[Infoligue] Service civique, le retour d'une idée fort

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 26 Oct 09:36:29 CET 2009




Service civique, le retour d'une
idée forte

par Corine Chabaud

Publié par : http://www.lavie.fr
Le : 23/10/09


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SOCIAL. Quatre ans après l’instauration du « service civil volontaire »,
le gouvernement lance un nouveau dispositif. Avec plus de chances de
réussite ?

Il est d’infimes changements lexicaux qui se veulent radicaux. Depuis la
loi sur l’égalité des chances, consécutive à l’embrasement des
banlieues, en novembre 2005, la France a mis en place un « service
civil », censé pallier le vide laissé par la suppression du service
militaire. Le 27 octobre prochain, le Sénat discutera d’une proposition
de loi portée par Yvon Collin (radical de gauche, Tarn-et-Garonne), qui
vise à créer un « service civique » volontaire. La différence ?
Peut-être la réussite.

Car le service civil a échoué : il n’a concerné que 3000 volontaires en
trois ans, alors qu’il voulait toucher 50 000 jeunes chaque année. En
cause, un déficit de notoriété, des lourdeurs procédurales et un faible
investissement financier de l’État. Cette fois, le haut-commissaire à la
Jeunesse, Martin Hirsch, en phase avec le rapport de Luc Ferry rendu
public en septembre 2008, affiche une volonté politique claire. Et
bénéficie du soutien du président Sarkozy, qui, lors de sa campagne
électorale, promettait 
de créer un service civil obligatoire de six mois, dans le droit fil de
l’appel alors lancé par La Vie. 

À gros investissement, succès garanti. « Tout va dépendre des moyens
alloués au projet, censé se mettre en place dès le printemps 2010,
explique Marie Trellu-Kane, présidente de l’association Unis-Cité. Si
les promesses financières sont tenues, si la valorisation du dispositif
est assurée, ce sera une réussite. » Déjà, le projet de loi de finances
pour 2010 prévoit 40 millions d’euros au titre du service civique. La
procédure sera assouplie. L’État financera ce service, effectué dans une
association, une fondation ou une collectivité territoriale, par des
jeunes âgés de 16 à 25 ans (au-delà, il n’y aura pas de financement de
l’État). La rétribution s’élèvera à 650 € par mois au mieux, sur la base
d’un engagement minimal de 24 heures hebdomadaires, pour une durée de
six mois à deux ans. Il est prévu de toucher rapidement 10 % d’une
classe d’âge, soit 70 000 contrats par an, surtout dans les domaines du
social et de l’environnement. 

« Lutter contre l’isolement des personnes âgées. Œuvrer à l’intégration
des personnes handicapées. Prévenir la violence en milieu scolaire.
Apprendre aux populations en difficulté les gestes écocitoyens… Les
missions, valorisantes et utiles, ne manquent pas. Encore faudra-t-il
les faire coïncider aux envies d’engagement », remarque encore Marie
Trellu-Kane. Vigilantes, les associations envisagent une sorte de
« pilotage partenarial » du dispositif. Une façon de parvenir d’emblée à
une bonne gestion. Elles veilleront à ce que les volontaires ne soient
pas considérés comme des employés sous-payés.

« La grande question est : va-t-on faire confiance aux jeunes, pour
qu’ils ne se voient pas attribuer un emploi caché ? Est-on prêt à se
lancer dans la révolution culturelle du volontariat ? », interroge
Nicolas Delesque, secrétaire général de l’Association de la fondation
étudiante pour la ville (Afev)... Parier sur le brassage social. Créer
les conditions d’un tremplin professionnel. Voilà les objectifs affichés
d’un service civique volontaire. Il s’agit de « combattre
l’individualisme qui engendre incivilité et violence », annonce le texte
de loi en préambule. Un projet de société ambitieux, mais peut-être
réaliste.



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Denis Lebioda
Ligue de l'enseignement - Chargé de mission Alpes du Sud
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