[Infoligue] Associations - bénévolat - défraiement. réglementation. perspectives
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 18 Nov 09:32:38 CET 2010
Associations - bénévolat - défraiement. réglementation. perspectives
Origine : Législation et réglementation française > Réponses
ministérielles > Assemblée Nationale
Question 62979 p 12074
Type : Réponse ministérielle
Date de mise en ligne : 10/11/2010
Date de parution : 02/11/2010
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M. Alain Néri rappelle à M. le ministre de la culture et de la
communication que, dans le milieu associatif, le bénévolat est devenu
indispensable au bon fonctionnement de nombreuses associations, en
particulier dans le secteur culturel. Jusqu'à présent, le bénévole
pouvait se faire rembourser certains frais occasionnés par son
engagement associatif. Cependant, un vide juridique semble subsister
entre défraiement et rémunération, comme le montre un contentieux en
cours entre l'URSSAF et deux ou trois associations culturelles en
Auvergne, portant sur la requalification en salariat de participations
aux frais de repas ou de transport. Afin que les actions et les missions
d'intérêt général que les associations développent grâce au bénévolat
puissent être poursuivies en toute sécurité et sérénité, une
clarification de l'activité béQuestion 62979 p 12074 névole au sein des
associations à but non lucratif apparaît nécessaire, en s'inspirant par
exemple du décret Lamour de 2006. Il lui demande donc de bien vouloir
prendre des mesures allant dans ce sens.
Texte de la réponse
L'importance du bénévolat associatif n'est pas à démontrer. Quatorze
millions de bénévoles s'investissent au quotidien au service de nos
concitoyens et cet engagement constitue une réelle richesse pour notre
pays. Le bénévolat constitue un engagement libre et sans contrepartie de
quelque nature que ce soit. Le bénévole participe à l'animation et au
fonctionnement d'un organisme sans but lucratif, en dehors de tout lien
de subordination. Il peut cependant être remboursé, sur la base du
montant réel et justifié, de toutes les dépenses engagées dans le cadre
de ses activités associatives. Ces frais, lorsqu'ils sont versés de
façon forfaitaire, sont exclus de l'assiette des cotisations sociales à
condition que le montant forfaitaire n'excède pas les limites fixées par
l'arrêté du 20 décembre 2002 (modifié par l'arrêté du 25 juillet 2005)
relatif aux frais professionnels déductibles pour le calcul de
cotisations de sécurité sociale. En cas de dépassement, l'association
doit être en mesure de fournir les justificatifs de dépense. Le bénévole
peut aussi renoncer expressément au remboursement de ses frais
réellement engagés. Ce renoncement peut être assimilé à un don et le
bénévole peut alors bénéficier en contrepartie de la réduction d'impôt
relative aux dons. Les conditions en ont été précisées dans
l'instruction fiscale du 23 février 2001 publiée au Bulletin officiel
des impôts sous la référence 5 B-11-01. Les bénévoles peuvent aussi
bénéficier, par le biais de l'association, des chèques repas du bénévole
prévus par la loi du 23 mai 2006 relative à l'engagement éducatif avec
une exonération de toutes charges fiscales, cotisations et contributions
sociales pour l'association comme pour le bénévole. Ils suivent alors en
pratique les règles applicables aux titres-restaurants des salariés tant
pour les bénévoles que pour les associations et les émetteurs
spécialisés et restaurateurs. Le montant unitaire de ces chèques repas
est de 5,70 EUR pour 2010. Pour assurer son fonctionnement et mener à
bien son projet associatif, l'association peut également recruter et
embaucher une ou plusieurs personnes rémunérées comme salariées et donc
hors du champ du bénévolat. L'état actuel du droit applicable ne laisse
donc pas de place à l'incertitude ni au vide juridique : soit
l'intervenant perçoit une rémunération en contrepartie de son travail et
c'est alors un salarié, soit il ne perçoit rien en contrepartie de son
engagement, en dehors des remboursements de frais engagés pour les
besoins de l'activité associative, et c'est un bénévole. Ainsi,
s'agissant des contentieux intervenus par exemple dans le domaine
culturel, le juge judiciaire, à la demande des corps de contrôle
habilités de l'URSSAF et de l'inspection du travail, a établi au cas
d'espèce soit l'existence d'un lien de subordination entre
l'organisateur de spectacle et la personne présentée comme bénévole,
soit celle d'une rémunération distincte de remboursements de frais
réellement exposés par le bénévole. Dans l'un et l'autre cas, il s'agit
d'éléments qui caractérisent un contrat de travail. Le domaine du sport
présente quelques particularités : le nombre de compétitions est élevé,
il ne s'agit pas d'une activité exceptionnelle et les participants
doivent être encadrés. Pour prendre en compte cette singularité, le
législateur a instauré un dispositif de franchise sur les sommes versées
aux bénévoles. Dans ce cadre, les rémunérations versées à un bénévole
jusqu'à cinq manifestations sportives par mois échappent aux cotisations
de sécurité sociale dès lors qu'elles n'excèdent pas 70 % du plafond
journalier (soit 111 EUR en 2010 par personne et par manifestation).
L'URSSAF a mis en ligne sur ce point une brochure pratique illustrée
d'exemples, de même la direction de la jeunesse, de l'éducation
populaire et de la vie associative sur le portail
www.associations.gouv.fr. L'extension de ce dispositif à d'autres
associations qui réalisent en général des manifestations plus
ponctuelles ne paraît pas se justifier.
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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