[Infoligue] "Plan Mercredi" : les collectivités incitées à jouer collectif
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 21 Juin 08:22:58 CEST 2018
"Plan Mercredi" : les collectivités incitées à jouer collectif
Publié par : https://www.caissedesdepotsdesterritoires.fr
Le : 20/06/2018
Par : Caroline Megglé
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Le "plan Mercredi" présenté le 20 juin par Jean-Michel Blanquer prévoit
un soutien accru des caisses d'allocations familiales aux communes et
intercommunalités s'engageant dans un projet véritablement partenarial,
dans le cadre de la nouvelle génération des projets éducatifs
territoriaux (PEDT). Le "plan Mercredi" devra en effet proposer une
offre périscolaire renouvelée, et de qualité, en s'appuyant sur les
acteurs et équipements du territoire.
Lors d'un déplacement à Courcouronnes (Essonne) ce 20 juin, avec les
ministres de la Culture et des Sports, Jean-Michel Blanquer a présenté
les contours du "plan Mercredi", nouvel outil destiné à encadrer les
activités périscolaires du mercredi. "Notre but est de proposer une
offre périéducative riche et de qualité", a résumé le ministre de
l'Education nationale, regrettant que ce jour-là "trop souvent les
enfants restent chez eux".
Un soutien accru de la CAF pour l'organisation de l'accueil de loisirs
du mercredi
En ce qui concerne les collectivités souhaitant maintenir une
organisation scolaire de quatre jours et demi, elles "conservent le
bénéfice du fonds de soutien existant, y compris la majoration si elles
y ont droit", indique le ministère. Toutes les autres - soit près de 90%
des communes selon l'Association des maires de France - pourront
prétendre à "un soutien accru" de la caisse d'allocations familiales
(CAF) pour l'organisation de l'accueil de loisirs du mercredi - 1 euro
par heure et par enfant, au lieu de 0,54 euro actuellement -, à
condition de formaliser un plan avec leurs partenaires et de respecter
les principes d'une charte.
Dans l'enquête sur les rythmes scolaires publiée lors du dernier congrès
des maires, le mercredi était apparu comme LE sujet pour les communes
étant repassé à la semaine des quatre jours (voir notre article du 23
novembre 2017). Car les parents, qui avaient dans leur majorité fait
pression pour revenir aux quatre jours, avaient aussi demandé,
simultanément, que leurs enfants soient gardés le mercredi, et cela,
même dans des communes où ce type d'accueil n'existait pas avant la
réforme de 2013. Si bien que 54% des communes qui n'avaient jamais
organisé d'accueil le mercredi avaient été contraintes de s'y mettre en
revenant aux quatre jours.
Mettre en valeur la richesse des territoires
Le plan Mercredi concernera les enfants des écoles maternelles et
élémentaires, avec si possible "un seul projet pour l’ensemble des
accueils périscolaires, incluant tous les jours ouvrés de la semaine",
hors vacances scolaires. Il sera intégré en annexe du projet éducatif
territorial (PEDT).
La charte de qualité met en particulier l'accent sur quatre exigences :
"la complémentarité et la cohérence éducatives des différents temps de
l’enfant" ; "l’accueil de tous les publics (enfants et leurs familles)"-
dont des enfants en situation de handicap, des enfants issus de familles
modestes par la gratuité ou la tarification progressive - ; "la mise en
valeur de la richesse des territoires
" ; "le développement d’activités
éducatives de qualité".
"Le cadre idéal d'un partenariat renouvelé" entre collectivités et État
"L'ensemble des services de l'État vont se mettre au service des
collectivités", a assuré le ministre de l'Éducation nationale. La
commune ou l'intercommunalité élaborera ainsi son plan Mercredi avec
l'appui des services déconcentrés de l'État, de la CAF ou de la
Mutualité sociale agricole (MSA), et en lien avec ses partenaires
associatifs.
Le plan Mercredi sera ensuite labellisé avec la signature d'une
convention entre le maire (ou le président d'EPCI), le préfet de
département, le Dasen (directeur académique des services de l’Éducation
nationale), le directeur de la CAF (ou de la MSA) et, éventuellement
d'autres collectivités ou associations partenaires.
Le plan Mercredi et cette "nouvelle génération de projets éducatifs
territoriaux" constitueraient ainsi, pour le ministère de l'Éducation
nationale, "le cadre idéal d'un partenariat renouvelé" entre
collectivités et État. Dans les quartiers prioritaires de la politique
de la ville (QPV), il peut même être "un axe structurant du volet
éducatif des contrats de ville". Mais pas sûr qu'il y ait des aides
spécifiques pour l'éducation prioritaire.
L'Association des petites villes de France (APVF) a, dans un communiqué,
d'abord salué l'ambition et les dispositions annoncées, puis appelé le
gouvernement et la Cnaf à prévoir d'ici à 2019 une modulation des aides
"en fonction des spécificités locales de la collectivité (...) dans un
souci de justice sociale".
Mobiliser les acteurs sportifs, culturels et éducatifs du territoire
Dans l'esprit de Jean-Michel Blanquer, ce sont les partenariats
multiples qui permettront aux collectivités, notamment dans les
territoires ruraux, de renouveler leur offre périscolaire, de proposer
davantage d'activités et d'assurer un certain niveau de qualité. Via le
plan Mercredi, qui "fédère tous les acteurs", le ministre de l'Éducation
national prévoit qu'"associations et établissements culturels
(bibliothèques, musées, conservatoires, etc.), associations sportives,
fédérations d’éducation populaire, sites naturels (parcs, jardins,
fermes pédagogiques) vont joindre leurs énergies pour proposer aux
enfants une offre périscolaire riche et diversifiée". "Sport, culture,
nature, activités manuelles et numériques contribueront à leur
épanouissement", estime-t-il
Malgré cette diversification des acteurs, le plan Mercredi devra être
garant d'une "continuité éducative", c'est-à-dire du lien entre écoles
et centres de loisirs et de la cohérence entre activités périscolaires
et enseignements scolaires.
Un taux d'encadrement assoupli
Le plan Mercredi prévoit aussi une plus grande flexibilité sur le plan
réglementaire, avec la possibilité d'intégrer les intervenants
extérieurs ponctuels - tels qu'un entraîneur de club sportif ou un
professeur du conservatoire - dans le calcul du taux d'encadrement des
accueils de loisirs. Une évolution qui "permettrait une plus grande
ouverture des accueils de loisirs sur leur environnement culturel et
sportif". Dès lors, les aides annoncées "sont-elles la contrepartie de
la diminution drastique des contrats aidés dans les communes qui a porté
un coup très dur au paysage associatif local ?", interroge l'APVF.
Autres changements réglementaires évoqués : un "périmètre des accueils
de loisirs périscolaires et extrascolaires" qui serait "clarifié" et une
sécurisation qui passerait par le "contrôle de l’honorabilité des
intervenants".
Le site dédié planmercredi.education.gouv.fr sera ouvert mi-juillet pour
outiller les collectivités désireuses d'élaborer leur plan. Elles y
trouveront notamment "près de 100 fiches pédagogiques conçues en
partenariat avec les associations d’éducation populaire". Le ministère
cite trois exemples de "mises en œuvre" : un concours destiné à "rendre
les enfants acteurs de la préservation de l’environnement
", un "prix
littéraire jeunes lecteurs" ou encore des promenades à vélo pour
permettre à des enfants de quartiers prioritaires d'explorer le territoire.
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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