[Infoligue] Les contrats aidés, un coup de pouce à l’emploi jugé trop coûteux par l’exécutif

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 24 Aou 09:58:51 CEST 2017


Les contrats aidés, un coup de pouce à l’emploi jugé trop coûteux par 
l’exécutif

Pour le premier ministre, ce système qui consiste à faire subventionner 
les contrats par le gouvernement et qui est largement utilisé par les 
collectivités locales et les associations est trop coûteux par rapport à 
ses bénéfices.

Publié par : LE MONDE
Le : 24.08.2017
Par Sarah Belouezzane

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Certains, comme le premier ministre, Edouard Philippe, jugent les 
emplois aidés « onéreux » et « peu efficaces ». D’autres, comme le Parti 
socialiste, les estiment « indispensables » à une grande catégorie de la 
population, et jugent « inacceptable » et « intenable » la décision du 
gouvernement de réduire la voilure. En réalité, la baisse du nombre de 
contrats aidés avait été prévue par le gouvernement précédent, qui a 
consommé sur les six premiers mois de l’année 70 % de l’enveloppe. Une 
situation qui s’est déjà produite, et à laquelle les socialistes, aux 
affaires précédemment, palliaient en rallongeant les crédits consacrés 
au dispositif, allant parfois jusqu’à presque doubler le nombre 
d’emplois aidés.

Mais à nouveau gouvernement, nouvelle méthode : la majorité d’Edouard 
Philippe, qui fait la chasse aux milliards, a décidé d’augmenter le 
nombre de contrats aidés de seulement 13 000, les portant à 293 000 pour 
2017, contre 459 000 en 2016. Jeudi matin sur BFM TV, M. Philippe a 
réévaluyé ce chiffre, assurant qu’il atteindrait « 320 000 » à la fin de 
l’année – mais qu’il resterait inférieur à 200 000 en 2018. Car le 
premier ministre pose sur la mesure un diagnostic sans appel : pour lui, 
ce système qui consiste à faire subventionner les contrats par le 
gouvernement et qui est largement utilisé par les collectivités locales 
et les associations, est trop coûteux par rapport à ses bénéfices.

Un diagnostic que ne partagent pas tous les observateurs. « La question, 
c’est que fait-on des demandeurs d’emploi les plus fragiles ? », 
interroge une source au sein de l’ancien exécutif. « C’est un outil de 
régulation du chômage pour un certain type de population qui n’arrive 
tout simplement pas à trouver du travail autrement », confirme Matthieu 
Plane, économiste à l’OFCE. Et d’ajouter : « Même si on décidait 
d’investir plutôt cet argent dans la formation, ce qui est une très 
bonne chose, il faut aussi permettre aux demandeurs d’emploi d’avoir une 
première expérience à faire valoir pour les prochains employeurs. » 
D’autant, estime l’économiste, que la reprise a beau être là, elle n’est 
pas encore suffisamment solide pour permettre au marché privé d’absorber 
les demandeurs d’emploi qui bénéficient de la mesure.

Bertrand Martinot, économiste et ancien délégué général à l’emploi et à 
la formation professionnelle, nuance : « C’est certes très utile en 
période de forte récession, quand il n’y a pas d’emploi. Mais 
aujourd’hui, la reprise est bel et bien là, et le rapport coût-bénéfice 
penche clairement en faveur du coût. De multiples études ont montré que 
les personnes qui passaient par des contrats aidés n’étaient pas mieux 
insérées dans le marché de l’emploi par la suite », avance-t-il. Pour 
lui, ce n’est pas tant un problème de politique de l’emploi qu’une 
manière détournée de subventionner les associations et les collectivités 
territoriales. Un problème sensible à l’heure où ces dernières sont 
appelées à faire des efforts sans précédents.

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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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