[Infoligue] Votre association est devenue une entreprise et vous ne le saviez pas
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 3 Nov 08:27:41 CET 2011
Votre association est devenue une entreprise et vous ne le saviez pas
Publié par : http://www.loi1901.com
Le : 01-11-2011
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Il y a parfois des circulaires qui circulent sans en avoir l'air...
Celle du 18 janvier 2010 relative aux relations entre les pouvoirs
publics et les associations avançait sous le masque sympatique de la
clarification et sur l'air si agréable d'une comptine pour enfants. Il a
fallu un peu de temps pour se réveiller après la fête. Mais comme
souvent, les lendemains sont difficiles et cette circulaire a sonné le
glas de bien des espérances...
Ce document administratif a en réalité entériné la banalisation du mode
d'intervention économique des associations, y compris lorsque celui-ci
relève de l'intérêt général ou présente un caractère social.
Le résultat ne s'est pas fait attendre très longtemps... Toutes les
aides financières accordées aux associations « à caractère économique »
sous quelque forme que ce soit relèvent désormais par principe de la
réglementation des aides d'État.
Il en résulte que presque toutes les activités associatives sont
devenues tout simplement des activités économiques. C'est une notion
communautaire (ah... l'Europe NLDR) qui impose ce concept.
Désormais, c'est le principe de libre concurrence (celle qui se doit
d'être en plus "non faussée" NLDR) qui prévaut dans les relations
financières entre collectivités publiques et associations. Ce n'est donc
que par exception que ces dernières conservent le droit de bénéficier de
concours financiers sous la forme de subventions dans une limite de
200.000 euros et sur une période de trois ans.
Le problème se pose (comme souvent NLDR) pour les petites associations.
Car ce seuil de 200 000 euros intègre toutes les aides publiques
éventuellement perçues par l'association, y compris les éventuelles
facilités (mises à disposition de locaux, de matériel ou de personnel).
Il devient donc urgent d'imposer une convention spécifique, moins
lourde, pour les petites associations qui sont toutes en dessous de ce
seuil.
Admirez, comme nous l'avons fait, la réponse en langue de bois pur chêne
du ministère... Nous avons là, une leçon en la matière. Bravo l'artiste !
*Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la
vie associative publiée dans le JO Sénat du 13/10/2011*
La circulaire du Premier ministre du 18 janvier 2010 n'a pas pour objet
de consacrer les dispositions du traité de fonctionnement de l'Union
européenne qui sont directement applicables. Elle vise principalement à
sécuriser le cadre juridique des relations financières entre les
pouvoirs publics et les associations, notamment au regard de la
réglementation européenne relative aux aides d'État et de son
articulation avec les règles nationales de la subvention.
La réglementation des aides d'État s'applique à toute entreprise
recevant un financement public, dès lors qu'elle exerce une activité
économique d'intérêt général quel que soit son statut juridique
(associatif ou autre) ou la façon dont elle est financée par la
collectivité publique.
Cette notion d'activité économique recouvre toute offre de biens ou de
services sur un marché donné. Le fait que l'activité concernée soit de
nature sociale n'est pas suffisant pour faire exception à la
qualification d'activité économique au sens du droit des aides d'État.
Le fait que l'entité susceptible de bénéficier du concours public ne
poursuive pas un but lucratif ne signifie pas pour autant que les
activités qu'elle exerce ne soient pas de nature économique.
Dans ce cadre, la circulaire du 18 janvier 2010 propose des outils aux
services de l'État.
La note annexée à ce texte est destinée à rappeler des règles simples et
accessibles à tous. Elle constitue la première étape d'une démarche de
clarification qui se poursuit avec l'appui du secrétariat général des
affaires européennes (SGAE).
À l'issue de travaux interministériels approfondis et de consultations
des représentants des collectivités territoriales et des associations,
un modèle unique de convention d'objectifs, annuelle ou pluriannuelle, a
été élaboré pour constituer un nouveau cadre de référence pour
l'attribution de subventions aux associations.
