[Infoligue] Le sport dans la loi NOTRe, et maintenant que fait on ?
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 10 Sep 09:25:48 CEST 2015
Le sport dans la loi NOTRe, et maintenant que fait on ?
par Patrick Bayeux
Publié par : Lettre d'information des Acteurs du Sport 512
Le : 08/09/2015
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La loi portant nouvelle organisation territoriale (Notre) a été
promulguée le 7 août dernier.
Le sport au même titre que la culture, le tourisme, la promotion des
langues régionales, l'éducation populaire, est désormais une compétence
partagée.
Exit cependant l'amendement du Sénat qui visait à créer au sein des
conférences territoriales de l'action publique une commission sport et
culture visant à élaborer un schéma territorial de développement sportif
et de développement culturel. La conférence territoriale de l'action
publique pourra toutefois s'en saisir puisque (art L 1111-9-1) elle «
peut débattre et rendre des avis sur tous les sujets relatifs à
l'exercice de compétences et à la conduite de politiques publiques
nécessitant une coordination ou une délégation de compétences entre les
collectivités territoriales et leurs groupements. »
Pas de sport non plus dans les compétences organisées avec les chefs de
file (Article L1111-9).
La loi NOTRe officialise donc une situation bien connue depuis le début
des années 80, le sport est une compétence partagée entre chaque niveau
de collectivités territoriales. Mais rien n'oblige les acteurs du sport
à se mettre autour de la table pour définir les conditions du partage !
Nous relevons en passant l'incohérence liée au fait que :
- d'une part les CREPS ont été décentralisés sur le modèle des lycées et
donc la région assure de fait la promotion du sport ou à minima le
soutien aux politiques sportives
- et d'autre part, l'article L 4221-1 du CGCT définit les compétences de
la région, et fait l'impasse sur le sport
Cet article est ainsi libellé.
« Le conseil régional règle par ses délibérations les affaires de la
région dans les domaines de compétences que la loi lui attribue. Il a
compétence pour promouvoir le développement économique, social,
sanitaire, culturel et scientifique de la région, le soutien à l'accès
au logement et à l'amélioration de l'habitat, le soutien à la politique
de la ville et à la rénovation urbaine et le soutien aux politiques
d'éducation et l'aménagement et l'égalité de ses territoires, ainsi que
pour assurer la préservation de son identité et la promotion des langues
régionales, dans le respect de l'intégrité, de l'autonomie et des
attributions des départements et des communes. »
Faut-il y voir une intention de faire l'impasse sur le sport ou un
simple oubli ?
On relève toutefois que le législateur a prévu que les CREPS puissent
assurer les missions de développement du sport de la région.
L'article L. 114-3 est ainsi rédigé : « Les centres de ressources,
d'expertise et de performance sportive peuvent, au nom de la région,
exercer les missions suivantes :
« 1° Assurer l'accueil et l'accompagnement de sportifs régionaux, le cas
échéant par le biais de conventions entre régions fixant les modalités
de leur prise en charge ;
« 2° Promouvoir des actions en faveur du sport au service de la santé et
du sport pour tous ;
« 3° Développer des activités en faveur de la jeunesse et de l'éducation
populaire ;
« 4° Mettre en œuvre des offres de formation aux métiers du sport et de
l'animation, conformément aux besoins identifiés par le schéma régional
des formations. »
En résumé le sport est une compétence partagée, sans « conseil de
famille » pour définir le partage, avec l'état via les CREPS qui peut
exercer les compétences de la région qui elle même n'a pas formellement
de compétence dans le sport si ce n'est comme compétence partagée !
Plus que jamais le sport est aujourd'hui une compétence qui relève
uniquement de choix politiques. Est ce que les acteurs du sport seront
en mesure de se mobiliser à l'échelle régionale pour peser dans le débat
politique et inscrire à l'agenda des conférences territoriales les
politiques sportives ? Certainement à l'approche des élections on peut
parier que tous les candidats feront la promesse d'inscrire le sport
dans les priorités de la conférence territoriale.
Après les élections, il se pourrait aussi que cette situation satisfasse
tout le monde, une situation qui permet à chacun de négocier ses marges
de manœuvre au service de sa rationalité.
Mais peut être est-ce trop tôt pour en discuter. Le CNOSF a fait savoir
en mai dernier qu'il souhaitait mettre en place la réforme sur la fusion
des régions en 2020. Pas question ont répondu le ministre et le
secrétaire d'Etat dans un courrier adressé aux fédérations le 21
juillet, il faut « faire coïncider le ressort territorial de vos ligues
ou comités avec celui des directions régionales de la jeunesse, des
sports et de la cohésion sociale ». Et d'ajouter « dans les plus brefs
délais » « idéalement il conviendrait qu'elle soit finalisée dès 2016 et
qu'elle entre en vigueur préalablement au renouvellement des instances
dirigeantes des ligues qui doit intervenir à la fin de cette olympiade
en 2016. « « au plus tard le 31 décembre 2017 ».
Face à toutes ces contradictions maintenant que fait-on ?
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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