[Infoligue] Les 1 001 façons de s’engager

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mar 31 Mar 14:41:22 CEST 2015


Les 1 001 façons de s’engager

Publié par : LE MONDE ARGENT
Le : 31.03.2015
Par Frédéric Cazenave

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Du simple don au « crowdfunding », en passant par les fonds de dotation 
ou le mécénat de compétences, les voies de la générosité sont multiples 
et variées.

La philanthropie n’est pas l’apanage des grandes fortunes. Il ne 
viendrait pas à l’idée du grand public de s’en réclamer et, pourtant, 
chaque année, environ 5,5 millions de foyers français participent au 
bien commun en donnant un total de 2,2 milliards d’euros à des 
associations, fondations, organismes… Mais ce montant a tendance à se 
tasser, et les organisations ont le plus grand mal à recruter de 
nouveaux donateurs. En 2013, elles n’avaient enregistré que 7  % de 
nouveaux contributeurs, selon le dernier baromètre de France Générosités.

Un renouvellement crucial qui nécessite d’explorer de nouvelles façons 
de donner. Les sites de financement participatif en font partie. En 
2014, 38,2 millions d’euros ont été donnés en France par le biais de ces 
plates-formes, dont 15 millions chez Kisskissbankbank, le leader du 
secteur. Sur cette somme, quelle part a financé une cause d’intérêt 
général ? « Difficile de l’évaluer, admet Vincent Ricordeau, le PDG. 
Mais 30  % des bénéficiaires sont des associations, et c’est pour elles 
un bon moyen de toucher de nouveaux donateurs. »

Même son de cloche chez Hello Asso, un site qui met gratuitement à 
disposition des associations une palette d’outils leur permettant de 
créer facilement puis de mener à bien leur campagne de crowdfunding. En 
2014, 1 700 d’entre elles y ont collecté 4,3  millions d’euros. « Il 
s’agit à 70  % de donateurs qui n’étaient pas dans leur fichier 
d’origine », précise Ismaël Le Mouël, le fondateur de la plate-forme.

Une pluie d’innovations

Preuve de l’émergence de nouveaux usages, il était possible lors du 
dernier Téléthon de donner en passant par Twitter, et des start-up 
s’essaient à développer le don par smartphone. Tinbox va, par exemple, 
lancer dans les prochains jours une « appli » mobile qui permettra aux 
particuliers de verser tous les jours un euro à l’association de leur 
choix, sans avoir à mettre la main au portefeuille. « Le don est 
sponsorisé par des entreprises mécènes qui paient à votre place », 
explique Adrien Guilmineau, le tout jeune patron. Pour espérer avoir un 
impact, cette initiative devra réunir une importante communauté. Le pari 
est loin d’être gagné, mais il illustre cette volonté de dépoussiérer le 
don d’antan.

« D’autres innovations vont se mettre en place, explique Antoine 
Vaccaro, président du Centre d’étude et de recherche sur la 
philanthropie. Je pense notamment à l’arrondi sur salaire, qui peut être 
un grand facteur de générosité indolore et massif. Au Royaume-Uni, ce 
système de prélèvement volontaire sur la paie permet de donner chaque 
année 100 millions de livres [136,7 millions d’euros] à des 
associations. Pourquoi cela ne fonctionnerait-il pas chez nous, à 
l’heure où les Français souhaitent participer à l’intérêt général ? »

Pour toutes les bourses

Les mentalités évoluent  : une récente étude réalisée par le cabinet 
d’audit EY montre qu’un Français sur trois se dit prêt à faire un don 
pour soutenir des projets d’intérêt général réalisés par sa collectivité 
territoriale. Et, parmi eux, les jeunes sont nettement plus représentés 
que leurs aînés… Autre illustration des multiples formes que peut 
prendre cette générosité  : les produits d’épargne solidaire, notamment 
ceux reversant tout ou partie des intérêts générés à des associations. 
Vingt-neuf produits (livrets bancaires, assurances-vie) de ce type sont 
labellisés par l’association Finansol. En 2014, ils ont permis de verser 
6,3 millions d’euros aux associations.