Annexée à la circulaire du 18 janvier 2010, cette nouvelle convention de
financement a été élaborée avec le souci de prendre en compte les
différentes exigences juridiques applicables, nationales ou
communautaires, dont notamment la règlementation relative aux aides d'État.
Les aides accordées et n'excédant pas le plafond de 200 000 EUR cumulés
sur trois exercices consécutifs ne sont pas considérées comme des aides
d'État portant atteinte à la concurrence.
En exemptant les subventions de faible montant, cette règle établit un
plancher au-dessous duquel l'aide ne relève pas du champ d'application
de l'article 107 du traité. Ce montant de 200 000 EUR ne représente donc
pas une somme maximale de financement public autorisé mais seulement un
seuil d'entrée dans le champ d'application de l'article 107 du traité.
Au-delà de ce montant, les subventions et autres concours versés à des
associations peuvent être qualifiés d'aide d'État en droit communautaire.
Une telle qualification ne conduit pas pour autant à rendre l'aide
incompatible avec le traité. Le modèle de convention d'objectifs,
annuelle ou pluriannuelle, a été rédigé à cette fin. Le cadre temporaire
adopté par la Commission européenne le 26 novembre 2008 pour aider les
entreprises touchées par la crise économique et financière prévoyait un
relèvement du seuil de minimis à 500 000 EUR jusqu'au 31 décembre 2010
dans des conditions limitativement définies.
Par une décision du 19 janvier 2009, la Commission a autorisé le régime
temporaire français permettant à l'État et aux collectivités
territoriales d'accorder jusqu'à fin 2010 des aides allant jusqu'à 500
000 EUR aux entreprises, qui n'étant pas en difficulté au 1er juillet
2008, l'étaient devenues depuis lors en raison de la crise économique.
Ce cadre était donc d'application sélective et limitée, le plafond
commun de minimis de référence restant fixé à 200 000 EUR.
Le maintien de cette mesure limitée dans son champ d'application et dans
le temps était du ressort de la Commission européenne avec l'accord des
États membres.
Celle-ci a publié le 23 mars 2011 une communication relative à la
réforme du droit des aides d'État applicable au financement des services
d'intérêt économique général (SIEG). Cette communication accompagne un
rapport de la Commission portant sur la mise en oeuvre de ces règles
après l'adoption du paquet "Monti-Kroes" en 2005, lui-même fondé sur les
rapports et avis remis par les États membres en 2009-2010.
La réflexion de la Commission devrait concerner plusieurs axes :
- clarification des différentes notions utilisées (activités
économiques, entreprise, affectation des échanges intracommunautaires) ;
- question spécifique des missions sociales d'intérêt général (marge
d'appréciation des États membres) ;
- simplification et proportionnalité des règles.
Des règles simplifiées et proportionnées pourraient ainsi être mises en
place, notamment pour les activités sociales et les services locaux. En
concertation avec les représentants des collectivités territoriales, le
Gouvernement devrait être amené à contribuer à cette réflexion.
*Notre avis*
Selon notre décryptage, il semble clair que ce qui a été mis en place ne
sera pas retiré. Tout juste quelques ajustement ici où là quand les
situations "coinceront", entendez par là, quand les associations
refuseront (c'est ce que nous souhaitons... Lire notre Appel aux
associations >>>
http://www.loi1901.com/association-loi-1901/appel-aux-associations.php)
de se prêter au jeu d'une concurrence libre et non faussée. Mais pour
l'essentiel, les jeux sont faits... Comment ne pas avoir une pensée émue
pour l'enterrement définitif d'un référendum pourtant gagné qui avait
refusé cette Europe là.
*En savoir plus
*(1) Question posée par M. Marc Daunis (Sénateur Alpes-Maritimes - PS)
au Premier ministre.
Circulaire du 18 janvier 2010 relative aux relations entre les pouvoirs
publics et les associations : conventions d'objectifs et simplification
des démarches relatives aux procédures d'agrément et ses annexes complètes
>>>
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000021712266
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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