[Infoligue] L'Assemblée du sport a rendu sa copie et devrait poursuivre sa route

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 4 Juil 09:37:34 CEST 2011


L'Assemblée du sport a rendu sa copie et devrait poursuivre sa route

Publié par : http://www.localtis.info
Le : jeudi 30 juin 2011

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Installée il y a tout juste trois mois, l'Assemblée du sport vient de 
restituer ses travaux. L'ensemble consiste en 313 préconisations en 
faveur d'"une France 100% sport", selon les termes de Chantal Jouanno. 
Parties prenantes des six groupes de travail, les collectivités 
territoriales ont visiblement trouvé leur place au sein d'une instance 
qui devrait être pérennisée dès la rentrée 2011.

Trois mois de travaux, 180 participants, 30 réunions, 260 contributions 
extérieures, 313 préconisations, l'Assemblée du sport n'a pas chômé 
depuis son lancement, le 29 mars dernier. A croire qu'elle a comblé un 
vide dans lequel se sont engouffrés tous les acteurs du sport. Au 
premier rang, les collectivités territoriales n'ont pas boudé leur 
plaisir. Tous bords politiques confondus, les élus ont exprimé leur 
satisfaction d'avoir été associés à parts égales avec les quatre autres 
familles présentes : Etat, mouvement sportif, société civile et 
entreprises. "Les collectivités territoriales ont développé des 
politiques sportives locales avec un risque d'inadéquation avec le 
niveau national, donc fédéral, d'où la nécessité de développer des 
synergies, de permettre une meilleure concertation", a expliqué Denis 
Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français 
(CNOSF), à l'origine de la création de l'assemblée. "Les collectivités 
pourront peser grâce à cette assemblée", s'est félicitée Safia Otokoré, 
présidente de la commission sport de l'Association des régions de 
France. Pour sa part, Denis Merville, vice-président de l'Association 
des maires de France, a jugé qu'"il était important que les partenaires 
du sport puissent se rencontrer", avant d'ajouter : "Il va falloir 
poursuivre." Poursuivre. Une antienne maintes fois reprise entre les 
murs de l'Institut national du sport, de l'expertise et de la 
performance (Insep), qui accueillait le 29 juin la restitution des 
travaux de l'Assemblée du sport.

Regard sur le sport

Avant de dessiner les contours d'un avenir encore flou, les présidents 
des six groupes de travail ont exposé les méthodes, freins, découvertes 
et enseignements qui les ont guidés durant trois mois. "Nous avons 
constaté la richesse de l'animation des territoires et les carences en 
termes d'équipements", a déclaré Jacques Bungert pour le groupe 
"gouvernance du sport". "Toute une part de la population ne pratique pas 
de sport. On constate une rupture entre 15 et 25 ans, et après 60 ans. 
Cette rupture se manifeste par des freins économiques, culturels, en 
termes d'équipements, de temps", a souligné Catherine Chabaud, pour le 
groupe "sport pour tous". Pierre Massie, pour le groupe "emploi et 
formation", a relevé que "tous ceux qui travaillent dans le sport 
devaient acquérir des compétences, alors même que l'on a une très 
mauvaise connaissance des emplois et formations du sport". Bernard 
Depierre, président du groupe "économie du sport", a déploré de son côté 
que seize Zénith aient été construits en France sans tenir compte de la 
dimension sportive de tels équipements. Tous se sont accordés à 
reconnaître que le regard que la société française porte sur le sport 
n'est pas toujours à la hauteur des enjeux. Denis Masseglia en appelle 
donc à une grande étude sur les bienfaits du sport : "On a besoin de 
savoir ce que le sport permet en termes de santé, de réussite scolaire, 
de bien-être dans l'entreprise. Il faut permettre à tous les secteurs de 
la société d'intégrer la pratique sportive."

"Nouveau projet de société"

En attendant une telle étude, les 313 préconisations formulées par 
l'Assemblée du sport visent précisément à intégrer, encourager ou 
faciliter la pratique sportive des Français. Des préconisations résumées 
par Chantal Jouanno, ministre des Sports : "L'ambition est simple, c'est 
d'avoir une France 100% sport. Rendre le sport plus simple, relever les 
défis de société. Ces 313 préconisations vont permettre de porter un 
nouveau projet de société."

Développer la pratique en club pourrait ainsi passer par une "licence 
d'exploration" permettant de passer d'un sport à l'autre avant de fixer 
son choix. Le "chèque-sport" serait lui distribué aux jeunes sans 
ressources ou demandeurs d'emploi et aux salariés via leur entreprise 
sur le modèle du chèque-vacances. Le développement d'un encadrement 
féminin pour favoriser la pratique des jeunes filles des quartiers 
relevant de la politique de la ville ou de conventions entre fédérations 
sportives et leurs homologues accueillant des personnes en situation de 
handicap viserait ces deux publics prioritaires. En matière de santé, 
les propositions sont d'inscrire la pratique des activités sportives 
comme un objectif des programmes régionaux de santé, ou encore de 
permettre une meilleure intégration de l'activité physique dans le 
traitement de certaines pathologies. En termes d'équipements, si 
l'ouverture de quelque 4.000 équipements sportifs scolaires et 
militaires les soirs et week-ends à un public plus large est souhaitée, 
il s'agit encore de "doter la France d'équipements attractifs" et d'en 
faciliter l'accès. Cela passe par une régulation de l'offre sur les 
territoires et suppose la coordination des acteurs et la mise en 
synergie des financements à partir de diagnostics partagés, mais aussi 
par des schémas d'équipements sportifs. Parallèlement, il conviendrait 
d'adapter l'offre de formation aux demandes des publics et aux besoins 
des territoires, notamment en clarifiant les voies de certification, et 
en promouvant l'apprentissage dans les métiers du sport. Enfin, le 
mouvement sportif est invité à mobiliser de nouvelles ressources et à 
garantir son autofinancement. Dans ce cadre, le mécénat des entreprises 
en matière de sport serait encouragé par une défiscalisation de 5% 
contre 5‰ actuellement.

Toutes ces mesures, et bien d'autres, devront faire l'objet 
d'évaluations préalables. "Nous n'avons aucune idée du coût que peut 
représenter le chèque-sport", a par exemple reconnu Chantal Jouanno.

Vers des assemblées régionales ?

La ministre a surtout rappelé que cette restitution "n'était qu'une 
étape. Que ce n'était pas la fin de l'Assemblée du sport. Elle doit 
survivre à tous les hommes et les femmes, quelles que soient leurs 
fonctions". Un décret sera donc publié d'ici septembre pour inscrire son 
existence dans le marbre.
La future Assemblée du sport sera composée d’une soixantaine de 
représentants de l’Etat, du mouvement sportif, des collectivités 
territoriales, du monde économique et de la société civile. Elle se 
réunira au moins une fois par an pour fixer la stratégie nationale du 
sport. Un groupe exécutif d'une vingtaine de membres se réunissant pour 
sa part au moins une fois par trimestre. Une déclinaison territoriale, 
vraisemblablement au niveau régional, est également envisagée. Sa mise 
en place devrait être au coeur des premières discussions de la future 
instance nationale. Pour l'heure, Chantal Jouanno précise que "plaquer 
un modèle unique dans toutes les régions ne semble pas pertinent". 
"L'essentiel est que le soufflé ne retombe pas", a conclu Henri Nayrou, 
représentant de l'Assemblée des départements de France.


Jean Damien Lesay

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Denis Lebioda
Chargé de mission 
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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