[Infoligue] Changements politiques en PACA : Entretien avec Ludovic Perney, Conseiller régional PACA en charge de la jeunesse

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mar 25 Oct 09:39:03 CEST 2016



Changements politiques en PACA : Entretien avec Ludovic Perney, 
Conseiller régional PACA en charge de la jeunesse

Publié par : http://www.journalzibeline.fr/
Le : 18/10/16

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L’année 2016 a vu la mise en place d’une nouvelle politique culturelle à 
la Région. Le président, Christian Estrosi, affirme son soutien et 
l’Assemblée a voté un budget en légère hausse (+ 200 000 €) par rapport 
à la mandature précédente. Mais les paiements des subventions sont pour 
certains très en retard, et d’autres ne seront votées qu’en octobre. Ce 
qui occasionne pour beaucoup des problèmes de trésorerie importants, 
d’autant que les associations culturelles semblent inquiètes quant à la 
disparition annoncée des postes ADAC (poste d’Agent de développement 
artistique et culturel, voir ci-dessous).

Mais c’est à propos de la suppression du Pass culture pour les lycéens 
et apprentis, que la presse s’est émue. Ludovic Perney, Conseiller 
régional en charge de la jeunesse, en explique les raisons.

Zibeline : En cette rentrée, certains ont dénoncé la suppression du Pass 
Culture par la nouvelle majorité régionale. Comment réagissez-vous ?

Ludovic Perney : Comment ne pas réagir en effet ? Le budget consacré à 
la culture est en progression à 53,2 millions d’euros en 2016 ; 
l’installation de la première Conférence permanente des arts et de la 
culture est unanimement saluée par l’ensemble du milieu culturel de la 
Région ; à l’initiative de Christian Estrosi, le Festival d’Avignon a pu 
éviter des difficultés financières qui auraient conduit à son annulation 
; le soutien de la Région aux actions de culture mémorielle du Camp des 
Milles seront prochainement augmentées de plus de 150 000 € par an au 
bénéfice de la jeunesse de notre Région.

Nombre d’institutions culturelles ont vu leurs subventions augmenter 
cette année, à l’image, pour ne citer que celui-là, du Théâtre Liberté à 
Toulon, en veillant systématiquement à l’existence de tarifs 
préférentiels pour les jeunes ; la Région consacre en 2016 plus de 2 
millions d’euros aux actions éducatives culturelles au bénéfice des 
élèves de ses 150 établissements (181, ndlr) avec, pour ne prendre que 
ce seul exemple, le dispositif Lycéens et apprentis au cinéma en 2016, 
fruit d’un partenariat entre la Région, le Ministère de la Culture, le 
Centre National de la Cinématographie et le Ministère de l’Éducation 
Nationale…

Bref ! Je m’arrête là, mais, vous comprenez bien que les engagements de 
Christian Estrosi en matière de politique culturelle et d’accès des 
jeunes à la Culture sont tenus. J’observe d’ailleurs, au passage, 
qu’aucun professionnel de la culture n’a pris part à cette campagne.

Reste que le choix fait par la nouvelle majorité a conduit à la 
suppression du Pass Culture. Quelles en sont les raisons ?

S’agissant du Pass culture, les chiffres sont clairs : un coût de 1,2 M€ 
pour les contribuables de la Région, et seuls 35 000 jeunes 
bénéficiaires, alors que 400 000 auraient dû y avoir accès… De fait 455 
jeunes seulement consommaient effectivement les 9 chèques constitutifs 
du Pass. Les délais de traitement de commande, trop longs, nuisaient à 
l’efficacité et à l’image du dispositif auprès des jeunes. Résultat : 
son utilisation s’est effondrée avec une baisse de la consommation des 
chèques de 36% entre 2010 et 2015.

Fallait-il pour autant le supprimer purement et simplement ? Sera-t-il 
remplacé par un autre dispositif ?

Pas question de le supprimer purement et simplement ! L’enjeu, c’est de 
le réinventer, c’est de le moderniser pour qu’il retrouve son public. 
L’accès à la culture d’un jeune en 2016 ne peut pas reposer sur un 
dispositif digne des années 80. Il ne trouvait pas son public, et 
Christian Estrosi fait le choix d’une offre culturelle qui réponde aux 
besoins de la jeunesse de notre Région.

C’est à dire ?

Avec Chantal Eymeoud, Vice-Présidente en charge notamment de la 
politique culturelle, avec Maurice Battin en charge des lycées, nous 
travaillons à l’élaboration des fonctionnalités d’une carte jeunes qui 
comportera une offre culturelle ambitieuse et que nous dévoilerons d’ici 
la fin de l’année. Ce support numérique dématérialisé permettra de 
faciliter le parcours éducatif et la recherche d’autonomie de celles et 
ceux qui feront la société de demain. La culture, ce n’est pas une 
option, et pour nous, plus que jamais, c’est une priorité !

Entretien réalisé par AGNÈS FRESCHEL

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La fin des ADAC

Ce dispositif d’aide aux entreprises culturelles leur permet depuis 2005 
de recruter des Agents de développement. Les conditions ? Créer un 
poste, recruter en CDI selon la grille de salaire des conventions 
collectives. Et attester de la viabilité de la structure et de sa 
capacité, à terme, à financer l’emploi. L’aide, dégressive, se déploie 
sur 3 ans, pour un montant de 36 000 €.

(18 000 €, puis 12 000 € et 6 000 €). Inventif, ce dispositif a été 
copié dans de nombreuses régions, et a largement permis de structurer 
l’emploi culturel.

Cependant, étant donné l’état actuel du secteur, le dispositif peine à 
être, aujourd’hui utilisé pour créer des emplois structurants : un grand 
nombre de contrats ne parviennent pas à terme, et de nombreuses 
associations passent d’un ADAC à un autre, utilisant le dispositif comme 
un complément de subventions en forte baisse, surtout dans le 
Département 13.

La Région semble donc juger bon de revoir le dispositif. Les contrats 
signés seront honorés jusqu’à leur terme, certains seront encore votés à 
la dernière commission de 2016. Et la Région PACA promet de ne pas 
cesser l’aide à l’emploi culturel. Elle étudie actuellement le 
remplacement de ce dispositif par des aides à l’emploi correspondant aux 
filières de formation des artistes, techniciens et administratifs de la 
culture. Pour donner un véritable coup de pouce aux jeunes diplômés de 
la région, tout en continuant à aider le secteur culturel.

Vendre sa Villa

La Villa Méditerranée sera-t-elle vendue à la Ville de Marseille ? Le 
symbole d’une Méditerranée politique tournée vers la mer peine depuis 
2013 à afficher une programmation et un fonctionnement clairs. Si 
aujourd’hui l’exposition des Rencontres d’Arles, et les conférences 
régulières du mardi, réunissent du public, elle coûte cher, et ses 
espaces sont peu pratiques. Qu’en faire ? La question se pose 
régulièrement. Il serait pourtant sidérant qu’elle devienne, comme la 
Ville semble le souhaiter, un Casino. Érigée pour favoriser un dialogue 
dont notre société a grandement besoin, le symbole de la transformer en 
lieu de jeu de hasard, est malheureux. D’autant qu’il n’est pas certain 
que l’architecture le permette…

AGNÈS FRESCHEL
Octobre 2016

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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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