[Infoligue] Solidarité. 25 000 associations ont mis la clé sous la porte en 2017

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Ven 21 Sep 08:42:15 CEST 2018


Solidarité. 25 000 associations ont mis la clé sous la porte en 2017

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https://www.humanite.fr/solidarite-25-000-associations-ont-mis-la-cle-sous-la-porte-en-2017-661013
Le : Vendredi, 21 Septembre, 2018
par Ixchel Delaporte

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Selon une étude parue ce jeudi, le nombre d’associations en France, pour 
la première fois, n’a pas progressé par rapport à l’année précédente. En 
cause : une fragilité financière accentuée par la suppression des 
emplois aidés.

Dans le monde associatif, l’inquiétude règne quant à la pérennité des 
structures. Le rapport sur « la France associative en mouvement », 
publié hier par le réseau Recherches & Solidarités, révèle un chiffre 
marquant : la disparition pour l’année 2017 de quelque 25 000 
associations par rapport à l’année précédente. Pour la première fois, la 
différence entre les créations et les fermetures n’est pas positive et 
le nombre d’associations, en constante progression depuis une décennie, 
stagne autour de 1,3 million.

Pour Frédérique Pfrunder, déléguée générale du Mouvement associatif, ce 
constat n’est pas une surprise : « Face aux grandes associations plus 
stables financièrement, ce sont hélas les petites et moyennes, aussi 
créatrices d’emplois, qui trinquent jusqu’à disparaître complètement. La 
suppression progressive des emplois aidés, auxquels elles avaient 
recours, les a achevées. Cela fragilise l’ensemble du tissu associatif 
local et attaque la dynamique d’un territoire. »

Les secteurs du sport et de la culture souffrent particulièrement

Sur le plan de l’emploi, le secteur associatif marque également le pas. 
Après quatre années de croissance, dans un contexte pourtant peu 
favorable, les effectifs sont en légère régression en 2017 (- 0,1 %). 
Entre 2012 et 2016, environ 10 800 associations en moyenne, chaque 
année, cessaient d’employer des salariés. On en a compté près de 12 500 
dans ce cas en 2017. Inversement, à peine 6 500 associations sont 
devenues employeurs l’année dernière, alors qu’elles étaient près de 8  
000 en moyenne au cours des quatre années précédentes… « Alors que le 
secteur privé se porte bien et progresse de 0,9 %, l’emploi associatif 
dégringole », déplore Cécile Bazin, directrice de Recherches & Solidarités.

Les secteurs du sport et de la culture souffrent particulièrement. Le 
premier « a connu une petite alerte (- 0,8 %), qui tranche avec 
l’évolution positive depuis de nombreuses années », précise le rapport. 
Le second, manifestement en péril, a enregistré, lui, une baisse 
importante de ses effectifs (- 3,3 %, soit 1 800 salariés). Entre 2014 
et 2017, les associations culturelles auront ainsi subi un retrait 
particulièrement douloureux, correspondant à la perte de plus de 6 600 
salariés. Outre cette baisse des effectifs salariés, 2 400 employeurs 
associatifs dans le champ de la culture ont mis la clé sous la porte 
entre 2016 et 2017.

Résultat : nombre de dirigeants d’associations culturelles sont inquiets 
pour leur survie à court terme. Ils sont proportionnellement les plus 
nombreux à se préoccuper des questions financières, des moyens 
matériels, du nombre d’adhérents et des relations avec les collectivités 
territoriales. Mêmes interrogations dans le secteur sportif. « Les 
associations sportives jouent un rôle crucial dans le développement des 
pratiques. C’est un moyen d’éducation populaire trop négligé. Et c’est 
aussi là que se repèrent les futurs professionnels. Les acteurs de ce 
secteur ne sont pas assez reconnus alors qu’ils jouent un rôle essentiel 
dans la société », précise Frédérique Pfrunder.

La qualité des emplois dans le champ associatif s’est également 
dégradée. Le secteur privé propose deux fois plus de CDI que le secteur 
associatif. Et la proportion des contrats de moins d’un mois, proposés 
par les associations et destinés essentiellement à des remplacements ou 
à des événements ponctuels, est passée de 65 % en 2001 à 84 % en 2017.

Pour pallier le manque de moyens, les associations demandent aux 
volontaires un engagement plus intense. Le très fort niveau de bénévolat 
est d’ailleurs la seule vraie bonne nouvelle de cette étude. « L’envie 
d’engagement ne se dément pas et la vitalité associative reste très 
forte », se félicite Cécile Bazin. Entre 2010 et 2016, la proportion de 
personnes qui donnent du temps pour les autres est passée de 36 % à 39 
%. Parmi les différentes formes d’engagement, le bénévolat en 
association est celui qui progresse le plus (de 22,6 % à 25 % des 
Français), notamment chez les moins de 35 ans et les 35-50 ans.

Malgré ce regain, le constat d’un mouvement associatif en danger reste 
la clé de voûte de ce rapport. Et Frédérique Pfrunder de s’interroger : 
« Les acteurs contribuent dans tous les domaines de la vie à 
l’amélioration de notre société. Beaucoup de projets reposent sur leur 
implication. À quand une reconnaissance de cet engagement ? À quand un 
véritable plan de la politique associative ? »

Un avenir soumis aux appels d’offres

Interrogés sur l’avenir de leurs structures, les dirigeants associatifs 
ne manquent pas de projets. Un signe de bonne santé ? En réalité, « les 
appels d’offres et les innombrables “concours” en tout genre les 
poussent vers une course effrénée pour constituer des dossiers parfois 
éloignés de leurs projets », fustige le rapport du réseau R&S, qui 
regrette que les associations soient « condamnées à en faire toujours 
plus pour subsister ».

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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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