[Laicite-info] Le Bicentenaire oublié de la naissance de Jean Macé (1815-1894) : Militant de l’éducation populaire et précurseur des lois Ferry
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mar 8 Sep 09:52:04 CEST 2015
Le Bicentenaire oublié de la naissance de Jean Macé (1815-1894) :
Militant de l’éducation populaire et précurseur des lois Ferry
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07 septembre 2015 | Par LAVDS
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Sur l’ensemble du territoire métropolitain [1]et outre-mer - mais tout
particulièrement à Lyon où l’on dénombre pas moins d’une place (mairie
du 7ème arrondissement), d’une station de métro (ligne B), de tramway et
d’une gare ferroviaire -, de très nombreux établissements scolaires,
bâtiments et voies publiques portent le nom de Jean Macé (1815-1894),
pédagogue et enseignant discret, journaliste franc-maçon, élu sénateur
républicain à vie, à l’aube de ses soixante-dix ans. A l’occasion du
bicentenaire « oublié » de sa naissance, le professeur Pierre Le Blavec
de Crac’h, historien, revient sur le parcours atypique d’un militant
républicain exemplaire.
Natif de Paris, Jean François Macé voit le jour le 22 août 1815. Issu
d’un milieu ouvrier, il suit une brillante scolarité au collège
Stanislas de Paris, devient militant républicain au sein de la Garde
nationale du 11ème arrondissement et travaille, un temps, en tant que
journaliste, pour le journal La République.
A la suite du coup d’Etat du 2 décembre 1852 de Louis-Napoléon
Bonaparte, il est contraint à l’exil alsacien et devient « professeur de
demoiselles ».
Pédagogue et enseignant, il a l’ingénieuse idée d’écrire pour les
enfants de petits ouvrages de vulgarisation scientifique (L’arithmétique
du grand papa : histoire de deux petits marchands de pommes ; L’Histoire
d’une bouchée de pain ; Lettres à une petite fille sur nos organes et
nos fonctions, 1861 ; Contes du Petit-Château, 1862 ; Le Fils de
Giboyer, 1863 ; Le Génie et la petite ville : conte pour les grands
enfants, 1868 ; La grammaire de mademoiselle Lili, 1878), faciles
d’accès et qui connaissent un grand succès auprès de leur public.
Par ailleurs, il rédige, en 1862, une série d’articles dans l’Economiste
français, hebdomadaire français fondé par Jules Duval (1813-1870).
Le fondateur de la Ligue de l’enseignement
Spiritualiste mais anticlérical convaincu, il milite activement en
faveur de l’éducation populaire, œuvre pour l’instruction du plus grand
nombre et publie Histoire d'une bibliothèque communale (1863) puis
Conseils pour l'établissement des bibliothèques communales (1864).
Il se lie d’amitié avec l’officier Louis-Nathaniel Rossel (futur délégué
à la guerre de la Commune de Paris et partisan de l’éducation des
classes ouvrières) puis avec Maurice Berteaux (1852-1911), député de
Seine-et-Oise ; puis fonde, avec l’éditeur de Jules Verne[2],
Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), Le Magasin d’éducation et de récréation
(1864)
Deux ans plus tard, il lance un appel à la constitution d’une Ligue de
l’enseignement (1866) dont la mission est de former des citoyens aptes à
faire usage, en raison et en conscience, du suffrage universel qui leur
avait été attribué en 1848.
Le sénateur républicain et franc-maçon
Maître franc-maçon, tout particulièrement actif aux loges de la
Parfaite Harmonie (Mulhouse) et de la Fidélité (Colmar), il influence -
à la suite de la défaite de Sedan (1870) - , le Grand Orient de France
(GOF) dans un sens patriotique, de chauvinisme et de « revanche » sur
l’Empire allemand qui a annexé le nord de la Lorraine et l’Alsace en 1871.
Un an après avoir publié L'avènement du suffrage universel (1879), il
est distingué par le grade de chevalier de la Légion d'honneur (4
février 1880) puis élu, trois ans plus tard, sénateur inamovible (1883)
au Palais du Luxembourg.
Il meurt à Monthiers (Aisne), le 13 décembre 1894, à l’âge de 79 ans.
Après la Seconde Guerre mondiale, ses cendres seront transférées à
Beblenheim (près de Colmar, Haut-Rhin, Alsace).
En cette triple rentrée scolaire, universitaire et parlementaire,
nombreux sont celles et ceux qui souvent « passent », sans s’arrêter et
sans connaître les apports généreux de cet enseignant des Humanités, de
ce pédagogue de bonne volonté, de cet homme de bien …
Pierre Le Blavec de Crac’h
Professeur
Historien
[1] Rue Jean Macé, 75011, entre la station de me métro
Faidherbe-Chaligny et Charonne.
[2] Edité également aux éditions Hetzel, Jules Verne a, dans Vingt mille
lieues sous les mers (1869), la malice littéraire de mettre dans les
mains du professeur Arronax un ouvrage de Jean Macé intitulé Les
Serviteurs de l’estomac.
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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