[Infoligue] La générosité en France : un phénomène de masse et en croissance
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 29 Mar 08:30:06 CEST 2018
Etude exclusive
La générosité en France : un phénomène de masse et en croissance
Publié par :
https://www.fondationdefrance.org/fr/la-generosite-en-france-un-phenomene-de-masse-et-en-croissance
Le : mars 2018
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Publication du « Panorama national des générosités »
Dons, legs, financements participatifs… Les Français ont de multiples
possibilités pour exprimer leur générosité. Et ils s’en saisissent : le
montant total de leur engagement annuel est de 7,5 milliards d’euros.
Les sollicitations plus structurées et professionnalisées des
organisations qui collectent et le cadre fiscal incitatif font partie
des facteurs stimulants.
Que ce soit les particuliers – dons financiers ou matériels, legs,
crowdfunding, quêtes sur la voie publique… – ou les entreprises via le
mécénat, la générosité privée est estimée à 7,5 milliards d’euros en
2015. Cette mobilisation est en croissance : les Français sont, depuis
dix ans, de plus en plus nombreux à déclarer leur générosité, dont les
montants sont en hausse, et de nouvelles formes d’engagement se développent.
« Le chiffrage global de la générosité des Français était un objectif
ambitieux et novateur. C’est la première fois que tous les acteurs du
secteur se réunissent pour mieux comprendre la réalité de ce phénomène
aux multiples visages », indique Daniel Bruneau, ancien président de
France générosités et auteur de l’étude. « Les donateurs prennent
conscience qu’ils peuvent jouer un rôle aux côtés de la puissance
publique dans la prise en charge de l’intérêt général », souligne
Laurence de Nervaux, responsable de l’Observatoire de la philanthropie -
Fondation de France.
Non seulement les besoins sont importants – aide aux populations
vulnérables, soutien à la recherche médicale ou encore préservation de
l’environnement – mais surtout la philanthropie a le pouvoir d’agir
différemment, en étant plus agile pour lancer des expérimentations et
apporter de nouvelles réponses. Une action complémentaire à celle de
l’Etat, encouragée par les possibilités de déductions fiscales.
Des Français de plus en plus nombreux à déclarer leur générosité
5,7 millions de foyers fiscaux ont déclaré des dons en 2015, soit 15%
des foyers imposables. Le montant des dons déclarés est en nette
croissance : 2,62 milliards d’euros au titre de l’impôt sur le revenu
(IR), soit +70% depuis 2006. La progression est le résultat de
l’augmentation du nombre de foyers déclarant des dons (+20%) et surtout
du don moyen (+44%) qui est lié à la croissance du revenu imposable
total (+28%).
La déduction fiscale au titre de l’impôt de solidarité sur la fortune
(ISF), introduite en 2008, concerne 49 000 foyers, pour un total de 243
millions d’euros, soit près de 9% du montant total des dons déclarés par
les particuliers. Et 75% de ces donateurs sur l’ISF sont également des
donateurs sur l’IR.
De plus en plus d’entreprises mécènes
Le total estimé des dépenses pour le mécénat d’entreprise est de 2,9
milliards d’euros, dont 1,6 milliard de dépenses déclarées et 1,3
milliard d’euros de dépenses non-déclarées. Plutôt concentré auparavant
au niveau des grandes entreprises, le mécénat se généralise. Plus de 61
000 entreprises s’engagent désormais. Ce sont surtout les petites et
moyennes entreprises qui sont plus nombreuses à investir le domaine de
l’intérêt général : le montant du mécénat déclaré par les entreprises
ayant de 1 à 100 salariés est passé de 91 à 194 millions d’euros entre
2010 et 2015.
Les legs aux organisations philanthropiques, une manne importante
Quant aux legs, qui ne donnent pas lieu à une déduction fiscale, leur
montant total était jusqu’ici mal connu. A partir de la constitution
d’une base de données de 300 organisations bénéficiaires, l’étude les
estime à près d’1 milliard d’euros. Près de 50% des legs sont au
bénéfice de fondations reconnues d’utilité publique, comme la Fondation
de France. Les trois causes qui mobilisent le plus souvent les
testateurs sont la recherche médicale (23%), l’éducation (13%) et la
solidarité (13%).
De nouveaux modes d’expression de la générosité
Même s’ils ne sont pas comptabilisés par l’administration fiscale, les
dons non déduits des impôts représentent près de 40% de la générosité
des Français.
Sur l’ensemble des fonds transitant par les plateformes de financement
participatif ou crowdfunding, seuls 30% sont des dons, le reste étant
soit des investissements, soit des prêts. De plus, seulement la moitié
des bénéficiaires des dons en crowdfunding sont des associations
relevant de l’intérêt général selon la définition fiscale. En 2015,
année de référence du rapport, 29 des 50,8 millions d’euros sur les
plateformes en ligne ont été adressés à des entreprises et à des
particuliers, mais le montant des dons aux associations a nettement
progressé depuis trois ans, passant de 13,7 millions d’euros en 2014 à
37,4 millions en 2016.
Près de 50 millions d’euros sont collectés via des quêtes, réalisées
soit sur la voie publique (9 millions) par des organisations comme la
Croix Rouge ou le Bleuet de France, soit dans des espaces privés (3,35
millions) grâce à des urnes telles celles de la Fondation Ronald
McDonald ou les Pièces Jaunes, ou encore via les opérations de terrain
du Téléthon (35 millions d’euros).
Pour un grand nombre d’organisations d'intérêt général, les dons de
denrées et objets par les particuliers sont une ressource indispensable.
Seules les Banques Alimentaires valorisent en numéraire le montant de
leur collecte. Ainsi le volume a minima de ce type de générosité s'élève
à 39,5 millions d'euros pour 2015.
Enfin, la générosité embarquée (gestes du quotidien donnant lieu à des
dons) est encore très faible en volume mais en nette progression,
passant de 1 million d’euros en 2015 à 1,6 million en 2016, selon
MicroDon. Elle est essentiellement le fait des arrondis sur achat (en
caisse ou en ligne), pratiqués par une quinzaine d’enseignes (2 000
magasins), et des arrondis sur salaires, proposés par 280 entreprises en
2017.
La générosité privée destinée aux organismes publics
L’étude souligne que la sphère publique est elle aussi bénéficiaire de
la générosité des Français, par le biais de dons ou de legs des
particuliers et de mécénat des entreprises. Les opérateurs publics en
sont les premiers récipiendaires (55 millions d’euros en 2015), puis
viennent les collectivités territoriales (41 millions d’euros), et enfin
les services de l’Etat (6 millions d’euros). En termes de domaines
d’activité, la sphère culturelle publique arrive largement en tête,
devant l’enseignement supérieur et la recherche.
La synthèse de l'étude :
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https://www.fondationdefrance.org/sites/default/files/atoms/files/synthese_panorama_generosites_2018_final.pdf
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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