[Infoligue] Le ministère des sports fonctionnera avec un budget en baisse

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 24 Sep 14:55:32 CEST 2018


Le ministère des sports fonctionnera avec un budget en baisse

Le budget baissera de 30 millions en 2019, pour se situer à 451 millions 
d’euros. Des arbitrages qui ne devraient pas rassurer le mouvement sportif.

Publié par : LE MONDE
Le : 24.09.2018
Par Adrien Pécout

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La nouvelle était attendue, sinon redoutée. Le ministère des sports 
fonctionnera avec un budget à la baisse. De 481 millions d’euros en 
2018, celui-ci passera à 451 millions d’euros en 2019, selon le projet 
de loi de finances (PLF) pour 2019 présenté, lundi 24 septembre, en 
conseil des ministres, et qui fera l’objet d’un vote de l’Assemblée en 
octobre.

Le mouvement sportif se préparait déjà à pareille réduction, après la 
révélation par l’Agence France-Presse, le 7 septembre, d’une lettre de 
cadrage envoyée au ministère des sports, à la fin du mois de juillet, 
par le premier ministre, Edouard Philippe. « Une annonce très brutale », 
réagissait, dès le 9 septembre, Roxana Maracineanu, nouvelle ministre 
des sports après la démission de Laura Flessel.

La présentation officielle du nouveau budget laisse pourtant, 
aujourd’hui, plusieurs questions en suspens. Dans son communiqué, le 
ministère des sports estime d’abord que son budget a été « préservé », 
malgré une baisse de 6 % d’une année sur l’autre, qui fait elle-même 
déjà suite à une baisse en 2018.

Plus de 154 000 signataires à la pétition du CNOSF

Comment justifier, alors, les 30 millions d’euros de moins en 2019 ? Le 
ministère invoque une raison : l’écart serait dû, selon ses calculs, à 
la part « largement surévaluée (donc partiellement dépensée) », il y a 
un an, pour « régler les cotisations salariales des arbitres ».

Dans ces 451 millions d’euros de budget, le communiqué du ministère 
insiste sur deux augmentations. Un surplus de 25 millions d’euros 
renforcera les crédits destinés aux sportifs en préparation pour les 
Jeux olympiques et paralympiques, qui devrait atteindre 88 millions 
d’euros l’année prochaine. Un autre surplus, chiffré à 15 millions 
d’euros, est destiné au développement de la pratique pour tous, en « 
faveur de la réduction des inégalités », et en particulier dans 
l’apprentissage de la natation.

Le ministère explique au Monde que l’argent qui sera débloqué en 2019 
pour ces deux postes proviendra d’une réaffectation de certaines lignes 
budgétaires actuelles : notamment l’argent débloqué pour récompenser les 
médaillés olympiques des Jeux d’hiver 2018 de Pyeongchang (1,5 million 
d’euros) ou encore celui qui a permis le réaménagement de l’Institut 
national du sport, de l’expertise et de la performance (4 millions 
d’euros), à Paris.

Hors budget de fonctionnement, le ministère des sports ajoute un autre 
poste de dépense prévu en 2019 : 65 millions d’euros versés à la Société 
de livraison des ouvrages olympiques, dans la perspective des Jeux 2024 
à Paris.

Il n’est pas certain que ces arbitrages rassurent le mouvement sportif. 
Depuis le vendredi 21 septembre, à travers une pétition en ligne « pour 
que le sport compte », le Comité national olympique et sportif français 
(CNOSF), réclame davantage de « moyens » au gouvernement. Le texte, qui 
n’a pas de date limite, recueillait plus de 154 000 signatures lundi 24 
septembre au matin.

Flou autour des conseillers techniques sportifs

Pas certain non plus que ce projet de loi de finances ne dissipe le flou 
autour du sort des conseillers techniques sportifs (CTS), ces quelque 1 
600 fonctionnaires rattachés aux différentes fédérations sportives du pays.

En juillet, la lettre de cadrage du premier ministre demandait au 
ministère des sports de supprimer, d’ici à 2022, l’équivalent de 1 600 
emplois à temps plein. Aucun des 1 600 CTS « ne perdra son emploi », a 
toutefois assuré Roxana Maracineanu, le 10 septembre, dans un entretien 
au journal L’Equipe. Tout en précisant que ces CTS pourraient perdre 
leur statut de fonctionnaires.

Enfin, le flou demeure aussi quant aux ressources précises du Centre 
national pour le développement du sport (CNDS), le bras financier du 
ministère des sports, qui sont comprises dans les 451 millions de budget 
de fonctionnement. Celles-ci proviennent de taxes prélevées sur les 
paris sportifs et les droits de retransmissions télévisées, que le 
Comité national olympique souhaiterait déplafonner.

« Les discussions se poursuivent afin d’obtenir des financements 
supplémentaires pour le développement des pratiques », reconnaît le 
ministère des sports dans son communiqué, qui ajoute que Roxana 
Marcineanu accompagnera Gérald Darmanin, ministre de l’action et des 
comptes publics, en octobre à l’Assemblée.

Sans donner plus de précisions, le projet de loi de finances pour 2019 
se contente d’indiquer que « la fiscalité affectée au CNDS » contribuera 
à la création de l’« Agence du sport ». Cette nouvelle entité englobera 
à la fois la pratique de haut niveau et celle du sport pour tous, alors 
qu’une promesse présidentielle a fixé le cap de 3 millions de 
pratiquants réguliers en plus d’ici à la fin du quinquennat.


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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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