[Laicite-info] La laïcité sereine de Jules Ferry
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mar 15 Mai 08:50:54 CEST 2012
La laïcité sereine de Jules Ferry
Auteur : Isabelle de Gaulmyn
Publié par : http://religion-gaulmyn.blogs.la-croix.com
Le : lundi 14 mai 2012
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Est-ce un gage donné aux partisans de la laïcité, dont on a vu poindre,
ci ou là, lors de cette campagne électorale, certaines revendications ?
En choisissant de commencer son quinquennat par un hommage à Jules
Ferry, le nouveau président de la République cherche sans doute à
rassurer tous ceux qui s’étaient émus de la comparaison, faite par
Nicolas Sarkozy lors de son discours du Latran, entre le prêtre et
l’instituteur.
Pour autant, il ne faudrait pas se tromper de symbole. Jules Ferry n’est
pas le « petit père Combes », et est décédé plus de dix ans avant le
vote de la loi 1905. Libéral dans l’âme, « l’inventeur » de l’école
gratuite et obligatoire a, au contraire, toujours défendu le principe la
liberté de l’enseignement. Pour une raison d’abord pragmatique, «
impossible de pourvoir aux besoins d’éducation » par le seul
enseignement public, disait-il, mais pas seulement : Jules Ferry, dont
il ne faut cependant pas oublier qu’il fut particulièrement dur avec les
congrégations religieuses, voyait dans l’enseignement libre une
concurrence nécessaire pour l’enseignement public (c’est même le titre
de l’un de ses discours devant le Sénat, en mai 1 882) et un antidote à
une forme d’absolutisme laïc qu’il réprouvait.
«Une sorte de religion laïque d’État?»
« Voulons-nous le retour à des doctrines de philosophie d’État, à une
sorte de religion laïque d’État ? » s’interrogeait-il devant la
représentation nationale : « Messieurs, personne plus que moi n’est
l’adversaire de tout ce qui peut ressembler à des doctrines religieuses
ou philosophies imposées par l’État ».
La neutralité de l’État selon Jules Ferry, était une neutralité «
sereine » pour reprendre ses propres termes. C’est d’ailleurs cette même
conception libérale que les juges du Conseil d’État, tout au long du XXe
siècle, ont voulu privilégier, dans l’application très souple qu’ils ont
donnée à la loi de 1905 et aux rapports entre État et Églises.
Conception qui a amené le même Jules Ferry à mettre en garde les
instituteurs, dans son instruction de 1883, contre toute tentation
d’intolérance : « le maître devra éviter comme une mauvaise action tout
ce qui dans son langage ou dans son attitude blesserait les croyances
religieuses des enfants confiés à ses soins, tout ce qui porterait le
trouble dans leur esprit, tout ce qui trahirait de sa part envers une
opinion quelconque un manque de respect ou de réserve ». Une laïcité
sereine, que l’on pourrait presque qualifier de positive…
Isabelle de Gaulmyn
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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