[Infoligue] Projets éducatifs locaux : et si après le saut quanti, on passait au quali ?
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 19 Nov 08:41:27 CET 2015
Projets éducatifs locaux : et si après le saut quanti, on passait au quali ?
Publié par : http://www.localtis.info
Le : jeudi 19 novembre 2015
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80% des communes ayant au moins une école publique disposeraient d'un
projet éducatif de territoire (PEDT). C'est beaucoup. Mais il est
difficile de tout à fait s'en féliciter au regard de leur contenu, trop
souvent rédigé à la va-vite pour pouvoir bénéficier des aides de l'Etat
à l'accompagnement de la réforme des rythmes scolaires. Les pionniers du
PEDT, ceux qui ont "inventé" son ancêtre les projets éducatifs locaux
(PEL), invitent tous les partenaires de l'école à "construire une
généralisation qualitative de l'action".
Pour que les PEDT (projets éducatifs de territoire) "permettent des
parcours éducatifs de qualité", il faut renforcer le partenariat "entre
tous les acteurs éducatifs", estime le réseau français des villes
éducatrices (RFVE). Il l'a même écrit à Najat Vallaud-Belkacem. Dans une
lettre adressée à la ministre de l'Education nationale, il appelle à
"une rédaction pleinement partagée des projets d'école avec les
collectivités territoriales, les parents, les fédérations et
associations d’éducation populaire, sous la responsabilité des
directrices et directeurs d’écoles maternelle et élémentaire" de façon
que chacun "y trouve son intérêt : continuité et cohérence éducative,
harmonisation des temps et activités de l'enfant, accompagnement des
enfants les plus en difficultés, projets communs, liens aux avec les
familles".
Le réseau français des villes éducatrices a également constaté que les
rencontres de Brest consacrées aux PEL (projets éducatifs locaux)
qu'elles ont "ont permis de mesurer le chemin parcouru dans la diffusion
des projets éducatifs".
Jusque-là "on était une bande d'irréductibles Gaulois"
Les sixièmes rencontres nationales des PEL 2015 se sont tenues dans la
ville bretonne entre du 4 au 6 novembre, soit deux ans après
l'inscription des PEDT dans la loi pour la refondation de l'Ecole, et un
an après la décision - en loi de finances cette fois - que le soutien
financier de l'Etat à la réforme des rythmes scolaires sera conditionné
à l’établissement d’un PEDT. L'enjeu de cette édition était d'"envisager
comment, au-delà d'une généralisation quantitative, on peut construire
une généralisation qualitative de l'action", a indiqué Sophie Dargelos,
déléguée nationale éducation aux Francas, le grand partenaire de ces
rencontres.
Pionniers au début des années 2000 - les PEL ont été contractualisés à
Brest en 2004 - les Francas et la ville de Brest se félicitent de la
reconnaissance qu'a apportée l'inscription des PEDT dans la loi. Du fait
de "la forme contrainte qu'ont générée les PEDT, 82% des collectivités y
sont passées", note Sophie Dargelos. Pour Marc Sawicki, adjoint chargé
de l'éducation à Brest, "les enjeux sont colossaux": "depuis un peu plus
d'un an, des milliers et des milliers de projets éducatifs sont à
monter" alors que jusque-là "on était une bande d'irréductibles
Gaulois", confie-t-il à Touteduc.
Mais avec la montée en puissance se pose la question de la formation.
Pour l'instant, le CNFPT ne finance pas la formation d'animateurs, sauf
exceptions. Et pour certaines communes, difficile voire impossible de
remplacer un animateur parti en formation. "Alors des fois, on se
contente du Bafa", admet Sophie Dargelos.
Inventer de nouveaux métiers de l'éducation
L'articulation avec l'école est davantage pensée. "Le dialogue peut
parfois être rugueux, mais du coup il y a dialogue", souligne Sophie
Dargelos. Pour elle, les résultats sont déjà visibles : pour preuve ces
sixièmes rencontres qui réunissent "l'ensemble des acteurs", avec
notamment des enseignants, des syndicats d'animateurs et des parents, ce
qui n'était pas le cas lors des éditions précédentes.
Avec les PEDT, "on a créé le contenant, à chacun de mettre son contenu",
poursuit Marc Sawicki. Ces rencontres nationales permettent l'échange de
bonnes pratiques, avec l'objectif de donner des idées pour construire
une complémentarité avec l'école. "Il ne s'agit pas de scolariser le
temps libre", ni de "concevoir des réponses consuméristes face à
certaines demandes familiales", mais d'offrir des "pratiques ludiques"
pour renforcer les apprentissages, expliquent les organisateurs de ces
rencontres. "On n'évalue pas les compétences", mais on peut aider à les
acquérir, résume Sophie Dargelos, qui insiste sur la notion de "temps de
loisir" périscolaire ou extrascolaire.
Avec ToutEduc
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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