[Infoligue] Impact de la RGPP sur les politiques culturelles des collectivités
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 4 Nov 16:11:12 CET 2010
Question écrite Assemblée Nationale n°79469 - 26 octobre 2010 - Impact
de la révision générale des politiques publiques (RGPP) sur les
politiques culturelles des collectivités
13ème législature
Question N° : 79469
de M. André Gerin ( Gauche démocrate et républicaine - Rhône )
Question écrite
Ministère interrogé > Culture et communication
Ministère attributaire > Culture et communication
Question publiée au JO le : 01/06/2010 page : 5966
Réponse publiée au JO le : 26/10/2010 page : 11649
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Texte de la question
M. André Gerin attire l'attention de M. le ministre de la culture et de
la communication sur l'importante mobilisation du monde des arts et de
la culture, le 6 mai 2010. Cette journée faisait suite à celle du 29
mars 2010. Les inquiétudes exprimées sont de plusieurs ordres. La
révision générale des politiques publiques (RGPP) met au pain sec le
ministère de la culture avec, en particulier, l'objectif de retirer 30
millions d'euros au seul secteur de la création en 2011. Déjà, de
nombreuses troupes de théâtre ont vu leur subvention diminurévision
générale des politiques publiques (er ou être supprimée. Tous les
métiers du spectacle et de la culture sont touchés. Il y a la situation
des collectivités territoriales, qui représentent aujourd'hui le
principal soutien de la création culturelle, assumant jusqu'à 70 % de
certains budgets, notamment ceux des festivals. Or les collectivités
sont soumises à des transferts de compétences de l'État non compensés et
qui grèvent leur budget. Dans ces conditions, le secteur de la culture
est souvent le premier à faire les frais des restrictions budgétaires et
la disparition prochaine de la taxe professionnelle risque fort
d'accentuer cette tendance. S'ajoutent à cela la réforme des
collectivités territoriales et la perspective qui l'accompagne de
suppression de la clause dite de « compétence générale ». Dans ces
conditions, les collectivités seraient contraintes de renoncer à
financer le secteur des arts et de la culture, cette compétence ne leur
étant pas dévolue. Il souhaite connaître ses intentions pour que le
ministère de la culture ne soit plus soumis à la RGPP, ce qui est
inacceptable lorsque nous considérons qu'il continue de représenter
moins de 1 % du budget national. Il lui demande quelles démarches il
entend engager afin que les collectivités territoriales puissent exercer
leur compétence culturelle, que soit pérennisé le régime spécifique
d'assurance chômage des artistes et techniciens du spectacles, qu'un
plan de relance et de développement soit mis en place en faveur de la
création, de l'emploi et de l'éducation artistiques.
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Texte de la réponse
La révision générale des politiques publiques (RGPP), lancée le 10
juillet 2007 par le Premier ministre, sous l'impulsion du Président de
la République, a eu pour enjeu de conduire, dans le domaine des missions
de l'État, des réformes essentielles afin d'améliorer l'action de l'État
dans ses différents champs d'intervention. Pour le ministère de la
culture et de la communication, la RGPP a visé précisément à en refonder
l'action en prenant mieux en compte les attentes des populations, des
artistes et des professionnels. Le ministère a ainsi repositionné ses
services centraux sur leurs missions prospectives de pilotage et de
stratégie au service des patrimoines, de la création et de la diffusion,
et ses directions régionales ont été renforcées, notamment suite à la
parution, le 8 juin dernier, du décret relatif à l'organisation et aux
missions des directions régionales des affaires culturelles. La
réorganisation de l'ensemble du ministère de la culture et de la
communication permet ainsi de réaffirmer l'importance de sa présence sur
le territoire ainsi que son impact sur l'aménagement de celui-ci, mais
aussi de renforcer l'efficacité de la politique culturelle et sa
visibilité. Concernant la deuxième phase de la révision générale des
politiques publiques (RGPP 2), il s'agit désormais de contribuer au
redressement des finances publiques et d'améliorer la qualité du service
rendu aux citoyens. Le conseil de modernisation des politiques publiques
présidé par le Président de la République a, à cet effet, adopté une
série de près de 150 nouvelles mesures pour la période 2011-2013, qui
ont été présentées en conseil des ministres le 30 juin dernier. Cinq
concernent le ministère de la culture et de la communication. Parmi
elles figurent la simplification des demandes de subvention et leur
traitement, ou le développement de la performance et de l'efficience des
opérateurs. Il ne s'agit pas de fragiliser le ministère de la culture et
de la communication, mais bien d'en améliorer l'efficacité au service
des politiques culturelles. Dans le cadre du projet de loi de réforme
des collectivités territoriales, le Gouvernement a déposé un amendement
visant à maintenir les compétences partagées dans le domaine de la
culture entre les communes, les départements et les régions, ce qui
implique que les financements croisés pourront se poursuivre. Le
Gouvernement est particulièrement attaché à préserver la clause générale
de compétence des collectivités territoriales dans le domaine culturel,
qui permet d'assurer un réel maillage du territoire en matière de
soutien à la culture et de diffusion culturelle, grâce à l'action
conjointe de l'État et des collectivités territoriales. Par ailleurs, le
ministre de la culture et de la communication a souligné à de multiples
reprises que la participation de tous les échelons de collectivités au
financement des politiques et des projets culturels permet d'en assurer
la vitalité, la diversité et la diffusion sur l'ensemble du territoire
national. Depuis la crise de l'intermittence de l'été 2003, le
Gouvernement s'est particulièrement attaché, en lien avec les
partenaires sociaux, à mettre en place une véritable politique de
structuration et de professionnalisation des métiers du spectacle. Par
ailleurs, depuis 2004, le Gouvernement a complété le régime spécifique
d'assurance chômage, de la responsabilité des partenaires sociaux
interprofessionnels, par des fonds d'État successifs qui ont contribué à
atténuer les conséquences des nouvelles conditions d'accès à
l'indemnisation. En 2007, un fonds pérenne est entré en vigueur. Ce
fonds de professionnalisation et de solidarité se compose d'un volet
indemnisation, financé par le ministère chargé de l'emploi, qui poursuit
des objectifs similaires aux fonds précédents, et d'un volet
professionnel et social, financé par le ministère de la culture et de la
communication, qui accompagne les professionnels les plus fragiles afin
de favoriser leur maintien dans l'emploi. La renégociation à compter de
la fin de l'année 2010, par les partenaires sociaux interprofessionnels,
du protocole en vigueur, s'inscrit dans ce contexte ainsi rénové. Le
ministère de la culture et de la communication n'envisage pas de réduire
les financements alloués au secteur de la création artistique en 2011.
Les crédits des équipes et ensembles artistiques ont également été
globalement préservés en 2009 et 2010 et n'ont subi aucune mesure de
mise en réserve ou d'annulation.
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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