[Infoligue] Séniors, devenez bénévole

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 19 Mai 09:10:16 CEST 2011


Séniors, devenez bénévole

Par VÉRONIQUE CHÂTEL
Publié par : http://www.lexpress.fr/
Le : 18/05/2011

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Douze millions de Français sont bénévoles au sein d'une association. Et 
vous ? Contrairement aux idées reçues, loin d'être un loisir, c'est une 
activité à prendre au sérieux. Quelques conseils avant de s'engager.

Après 65 ans, un retraité sur deux a "encore" envie de servir à quelque 
chose, selon une enquête Ifop-France Bénévolat-Crédit Mutuel datant de 
2010. Le bénévolat semble l'une des réponses les plus adaptées à la 
situation. Sur les 12 millions de bénévoles en France, un tiers a 
d'ailleurs plus de 60 ans. Jean-Pierre Wiedmer, président de HSBC 
Assurances, estime que le travail bénévole des seniors en France 
représente un montant supérieur à... 7,5 milliards d'euros par an! Ce 
qui, pour la société, est une manne, peut aussi être pour les seniors un 
antidote idéal contre l'isolement social. Pour autant, on ne s'improvise 
pas (ou plus), bénévole du jour au lendemain.

Le statut de bénévole doit correspondre à trois critères : appartenir à 
une association, exercer sans contrepartie une activité correspondant à 
une fonction continue bien définie et y consacrer au minimum deux heures 
par semaine en moyenne annuelle. Autrement dit, le bénévolat réclame un 
véritable engagement. On ne peut pas donner quelques heures de-ci, 
de-là, au gré de son emploi du temps.

S'engager, soit! Mais où? Toutes les associations ne se ressemblent pas 
ou ne conviennent pas à tout le monde. Selon la même enquête Ifop, 22% 
des bénévoles, avouent avoir arrêté leur activité parce qu'ils étaient 
déçus par l'organisation de l'association choisie. En outre, 7% ont 
cessé car ils ne constataient pas de résultats probants de leurs 
actions. Pas si simple d'être bénévole...
Séniors, devenez bénévole


S'inscrire dans un projet collectif

Le bénévolat ne peut pas être simplement le moyen de réinjecter du sens 
dans une vie jugée inactive. Il s'inscrit dans un projet collectif, dans 
une cause à laquelle il est nécessaire de croire. Il convient donc de 
faire preuve de tolérance envers les autres bénévoles, et d'humilité par 
rapport au temps investi. Mais attention, humilité ne signifie pas 
servilité. Dominique Thierry, vice-président national de France 
Bénévolat, s'élève contre cette tendance, courante dans le monde 
associatif, qui consiste à considérer les bénévoles comme une ressource 
taillable et corvéable à merci, parce que non rémunérée et sans statut 
juridique: "Ils constituent une richesse humaine et ce sont aux managers 
des associations de les aider à trouver leur place et de leur confier un 
rôle en fonction de leur disponibilité et de leur savoir-faire." Et de 
déplorer également que s'introduise trop souvent au sein des 
associations un rapport hiérarchique néfaste entre les différentes 
catégories de bénévoles (les dirigeants, les militants, les réguliers, 
les occasionnels).

Il faut reconnaître que certaines associations sont devenues si grandes 
que leur fonctionnement ne peut que s'apparenter à celui d'une 
entreprise. C'est le cas, par exemple, du Secours populaire, constitué 
de 4000 petites antennes et structures aux niveaux local et 
départemental, 600 salariés et 72 000 bénévoles. Pas question dans ce 
cas-là de se contenter d'une gestion d'amateurs. "Mais ce n'est pas une 
raison pour que les responsables associatifs, souvent d'anciens cadres 
sup, s'autorisent à traiter les bénévoles comme les salariés d'une 
entreprise, tempête Dominique Thierry. Rien de tel que ce genre de 
pratiques pour les faire fuir."

Mettre en oeuvre ses compétences

Cela dit, les bénévoles, eux aussi, doivent s'adapter car les 
associations n'accueillent pas à bras ouverts tous ceux qui se pressent 
à leurs portes. Avoir du temps à donner n'est plus suffisant pour être 
attractif. Il faut en outre pouvoir se prévaloir de compétences 
particulières. L'étude Ifop le fait apparaître: le bénévolat associatif 
compte 39% de diplômés contre 30% de sans diplôme. Intervenant lors d'un 
récent colloque, la directrice des ressources humaines du Secours 
populaire a témoigné des difficultés particulières qu'elle avait 
rencontrées dans la recherche d'un trésorier pour l'association: "A ce 
poste, l'engagement doit se doubler d'une forte compétence technique 
alliée à l'acceptation des responsabilités."

C'est pourquoi certaines associations forment leurs propres bénévoles. 
"Avant de pouvoir aller faire la lecture chaque semaine dans un foyer de 
personnes handicapées, j'ai dû participer à des stages de mise à niveau, 
raconte Sonia Meylan, 65 ans, bénévole au sein de Lecture et Compagnie. 
On m'y a appris à poser ma voix, parler distinctement, ne pas surjouer 
le texte, ne pas être distraite par l'environnement. C'est quand on m'a 
jugée apte, qu'on m'a confié ma première mission."

Dans un autre cadre, l'ASP Fondatrice (accompagnement en soins 
palliatifs), elle aussi, forme et encadre ses bénévoles. Et pour 
cause... On ne s'improvise pas du jour au lendemain accompagnant de fin 
de vie dans un service de soins palliatifs. Avant de pousser la porte de 
la chambre d'une personne dont les jours sont comptés, lui proposer un 
échange, une écoute sans jugement, il faut s'y être préparé et avoir 
fait la preuve de sa solidité intérieure. "Après avoir été entendus en 
entretien, les candidats suivent une formation initiale de cinq jours 
portant sur les concepts de base des soins palliatifs, l'écoute, 
l'empathie...", explique Laetitia Dosne, 48 ans, responsable de la 
communication de l'association et elle-même accompagnante bénévole. Par 
la suite, les bénévoles sont supervisés en situation durant trois mois. 
Puis, ils bénéficient d'une formation continue sous forme de séminaires 
ou groupes de paroles. Un vrai parcours initiatique et un engagement 
humain très encadré.

Récapitulons. Pour être un bon bénévole, il faut donc: être motivé par 
la cause défendue par l'association choisie; s'y engager vraiment; avoir 
quelque chose de spécifique à lui apporter (une compétence, des 
connaissances ou de la chaleur humaine). Autrement dit, il ne faut pas 
devenir bénévole pour de mauvaises raisons et sans préparation.  

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Denis Lebioda
Chargé de mission 
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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