[Infoligue] Service civique: une mission parfois dévoyée

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Ven 8 Juil 07:43:47 CEST 2016


Service civique: une mission parfois dévoyée

Publié par : http://www.vousnousils.fr
Le : 7 juillet 2016

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Le service civique est un engagement volontaire de 6 à 12 mois. 
Indemnisé, le volontaire exerce une mission d'intérêt général auprès 
d'un organisme d'accueil. Avec parfois des écueils.


Créé par la loi du 10 mars 2010, le service civique a comme objectif de 
« renforcer la cohésion nationale et la mixité sociale » et d’offrir aux 
volontaires « l’opportunité de servir les valeurs de la République et de 
s’engager en faveur d’un projet collectif en effectuant une mission 
d’intérêt général », portant sur l’éducation, la santé, le sport, la 
solidarité…

Il s’adresse aux jeunes de 16-25 ans, sans condition de diplômes, seule 
compte la motivation.

Dans le cadre du renforcement de la cohésion nationale et de la mixité 
sociale, le service civique contribue aussi à lutter contre le 
décrochage scolaire.

Le service civique est du volontariat, indemnisé à hauteur de 573€ net 
par mois, il « vise à apporter un concours personnel et temporaire à la 
communauté nationale dans le cadre d’une mission d’intérêt général et à 
développer la solidarité et le sentiment d’appartenance à la Nation ».

Un emploi déguisé

Fort du succès du service civique auprès des jeunes (quatre fois plus de 
candidats que de missions disponibles), le Président François Hollande 
déclarait souhaiter cette année proposer 150 000 missions civiques.

Mais parallèlement, Florian Martines, porte-parole du syndicat Asso 
Solidaire rappelle la « crise du financement associatif ». Elle touche 
particulièrement les petites associations, qui, par manque de moyens, 
préfèrent employer des volontaires car leur coût sera moins conséquent 
qu’un salarié classique. En effet, un volontaire ne leur coûtera qu’une 
centaine d’euro.

Le service civique est ainsi exploité assez largement par ces 
associations, qui en retirent des bénéfices importants : une main 
d’œuvre bon marché, et généralement diplômée (bac+3 voire bac+5). 
Certaines font ainsi du service civique un emploi déguisé, en déléguant 
aux volontaires des « missions courantes de la structure », sortant du 
cadre du volontariat.

Une échappatoire à la précarité de l’emploi

Autre problème : bien qu’il n’y ait pas d’exigence de diplôme pour 
effectuer un service civique, de plus en plus de diplômés s’engagent, le 
plus souvent faute d’expérience professionnelle. En effet, avec un taux 
de chômage des jeunes 15-24 ans s’élevant à 24,2% (INSEE 2016 1er 
trimestre), le service civique est perçu comme « un outil d’insertion » 
ou bien comme « une alternance à l’inactivité ».

En effet, pour près de 61% des anciens volontaires, le service civique 
représente un tremplin pour la recherche d’emploi par son aspect 
professionnalisant.

A  titre d’exemple, près de la moitié des candidats au service civique 
étaient en recherche d’emploi ou de stage avant d’effectuer leur service 
civique, et la moitié d’entre eux ont pu en trouver un après leur 
engagement.

Elisabeth So

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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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