[Infoligue] Périscolaire : le nombre de places d'accueil "a plus que doublé" avec la réforme des rythmes éducatifs
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mar 13 Mar 08:21:52 CET 2018
Périscolaire : le nombre de places d'accueil "a plus que doublé" avec
la réforme des rythmes éducatifs
Publié par : https://www.caissedesdepotsdesterritoires.fr
Le : 12/03/2018
Par : Caroline Megglé
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En 2015-2016, selon l'Injep, on comptait en France 2,6 millions de
places d'accueil périscolaire pour les enfants de moins de 12 ans, soit
"près de 39 places pour 100 élèves". Des chiffres qui reflètent l'impact
de la réforme des rythmes éducatifs menée entre 2013 et 2016. D'un point
de vue plus large, celui de l'Union européenne et de l'accueil formel de
tous les enfants de 12 ans ou moins, la France se situe à la dixième
place, selon Eurostat. 40% d'enfants fréquentaient des structures
formelles de garde en 2016 ; cette part était de 86% au Danemark et de
1% en Lettonie.
Deux publications récentes font le point sur l'offre d'accueil formel
des enfants. Celle de la France, avec l'Institut national de la jeunesse
et de l'éducation populaire (Injep), qui observe une "forte croissance"
des accueils de loisirs sur le temps périscolaire "en lien avec la
réforme des rythmes éducatifs". Et celle de l'Europe, avec une analyse
d'Eurostat portant plus largement sur la fréquentation des structures
formelles de garde d'enfants de 12 ans ou moins - petite enfance comprise.
L'accueil périscolaire est encore "rare" dans les petites communes
En France, la moitié des communes ayant une école disposaient en
2015-2016 d'un accueil périscolaire ; 86% des élèves étaient scolarisés
dans ces communes. "Les 2,6 millions de places destinées à ces mineurs
âgés de moins de 12 ans représentaient près de 39 places pour 100 élèves
de l’enseignement du 1er degré", précise l'Injep dans sa publication de
janvier 2018. Un accueil périscolaire était présent en 2015-2016 dans la
quasi-totalité des communes scolarisant plus de 2.000 élèves ("493
communes sur 503, soit 98% d’entre elles"). A l'inverse, cette offre
"restait rare pour les communes qui scolarisaient de 1 à 50 élèves
(1.558 sur 7.306, soit 21% d’entre elles)".
"Le développement de l’activité des accueils périscolaires (…) a débuté
en amont de la réforme", entre 2008 et 2013, observe l'Injep. Ainsi en
2012-2013, "à la veille de la mise en œuvre de la réforme, près du tiers
des communes pourvues d’au moins une école disposaient également d’un
accueil périscolaire".
900.000 places en 2012-2013 à 2,2 millions en 2014-2015 : l'impact de la
réforme des rythmes
Avec la réforme des rythmes éducatifs, la création de lieux d'accueil "a
progressé rapidement en 2013-2014", puis "explosé en 2014-2015" ("+
30,4% en un an pour s’établir à 23.200"). La création de nouveaux lieux
a été principalement le fait de communes de taille moyenne, puisque les
plus grandes communes étaient déjà équipées.
Surtout, "le nombre de places ouvertes sur le temps périscolaire a plus
que doublé", passant de 900.000 en 2012-2013 à 2,2 millions en
2014-2015. Sur la même période, le nombre moyen de places ouvertes par
structure est ainsi passé de 50 à 103.
L'étude ne mentionne pas les éventuelles conséquences, sur le nombre de
lieux d'accueil périscolaire et de places, du retour de la majorité des
communes à la semaine de quatre jours pour les écoliers (voir notre
article du 23 novembre 2017). "Quelle que soit l'organisation du temps
scolaire, les collectivités qui se sont investies dans ce projet vont
nécessairement chercher à maintenir les acquis de la réforme", y compris
"le rythme soutenu de la fréquentation aux accueils périscolaires",
estimait en décembre dernier Rozenn Merrien, présidente de l'Association
nationale des directeurs de l'éducation des villes (voir notre interview
du 8 décembre 2017).
Lieux d'accueil formels : 39% des jeunes Européens les fréquentaient en
2016
Dans la deuxième étude, parue le 20 février 2018, Eurostat indique que
"près de quatre enfants sur dix dans l'Union européenne fréquentent des
structures formelles de garde d'enfants". L'organisme statistique de
l'UE désigne ici "tout type de garde organisée/contrôlée par une
structure (publique ou privée)", dont les centres d'accueil
périscolaire, l'accueil organisé en milieu familial et les crèches.
En 2016, 39% des enfants âgés de 12 ans ou moins ont fréquenté l'une de
ces structures, "29% à un prix plein ou réduit" et 10% de manière
gratuite. La fréquentation des structures gratuites est toutefois plus
courante dans les villes (11%) et agglomérations (10%) que dans les
zones rurales (6%).
Au Danemark, 86% des enfants soit "près de neuf enfants sur dix
fréquentent des structures formelles de garde d'enfants". A noter que,
hors UE, l'Islande surpasse le Danemark puisque 100% des enfants sont
gardés dans de telles structures. Dans huit pays de l'UE, la part des
enfants concernés est supérieure à 50%, dont la Suède (70%), le
Royaume-Uni (65%) et l'Allemagne (64%). Avec 40% d'enfants fréquentant
les lieux d'accueil, la France se situe à la dixième place et légèrement
au-dessus de la moyenne européenne.
68% des parents satisfaits de l'offre actuelle, 16% déplorent des freins
financiers
Parmi les pays où les enfants de 12 ans ou moins fréquentent peu ces
lieux d'accueil, citons l'Italie (8%), l'Espagne (4%) et les pays de
l'Est de l'UE (dont la Lettonie, 1%). Interrogés sur les raisons de ne
pas (plus) recourir à ces structures, les parents ont d'abord mis en
avant l'absence de besoin (68%) - la situation actuelle leur convient,
selon Eurostat -, avant les raisons financières ou d'autres freins -
manque de place, horaires d'ouverture inadaptés, ... "Dans la plupart
des Etats membres, le recours aux structures payantes est plus important
que le recours aux structures gratuites", observe Eurostat, qui cite
cinq exceptions dont le Royaume-Uni "(28% pour les structures payantes
contre 37% pour les structures gratuites)" et la Grèce "(10% contre 13%)".
"L’accueil de l’enfance et l’aide à l’enfance constituent l’un des 20
principes essentiels du socle européen des droits sociaux", rappelle
l'organisme qui dépend de la Commission européenne.
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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