[Infoligue] Sport et développement durable : Chantal Jouanno prône le réalisme

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 5 Mai 08:46:52 CEST 2011


Sport et développement durable : Chantal Jouanno prône le réalisme

Publié par : http://www.localtis.info
Le : mercredi 4 mai 2011

**************

260.000 équipements sportifs, dont la moitié a plus de 24 ans ; 2,5 
millions de compétitions organisées chaque année ; 12 millions de balles 
de tennis qui, pour la plupart, finissent dans nos poubelles… En 
quelques exemples précis, Chantal Jouanno, ministre des Sports, a défini 
l'enjeu "immense" de la stratégie nationale de développement durable du 
sport 2011-2013 (SNDDS), présentée mardi 3 mai au musée du Quai Branly, 
à Paris.

La SNDDS est le fruit de neuf mois de concertation entre le Comité 
national olympique et sportif français (CNOSF), des fédérations 
sportives, des associations d'élus (AMF, ADCF, ADF, ARF), l'Ademe, des 
services déconcentrés du ministère, le ministère de l'Ecologie et le 
Centre national de développement du sport (CNDS). Une concertation qui a 
abouti à la définition de 234 leviers d'action et 12 priorités. "J'ai 
voulu que soient identifiées les actions les plus efficaces et les plus 
réalistes. Nous avons un devoir de crédibilité", a déclaré la ministre.

Quatre valeurs cardinales

Les priorités ont été élaborées selon deux niveaux : l'impact sur 
l'environnement et/ou le champ social des mesures, et la faisabilité de 
l'action (durée de mise en oeuvre, coût, etc.). Elles se déclinent en 
quatre valeurs : l'exemplarité, le respect de la planète et des 
territoires, le respect des personnes dans leur diversité, le respect 
des acteurs.

Si la première valeur ne concerne que l'action propre du ministère, la 
deuxième englobe plusieurs objectifs : poursuivre les efforts 
d'optimisation de la demande en transport en modifiant l'organisation de 
la pratique sportive ; favoriser l'utilisation de modes de transports à 
moindre impact ; accompagner les acteurs à consommer et produire 
durablement ; contribuer à l'amélioration de la qualité environnementale 
des infrastructures ; engager le monde sportif dans la préservation et 
la gestion durable de la biodiversité.
La troisième valeur va s'attacher à promouvoir l'activité physique et 
sportive comme facteur de santé et de bien-être, promouvoir un sport 
pour le plus grand nombre basé sur l'équité et le respect de la personne 
et favoriser l'utilisation du sport comme source de cohésion sociale, 
d'éducation et de développement personnel. Quant à la dernière valeur, 
elle visera à sensibiliser, éduquer et former l'ensemble des acteurs du 
sport au développement durable et faciliter le partage des bonnes 
pratiques ; favoriser la mise en oeuvre de démarches de développement 
durable par les organisations sportives dans une dynamique de 
gouvernance partagée ; enfin, concevoir les événements sportifs de 
manière responsable et utiliser les grands événements internationaux 
comme moteur d'innovation et vitrine du savoir-faire français.

De la stratégie à l'action

Au-delà du cadre stratégique, Chantal Jouanno a annoncé des actions 
précises. Tout d'abord le lancement de l'évaluation de la performance 
énergétique du parc des équipements sportifs. Un ensemble qui, avec les 
équipements culturels et de loisirs, produit chaque année l'équivalent 
des émissions de CO2 de 300.000 Français. Les exigences pour 
l'organisation des événements sportifs, et en particulier les grands 
événements, vont être renforcées. Pour Chantal Jouanno, la candidature 
d'Annecy aux Jeux olympiques de 2018, qui ambitionne de proposer les 
Jeux les plus écologiques possibles, "est un bon exemple de ce vers quoi 
nous devons tendre". Et la ministre de préciser que la Caisse des 
Dépôts, partenaire de la candidature, s'est notamment engagée, à travers 
sa filiale Biodiversité, à élaborer un plan d'actions permettant de 
réduire au maximum l'empreinte sur le milieu naturel et de compenser les 
impacts résiduels
Dans le secteur des entreprises sportives, des modes de production et de 
consommation plus économes en ressources et en énergie vont encore être 
encouragés. Et un accompagnement des entreprises pour qu'elles mettent 
en place des analyses de cycles de vie et développent des méthodes 
d'écoconception sera mis sur pied.

"Accompagner les élus locaux"

Chantal Jouanno est encore revenue sur la civiconditionnalité des aides 
aux clubs dont les projets doivent désormais comprendre un volet éthique 
et des actions destinées à ramener vers la pratique les personnes les 
plus éloignées : jeunes filles "des quartiers", personnes âgées, 
personnes handicapées, etc. L'ensemble des diplômes délivrés par le 
ministère des Sports intégreront en outre l'éducation à l'environnement 
et au développement durable dans les certifications. Par ailleurs, après 
l'édition de 2010, les secondes Assises nationales du sport et du 
développement durable seront organisées en 2012 pour faire un bilan 
intermédiaire sur l'avancement de la mise en oeuvre de la SNDDS.

Pour Localtis, la ministre a enfin évoqué le rôle des collectivités 
locales dans la SNDDS : "Les élus sont des éléments-clés dans ce 
dispositif. Nous allons mener avec eux, qui sont les décideurs en 
matière d'équipements, des diagnostics énergétiques, par exemple sur les 
piscines à rénover ou à construire. Nous allons aussi les accompagner 
dans l'organisation d'événements verts, comme les courses sur la voie 
publique."

1,5 million d'euros seront mobilisés sur trois ans pour mettre en oeuvre 
la SNDDS 2011-2013. Le ministère des Sports participera à hauteur de 
50%. Les autres financeurs seront notamment l'Ademe, l'Afnor et la 
Fédération des professionnels des entreprises du sport et des loisirs.

Jean Damien Lesay

---------------------

Une préoccupation planétaire

Alors que la France lançait sa stratégie nationale de développement 
durable du sport, la 9e Conférence mondiale sur le sport et 
l'environnement se tenait au Qatar du 30 avril au 2 mai 2011. Organisée 
par le Comité international olympique (CIO) en partenariat avec le 
comité olympique du Qatar et le programme des Nations unies pour 
l'environnement, elle a réuni plus de 650 participants.

Cette conférence a abouti à l'adoption de la Déclaration de Doha, 
laquelle met en avant trois domaines d'action principaux en relation 
avec les trois piliers du développement durable :
- le lien entre la conférence des Nations unies sur l'environnement et 
le développement et le mouvement olympique : le sommet Rio +20 de 2012 
sera l'occasion de mettre en valeur la contribution du sport au 
développement durable en le présentant comme un catalyseur de changement 
et comme un moyen d'atteindre l'objectif 7 des Objectifs du millénaire 
pour le développement (préserver l'environnement) ;
- l'engagement des jeunes, notamment à travers des Jeux olympiques de la 
Jeunesse ;
- les partenariats, en optimisant le rôle d'observateur à l'ONU et en 
coopérant avec UN-habitat, la PNUD, l'Unesco et les ONG.
Il a également été rappelé que la collaboration avec les gouvernements 
et collectivités locales était indispensable pour conduire un agenda 
durable.
J.D.L.

-- 

-----------------------
Denis Lebioda
Chargé de mission 
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
-----------------------
Nos sites :
http://www.laligue-alpesdusud.org
http://www.laligue-alpesdusud.org/associatifs_leblog
-----------------------






Plus d'informations sur la liste de diffusion Infoligue