[Laicite-info] L’enseignement catholique profite de la réforme des rythmes scolaires
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Ven 3 Oct 09:18:51 CEST 2014
L’enseignement catholique profite de la réforme des rythmes scolaires
Publié par : LE MONDE
Le : 02.10.2014
Par Mattea Battaglia
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Ce n’était jusqu’à présent qu’une hypothèse, et même une rumeur : la
réforme des rythmes scolaires, parachevée en cette rentrée dans le
public, pourrait conduire certaines familles à opter pour l’enseignement
privé, où le retour à la semaine de quatre jours et demi demeure
facultatif. On l’a entendu dans la bouche de parents mécontents, et dans
la bouche, aussi, d’enseignants inquiets ; c’est confirmé, et même
chiffré assez précisément.
Selon le Secrétariat général de l’enseignement catholique (SGEC),
quelque 1 500 écoliers supplémentaires seraient arrivés, en septembre,
dans un établissement privé sous contrat pour « échapper » aux nouveaux
rythmes. « Pour les classes élémentaires, la croissance démographique
des effectifs nationaux potentiels – public et privé confondus – s’élève
à + 0,9 %, et nous progressons de 1,2 %, explique le SGEC. La
démographie aurait “dû” nous faire gagner 4 900 élèves en école
élémentaire, et nous en avons gagné environ 6 400 ». Responsable de ce «
différentiel » : l’« effet rythmes ».
Cela n’a rien du « raz-de-marée que d’aucuns prédisaient », relativise
néanmoins Pascal Balmand, le patron de l’enseignement catholique.
Rapporté au nombre d’établissements, cela représente 0,3 écolier en plus
dans chaque école. Et pourtant, il contribue à ce que la courbe des
effectifs de l’enseignement privé change d’inflexion en cette rentrée.
Après plusieurs années de baisse, le primaire accueille pratiquement 7
400 enfants supplémentaires, alors qu’il en perdait plus de 4 700 en 2013.
Le secondaire, habitué à refuser les demandes d’inscription, voit sa
croissance caler – avec 2 400 nouveaux inscrits seulement en 2014,
contre plus de 8 500 en 2013 –, « pour des raisons surtout liées à la
crise économique et sociale », estime le SGEC. La poussée démographique,
avec l’arrivée au CP de générations de taille importante, frappe aussi
de plein fouet l’enseignement public (+ 32 200 écoliers prévus cette année).
En matière de rythmes, l’enseignement catholique s’est gardé de donner
une consigne nationale, laissant le soin à chaque école de déterminer
son tempo en fonction des circonstances particulières. Résultat : seules
10 % des écoles privées proposent, en cette rentrée, quatre jours et
demi d’école par semaine. Il y a un an pourtant, dans sa première
interview en tant que secrétaire général accordée au journal La Croix,
M. Balmand relevait « l’intérêt majeur » que représente cette réforme
pour les enfants. Et prenant l’exemple de la Seine-Saint-Denis – dont il
a été six ans le directeur diocésain –, il escomptait que « quasiment
toutes les écoles » devraient avoir sauté le pas en 2014. On en est loin.
On ignore encore, au SGEC, comment se répartissent les 1 500 nouveaux
arrivants entre les départements. Mais on ne compte par nécessairement
sur un « appel d’air durable ». « Si des familles n’ont fait le choix de
l’école catholique que pour des raisons pratiques, un peu comme si elles
étaient à la recherche de la meilleure offre commerciale, elles
pourraient en repartir aussi vite », prévient Caroline Saliou,
présidente de l’Association des parents d’élèves de l’enseignement libre
(APEL).
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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