[Infoligue] Les promesses du rajeunissement du personnel associatif

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 31 Oct 16:20:04 CET 2011


Les promesses du rajeunissement du personnel associatif

Numéro spécial économie sociale
Publié par : LE MONDE ECONOMIE
Le : 31.10.11

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Les conséquences de la crise économique sur le financement des missions 
d'intérêt général assurées par l'économie sociale et solidaire (ESS) et 
l'enjeu du renouvellement des générations constituent deux défis majeurs 
pour préserver les atouts de l'ESS en termes d'emplois.

Le secteur associatif constitue 83 % des emplois de l'économie sociale 
et solidaire. Il recrutait jusqu'à présent une moindre proportion de 
jeunes de moins de 25 ans que le secteur privé (22 % contre 35 %) et 
davantage de personnes de plus de 40 ans (40 % contre 27 %).

L'âge moyen de recrutement est de 27 ans dans les activités récréatives, 
31 ans dans le sport, 33 ans dans le médico-social, 35 ans dans la 
santé, 37 ans dans l'action sociale sans hébergement, 39 ans dans la 
culture et 41 ans dans l'enseignement associatif.

Avec plus de 608 000 salariés de 50 ans et plus, c'est plus d'un salarié 
sur quatre de l'économie sociale et solidaire qui devrait prendre sa 
retraite d'ici 2020, selon l'analyse des données de l'Insee faite par 
l'Observatoire national de l'économie sociale du Conseil national des 
chambres régionales de l'économie sociale (CNCRES).

28 % DE RENOUVELLEMENT À ASSURER

Avec 28 % de renouvellement à assurer, les mutuelles et les coopératives 
sont les plus concernées. Cela concerne d'abord les cadres (deux sur 
cinq), mais aussi un employé sur quatre et un ouvrier sur quatre.

Les principaux secteurs d'activité confrontés à ce défi générationnel 
sont ceux de l'action sociale, des activités financières et de 
l'assurance, de la santé et de l'enseignement.

Trois quarts des entreprises concernées ont mis en place soit une 
gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), soit un 
plan senior. 93 % des établissements déclarent vouloir remplacer en 
partie ou en totalité les départs à la retraite.

La mise en place d'une GPEC globale au niveau territorial avec les 
organisations d'employeurs du secteur permettrait de saisir plus 
efficacement les opportunités de ce renouvellement de génération.

Deux tiers des entreprises de l'ESS considèrent que travailler dans 
l'économie sociale et solidaire nécessite des compétences éthiques, 
gestionnaires et managériales particulières.

Certes, certains secteurs (aide à domicile, métiers des soins...) 
emploient une proportion importante de salariés pas ou peu qualifiés ; 
ils requièrent néanmoins des qualités relationnelles importantes.

Cependant, le niveau de diplômes est globalement plus élevé dans les 
branches professionnelles de l'économie sociale et solidaire que dans 
l'ensemble de la population active. Ainsi, 18,6 % des salariés de la 
mutualité sont titulaires d'un bac + 2, contre 13,5 % pour l'ensemble de 
la population salariée.

INTÉGRER L'ÉDUCATION

L'importance du renouvellement de génération à effectuer pose la 
question de l'adéquation entre les formations existantes et les besoins 
des établissements employeurs.

Il est urgent d'intégrer l'éducation à l'économie sociale et solidaire, 
tant aux programmes de formation initiale que dans la formation 
continue. Les branches professionnelles et les mouvements de l'économie 
sociale et solidaire ont déjà engagé un vrai effort en faveur de la 
formation continue et de la qualification des salariés.

L'accord sur la formation professionnelle tout au long de la vie, signé 
avec les organisations de salariés en 2006 par l'Union des syndicats et 
groupements d'employeurs représentatifs dans l'économie sociale 
(Usgeres), l'Union des fédérations et syndicats nationaux d'employeurs 
sans but lucratif du secteur sanitaire, médico-social et social (Unifed) 
et le Groupement des entreprises mutuelles d'assurance (GEMA), regroupés 
au sein du Conseil des entreprises, employeurs et groupements de 
l'économie sociale (Ceges), est symptomatique de cet engagement.

Le taux moyen d'accès à la formation est, selon les organismes 
paritaires collecteurs agréés (OPCA), de 27 % à 47 % des salariés dans 
l'ESS, alors qu'il est de 13 % dans les autres entreprises ayant des 
effectifs comparables.

Plus de deux tiers des associations et des coopératives envisagent de 
remplacer l'ensemble des départs à la retraite. La démographie de 
l'emploi dans l'économie sociale et solidaire apparaît comme une 
formidable opportunité pour les jeunes, qui sont en outre de plus en 
nombreux à vouloir donner un sens à leur travail.

Si les rémunérations ne constituent pas un élément d'attractivité, 
surtout dans les associations, les jeunes générations sont sensibles à 
la qualité de l'emploi au sein de l'ESS, qui résulte d'activités non 
délocalisables ancrées dans le développement territorial, d'un dialogue 
démocratique au sein de l'entreprise, de dynamiques de participation au 
projet collectif, d'une meilleure conciliation entre vie familiale et 
vie professionnelle...

Ce secteur qui employait traditionnellement plus de seniors que la 
moyenne des entreprises pourrait bien changer de visage dans les 
prochaines années, en intégrant davantage les jeunes générations 
confrontées au chômage ailleurs et attirées par une économie 
démocratique qui donne la primauté aux personnes sur le capital.


Guillaume Légaut, délégué général du Conseil des entreprises, employeurs 
et groupements de l'économie sociale (Ceges)

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Denis Lebioda
Chargé de mission 
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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