[Infoligue] L’engagement contrarié de la jeunesse bénévole

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mar 29 Mai 11:34:49 CEST 2018


L’engagement contrarié de la jeunesse bénévole

Plus d’un jeune sur deux se dit prêt à faire du bénévolat. Mais la 
frilosité des associations est bien souvent un frein, tout comme le 
milieu social.

Publié par : LE MONDE
Le : 29.05.2018
Par Claire Thoizet

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Léa Moukanas a 15 ans lorsqu’elle fonde l’association Aïda, venant en 
aide aux enfants atteints d’un cancer. Alors qu’elle voulait s’engager 
dans des organisations de lutte contre cette maladie, toutes avaient 
refusé son aide. « On me répondait que j’étais beaucoup trop jeune, 
raconte-elle. Ou alors on me disait oui, mais je n’étais jamais 
sollicitée, sauf pour tenir des stands, ce que personne d’autre ne 
voulait faire. » N’ayant pas l’impression de pouvoir changer les choses, 
l’adolescente a décidé de monter sa propre structure. Trois ans plus 
tard, Aïda compte 500 membres, dont 80 % ont moins de 18 ans.

Les associations sont frileuses à l’idée de confier des responsabilités 
aux jeunes, et encore plus aux mineurs, pensant à tort qu’elles ne 
peuvent pas les prendre comme bénévoles. Pourtant, loin de l’image 
cliché d’une jeunesse renfermée sur elle-même, 56 % des 18-30 ans se 
disent prêts à devenir bénévoles, selon le baromètre 2016 de la 
direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative.

Le bénévolat des 15 à 35 ans a progressé de 33 % entre 2010 et 2016, 
d’après France bénévolat. C’est la classe d’âge pour laquelle on observe 
l’évolution la plus importante. Parmi les 18-30 ans, 16 % se tournent 
vers des structures défendant des causes sociales, humanitaires, 
environnementales ou de lutte contre les discriminations par exemple, 
selon l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire.

Selon Olivier Galland, directeur de recherche au CNRS, les formes 
d’investissement proposées aux jeunes ne sont pas en adéquation avec ce 
qu’ils cherchent. « Ils ne veulent pas d’une participation très 
formelle, sur la durée. Ils font du zapping, s’engagent, se désengagent, 
reviennent, observe-t-il. Il faut leur proposer une offre attractive, 
qui soit moins contraignante. »

« S’intéresser à la chose publique »

Mais s’il y a un potentiel d’engagement fort chez les jeunes, tous ne 
sont pas égaux face au bénévolat et leurs ressources financières ont une 
importance. « L’engagement ne se décrète pas, il faut être sécurisé pour 
le faire. Quand on est dans la précarité, c’est plus difficile », 
explique Antoine Dulin, vice-président du Conseil économique, social et 
environnemental. On observe également une reproduction sociale de 
l’engagement : les jeunes dont les parents sont eux-mêmes bénévoles vont 
le plus s’investir à leur tour.

     « Pour s’engager, il faut déjà s’intéresser à la chose publique, 
explique Olivier Galland. Etre dans une famille où on parle de ces 
choses-là, dans l’enfance ou dans l’adolescence, ça aide. »

Comme leurs aînés, les jeunes volontaires viennent souvent d’un milieu 
social plutôt favorisé, dont les parents ont fait des études, ou en 
faisant eux-mêmes. « On leur a appris à être ambitieux, à avoir envie de 
monter des projets et à avoir confiance en eux. Ce sont aussi ceux qui 
sont le plus sensibilisés au milieu associatif », constate Marion 
Chapulut, fondatrice du programme Become qui propose à des jeunes de 14 
et 15 ans de participer à un « parcours citoyen » de trois semaines. 
L’objectif : monter des projets en lien avec des associations. Un 
miniservice civique avant l’âge, où la mixité sociale est assurée 
puisque la moitié des participants viennent de collèges en REP +, selon 
sa présidente.

Aujourd’hui, les profils des jeunes qui s’engagent se diversifient 
néanmoins de plus en plus, avec l’augmentation du nombre de bénévoles. « 
Les choses sont en train de bouger, notamment avec le service civique, 
qui touche tous les jeunes », explique Hubert Pénicaud, vice-président 
de France bénévolat, certains faisant ensuite le choix de continuer à 
s’engager, en tant que bénévoles.

En savoir plus sur 
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/05/29/l-engagement-contrarie-de-la-jeunesse-benevole_5306302_3224.html#1WcU1OIYLrp6hfbU.99

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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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