que-le-service-militaire/
Le : 23/01/2015
Par : Sophie Le Gall
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A ceux, qui, dans la recherche d'outils d'apprentissage de la
citoyenneté, réclament le retour du service militaire, François Hollande
répond « service civique ! ». Il entend ouvrir cette mission d'intérêt
général à tous ceux qui se porteraient volontaire là où aujourd'hui
seulement une candidature sur cinq peut être satisfaite. Une décision
qui satisfait les acteurs du dispositif.
Les associations, par la voix du Mouvement associatif, ont tout de suite
répondu présentes suite à l’annonce du président de la République,
confirmée mardi 20 janvier 2015 lors de ses vœux aux Assemblées,
d’augmenter le nombre de volontaires du service civique. Et pour cause :
depuis plusieurs mois, elles réclamaient une montée en charge du
dispositif. « La décision du président de la République (…) doit être
saluée comme un investissement pour l’avenir, au service de la cohésion
sociale », a ainsi déclaré Nadia Bellaoui, présidente du Mouvement
associatif. Les associations sont d’autant plus satisfaites qu’un
projet, présenté fin 2014, d’un second service civique, court,
obligatoire et basé sur le bénévolat, les avaient fortement inquiétées,
comme elles l’avaient fait savoir au président de la République.
Au moins 6 mois pour voir une transformation
Pour les acteurs de terrain, le service civique fonctionne, justement,
parce que cette mission d’intérêt général est longue – entre 6 à 12 mois
– et qu’elle correspond à une volonté d’engagement. Marie Trellu-Kane,
présidente exécutive et co-fondatrice d’Unis-Cité, association
spécialisée dans la mise en œuvre du service civique (au total, plus de
8 500 jeunes accueillis dans une cinquantaine de villes) en témoigne : «
Il faut au moins 6 mois pour que le volontaire soit réellement intégré à
la structure qui l’accueille, acquiert un sentiment d’utilité et que
s’opère une transformation ».
Quels financements ?
Le « oui » enthousiaste des acteurs de terrain est teinté d’une pointe
d’inquiétude. « Comment va-t-on financer l’accès au service civique à
tous ceux qui souhaiteraient l’intégrer ? », demande, comme de nombreux
autres responsables associatifs, Yann Lasnier, secrétaire général de la
fédération Léo Lagrange, sachant que la mission est indemnisée à hauteur
de 580 euros par mois (dont 100 euros à la charge de la structure
d’accueil, le reste étant financé par l’État). L’extension du service
civique à l’ensemble d’une classe d’âge (soit environ 700 000 jeunes),
sous sa forme actuelle, a été évaluée à 4 milliards d’euros.
Et si l’on veut ouvrir le dispositif aux jeunes les plus en difficulté,
« il faut un encadrement de qualité », souligne la présidente
d’Unis-Cité. « Actuellement, une association reçoit 100 euros par mois
par contrat au titre du tutorat du volontaire et rien n’est prévu pour
les collectivités », détaille-t-elle. Les collectivités, qui accueillent
aujourd’hui seulement 7 % des volontaires, semblent avoir du mal à
intégrer des services civique en nombre. Philippe Bonneval, responsable
du relais du service civique au conseil général de Meurthe-et-Moselle,
département particulièrement volontariste en la matière, soit 80 à 100
missions proposées par an -, estime que sa collectivité « ne pourrait
pas aller au-delà », pour une question de coût et de saturation de
l’encadrement.
Une version modulable ?
Consciente de ces obstacles, la fondation Léo Lagrange propose, à côté
du service civique classique, la mise en place d’un service civique «
modulable », soit une action d’engagement de 5 jours consécutifs, à
répéter entre 16 et 25 ans, sans excéder 3 mois par an, afin de «
toucher un maximum de jeunes ». « Sur cinq jours, les jeunes pourraient,
par exemple, remplir une mission d’animation en colonie ou
d’accompagnement de personnes pagées. Des missions qui pourraient être
indemnisées car elles sont déjà budgétisées par les structures, et qui,
du fait de leur courte durée, ne pourraient pas faire figure d’emploi
déguisé », détaille Yann Lasnier. Egalement, la fondation Léo Lagrange
souhaiterait que dès la fin du collège, il soit possible de découvrir «
une forme d’engagement » par un accueil de plusieurs jours consécutifs
au sein d’un organisme agréé.
Dans ses vœux aux Assemblées, le chef de l’Etat a évoqué, outre le
service civique, « toutes les formes de volontariat » comme la
protection civile, la réserve citoyenne ou le bénévolat.
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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