[Infoligue] Les associations peuvent-elles assurer la montée en puissance du service civique ?

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 4 Juin 09:07:04 CEST 2015


Les associations peuvent-elles assurer la montée en puissance du service 
civique ?

Publié par : LE MONDE
Le : 03.06.2015
Par Anne Rodier

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Le service civique est devenu « universel » depuis lundi 1er juin. Ce 
principe consiste à proposer à tout jeune qui le demande une mission 
d’intérêt général. Un objectif qui ne fait pas peur à Nadia Bellaoui, 
présidente du Mouvement associatif, qui a lancé mardi 2 juin le site 
Internet asso-service-civique.fr pour « favoriser la montée en charge 
quantitative et qualitative du service civique ».

Le Mouvement associatif joue déjà un rôle moteur pour l’essor de ce 
dispositif, qui représente à ses yeux un double enjeu : « l’intégration 
des jeunes qui en ont le plus besoin et le renouvellement de l’action 
sociale », estime Mme Bellaoui. Les principaux organismes d’accueil des 
services civiques sont la Ligue de l’enseignement, avec 2 200 services 
civiques en 2014, Unicité et les missions locales.

Les organisations qui accueillent les jeunes effectuant un service 
civique étant à 80 % des associations, le Mouvement associatif, qui 
fédère 600 000 associations, a naturellement été amené à réfléchir à la 
nature et à la diversification des missions sur l’ensemble du 
territoire, auprès de l’Agence du service civique présidée par François 
Chérèque. Mais les associations peuvent-elles à elles seules concrétiser 
la montée en charge du service civique ?

6 000 missions ont été réalisées en 2010, l’année de création du 
dispositif, puis ce fut 20 000 en 2012 et 35 000 en 2014. 70 000 jeunes 
seraient concernés d’ici à la fin de l’année, et 170 000 d’ici à la fin 
du quinquennat de François Hollande... Multiplier par quatre le nombre 
de volontaires, la marche paraît haute à franchir. Pas tant du côté des 
candidats que du côté des structures d’accueil. En 2014, seule une 
demande sur quatre a ainsi pu être satisfaite.

Un agrément difficile à obtenir

Aujourd’hui, seules 4 000 associations (sur les 1,3 million associations 
qui existent en France) ont obtenu un agrément de service civique. Ce 
n’est pas une simple formalité, le délai est très variable : la demande 
peut traîner plusieurs mois. Cet agrément indispensable pour tout 
organisme qui veut accueillir un jeune s’obtient sur la base d’une 
mission précise déclarée auprès de l’Agence nationale du service 
civique, chargée de s’assurer de la qualité des postes proposés et 
notamment que les services civiques ne se substituent pas à l’emploi.

Cette petite structure, avec un effectif total de 22 personnes au début 
2015, est « sous-calibrée au regard des nouveaux objectifs », remarque 
Mme Bellaoui. Même si 8 recrutements ont été décidés pour accompagner la 
montée en puissance du service civique.

Les arguments pour que ça marche

L’optimisme de la présidente du Mouvement associatif sur la capacité des 
associations à accueillir les services civiques s’appuie sur la 
conviction que l’articulation « bénévolat, service civique et emploi » 
va créer « des opportunités pour les associations au service de l’action 
sociale ». Aujourd’hui un club sportif, par exemple, compte quelques 
salariés - que les services civiques n’ont pas vocation à remplacer -, 
et de très nombreux bénévoles qui sont souvent davantage consommateurs 
des services proposés par le club sportif que des membres actifs.

Dans ce cas d’école, « la mission du service civique consisterait à 
faire le lien entre le club sportif et la population du quartier où est 
implantée l’association. Aujourd’hui, ni l’animateur salarié ni les 
pratiquants bénévoles ne jouent ce rôle. L’action du jeune en service 
civique dans le quartier amènerait, dans un premier temps, de nouveaux 
membres au club sportif », explique Mme Bellaoui. L’importance des 
subventions étant liée à la taille de l’association, de même que 
l’attractivité des sponsors, « les moyens du club ainsi renforcés 
permettent de diversifier les activités au sein du quartier et de 
développer l’action sociale », affirme-t-elle.

Les jeunes en service civique permettront aussi, assure-t-elle, de « 
créer des réseaux de solidarité interassociatifs. La coordination des 
associations, qui aujourd’hui sont souvent dans un rapport de 
concurrence, est un levier majeur pour le développement de l’action 
sociale », croit-elle.

En dehors des associations

Le défi n’est donc pas encore relevé pour accueillir quatre fois de 
jeunes du côté des associations. D’autres organismes sont éligibles aux 
services civiques : les Unions, les fédérations, les syndicats, les 
fonds de dotation, les fondations, les mutuelles, les établissements 
publics, les collectivités territoriales. Plusieurs ministères ont 
avancé des objectifs chiffrés de plusieurs milliers de missions 
possibles dans les ministères de l’écologie, de la culture, de 
l’éducation nationale et à la santé.

D’autres candidats se font entendre. Ainsi, l’association le Moovjee, le 
Mouvement pour les jeunes et les étudiants entrepreneurs, propose 
d’élargir le service civique à la création d’entreprise accompagnée. La 
mission d’intérêt général ? Aider les jeunes à construire leur projet 
professionnel et favoriser la reprise d’entreprise. « En 2015, sur 34 % 
des jeunes qui déclarent vouloir créer une entreprise durant leur 
parcours professionnel, 66 % veulent le faire avant l’âge de 30 ans, 
soit quelque 660 000 jeunes », indique Dominique Restino, président du 
Moovjee et de l’Agence pour la création d’entreprise (APCE).

« En offrant un programme d’accompagnement des jeunes de 8 à 12 mois, 
avec un soutien financier – la gratification de 573 euros du service 
civique - qui serait contractuel et lié à l’accompagnement bénévole par 
un pair, un « mentor », le Moovjee accueillerait 10 000 à 20 000 
services civiques « créateurs d’entreprise accompagnés » », estime M. 
Restino.

Une nouvelle piste à explorer ?


     Anne Rodier
     Journaliste en charge de l'emploi et du management, Service 
Economie, et responsable du semestriel Le Monde-Campus


En savoir plus sur 
http://www.lemonde.fr/emploi/article/2015/06/03/les-associations-peuvent-elles-assurer-la-montee-en-puissance-du-service-civique_4646530_1698637.html#IyjCgQvQ7r2A0132.99

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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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