Les particuliers qui souhaitent piloter leur philanthropie et disposent 
de montants conséquents ont eux aussi l’embarras du choix  : fonds de 
dotation, fondation abritée, fondation reconnue d’utilité publique 
(FRUP)… « Nous avons la chance, en France, de disposer d’une palette de 
solutions pour mener à bien un projet philanthropique. La sélection du 
véhicule intervient après une phase de réflexion qui intègre les envies 
du donateur, le temps qu’il est prêt à y accorder, les besoins de la 
cause choisie, etc. », explique Stéphanie Gerschtein-Gherardi, 
ingénieure patrimoniale chez Neuflize OBC.

Le fonds de dotation est souvent mis en avant pour sa souplesse et sa 
facilité d’utilisation. Il suffit de 15 000 euros pour le lancer, et le 
fondateur est le seul maître à bord. « Cela se crée comme une 
association et c’est opérationnel en un mois, précise Lionel Farcy, 
responsable du pôle associations et fondations dans la même banque. Une 
fondation abritée nécessite quelques semaines supplémentaires et une 
mise de départ plus importante, en général plusieurs centaines de 
milliers d’euros. Tout repose sur la signature d’une convention avec la 
fondation abritante, laquelle prendra en charge le suivi administratif, 
comptable et fiscal, ce qui permettra au fondateur de se concentrer sur 
les actions de sa fondation. »

Le don peut aussi passer par l’entreprise. En 2014, 2,8 milliards 
d’euros ont été consacrés au mécénat. Certaines sociétés font des dons 
en direct, d’autres ont créé des fonds ou fondations (il en existe 620 à 
ce jour). L’avantage de ce type de structure est qu’elle sanctuarise le 
budget alloué pendant au moins cinq ans.

Le rôle moteur de l’entreprise

« Une fondation offre une plus grande transparence, ce qui est essentiel 
pour susciter l’adhésion des salariés. Il est aussi primordial qu’il n’y 
ait pas de lien avec le business. Trop d’entreprises se servent de leur 
mécénat comme d’un levier sur le plan commercial ou pour leur 
communication, mais c’est un mauvais calcul, car les employés ne sont 
pas naïfs », explique Sylvain Breuzard. Président et fondateur de la 
société de services informatiques Norsys, il verse chaque année 5  % du 
bénéfice net de l’entreprise dans la fondation du même nom. «Non 
seulement celle-ci nous permet de jouer notre rôle sociétal, mais c’est 
devenu un moyen de fidéliser et de motiver nos salariés. La preuve, de 
plus en plus d’entre eux donnent aussi de leur temps pour aider des 
projets. »

Car le mécénat de compétence est un autre moyen de s’engager. Environ 15 
  % des entreprises le proposent, selon les chiffres d’Admical. « Cela 
se met en place progressivement, car il faut que les salariés se 
rallient à la cause, que la hiérarchie accepte, et le tout nécessite de 
l’organisation, explique Charlotte Dekoker, déléguée générale adjointe 
de l’association. Certaines sociétés sont en avance et permettent, par 
exemple, de poser un jour de mécénat de compétence, comme vous poseriez 
un RTT. »

Tout le monde s’y retrouve. Les structures aidées, bien sûr, mais aussi 
les salariés. « Ils donnent un autre sens à leur travail, se sentent 
utiles, écoutés, et n’ont plus l’impression d’être le simple maillon 
d’une organisation », explique Yoann Kassi-Vivier, cofondateur de Pro 
Bono Lab, qui organise des cessions de partage de compétences entre des 
volontaires (salariés, étudiants, demandeurs d’emploi…) et des associations.


     Frédéric Cazenave
     Journaliste au Monde


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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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