[Laicite-info] Douze propositions pour renforcer la laïcité
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mer 17 Mar 09:37:50 CET 2010
Douze propositions pour renforcer la laïcité
Par Cécilia Gabizon
Publié par : http://www.lefigaro.fr
Le : 16/03/2010
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Le Haut Conseil à l'intégration souhaite que le port de signes religieux
ostensibles soit interdit aux «collaborateurs occasionnels du service
public» et aux élus.
Du port de la burqa aux horaires de piscine réservés aux femmes, juives
ou musulmanes, des demandes de menus confessionnels dans les cantines
aux candidats politiques affichant des signes religieux ostensibles,
l'opinion s'interroge, se divise. Quelles sont les demandes légitimes ?
Que peut-on, que doit-on interdire ?
Le Haut Conseil à l'intégration (HCI) mène depuis octobre une réflexion
sur l'expression religieuse dans les espaces publics avec une vingtaine
d'experts : chercheurs, sociologues, universitaires et personnalités
qualifiées. À l'issue de leurs travaux, il vient de rédiger une série de
recommandations, que son président, Patrick Gaubert, va remettre
prochainement au premier ministre. «Ce sont des propositions pour
répondre aux situations nouvelles, que n'avait pas prévu la loi de 1905
, explique-t-il, pour éviter les réactions excessives à chaud, la
focalisation sur l'islam, et pour rétablir une laïcité dynamique, qui
est un facteur d'intégration.»
La loi de 1905 sépare l'espace public du privé. Mais ne dit rien sur
l'espace civil. Elle n'avait pas anticipé la mutation de la société,
l'affirmation chaque jour plus importante des particularismes sur la
voie publique, que ce soit les tribus adolescentes, les looks voyants ou
encore l'appartenance religieuse. La montée en puissance de l'islam,
religion de rites collectifs, a elle aussi bousculé une société
sécularisée. Ces dernières années, de multiples affaires ont éclaté,
dans ce flou juridique.
Le HCI suggère de distinguer trois espaces : le public, le civil et
l'intime, et de renforcer la laïcité dans les espaces où s'exerce
l'autorité publique. Il insiste pour que, au-delà des fonctionnaires,
tous les collaborateurs occasionnels du service public soient soumis au
même impératif de neutralité. Cette recommandation qui concerne les
jurys d'examen et jurés d'assises vaut aussi pour les parents
accompagnateurs de sortie scolaire, et pourrait faire polémique, puisque
la Halde avait jugé discriminatoire d'évincer des mères voilées. Le HCI
propose aussi la prohibition de tous signes et tenues religieux au sein
des assemblées délibérantes des collectivités publiques, même s'il
reconnaît que «les élus jouissent d'une pleine liberté d'expression au
sein des assemblées». Il propose qu'« en tant que représentants de
l'ensemble des citoyens, ils n'y manifestent pas de manière visible leur
appartenance». Le devoir de neutralité s'impose tout particulièrement
lorsque le maire agit comme officier public lors d'un mariage, par exemple.
Affronter les dérives
Le HCI aurait souhaité sanctuariser tous les espaces de l'autorité
publique, dont l'université. Plutôt que d'interdire les signes religieux
dans les facultés - mesure trop polémique -, il s'est attaché à
sauvegarder la liberté d'enseignement des professeurs, parfois soumis à
de fortes pressions. Le HCI propose «que les règlements intérieurs
interdisent le prosélytisme manifeste pendant les cours et que soient
préservés la mixité et l'égalité homme-femme». Dans le primaire, il
propose que l'enseignement de l'histoire des religions, inscrit au
programme, soit effectif.
À l'hôpital, le HCI réaffirme qu'on ne peut choisir son médecin dans les
services d'urgence. Une règle en vigueur mais parfois difficile à faire
appliquer. Enfin, le HCI invite les maires à faire respecter la liberté
de circulation sur le domaine public, notamment pour éviter les prières
à répétition dans la rue.
Le document reprend plusieurs mesures proposées par la commission Stasi
sur la laïcité en 2003 mais restées lettre morte. «Trois seulement sur
vingt ont été retenues, dont la loi interdisant les signes religieux
ostensibles à l'école», regrette Patrick Gaubert. Le HCI plaide à
nouveau pour un crédit de jours fériés dans l'entreprise, avec la
possibilité de choisir ses dates (lire ci-contre), ou pour la
généralisation de menus sans viande.
En revanche, le conseil se montre intransigeant sur les signes religieux
ostensibles, perçus comme un risque de fragmentation de la nation
française. «Certains considéreront que nous prônons une laïcité de
combat» , anticipe Patrick Gaubert. «Mais c'est simplement la laïcité.
Si le politique n'affronte pas aujourd'hui les dérives, nous irons de
compromissions en crises» , pronostique le président du HCI, au risque
de déranger le gouvernement. Pour éviter que les excès du droit à la
différence culturelle comme les intégrismes «ne remettent en cause le
vivre-ensemble», le HCI souligne que l'État doit assurer ses missions
régaliennes, comme l'aide sociale, sous peine de nourrir le communautarisme.
Par Cécilia Gabizon
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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