[Infoligue] Luc Châtel, ministre de l'Education nationale « Donner toute sa place au sport dans l'école... »
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mar 20 Sep 08:24:32 CEST 2011
INTERVIEW Luc Châtel, ministre de l'Education nationale « Donner toute
sa place au sport dans l'école... »
Publié par : Lettre d'information des Acteurs du Sport 324
Le : 20/09/11
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A l'occasion de la journée du sport scolaire, le mensuel professionnel «
Acteurs du sport », a interviewé le ministre.
Le ministère de l'Education nationale a organisé en septembre une «
Journée du sport scolaire »...
Quel est selon vous l'intérêt de la promotion du sport à l'école ?
Le sport peut beaucoup pour l'école et l'école peut beaucoup pour le
sport : ils possèdent la même dimension sociale et les mêmes fondements
éthiques ; ils aspirent au même idéal, celui de l'accomplissement
harmonieux de la personne au sein du collectif. S'il apporte de la
sérénité et apaise le climat scolaire, le sport possède surtout une
dimension éducative incontestable : il met en exergue le goût de
l'effort et du dépassement de soi, la volonté de progresser et de
s'accomplir, le respect des règles et de l'autre... Il permet aussi à de
nombreux élèves de révéler des potentialités trop souvent insoupçonnées.
Nous devons lui donner toute sa place et son efficacité dans l'école.
Vous semblez promouvoir le sport à l'école en multipliant les
dispositifs. Or, sur les trois heures
de sport inscrites, elles, dans les programmes, seules 2h15 en moyenne
seraient effectives...
Tout d'abord, il y a une grande complémentarité dans les dispositifs, au
bénéfice des élèves, puisqu'ils leur permettent d'avoir accès à
différentes formes de pratique physique, dans un cadre garantissant la
transmission des valeurs éducatives du sport... Quant à l'enseignement
obligatoire d'EPS, ses horaires varient de deux à quatre heures suivant
les niveaux de classe concernés et il revient aux acteurs académiques de
les rendre effectifs.
A encourager trop le sport péri-scolaires ne craignez vous pas d'accentuer
la confusion et les inégalités entre les élèves des communes plus riches
et les autres ?
Les dispositifs encouragés sont d'abord scolaires. Et un certain nombre
d'entre eux engagent des partenariats, non pas pour amener de la
confusion, mais bien au contraire pour gagner en complémentarité et en
lisibilité ! Quant à l'équilibre et au maillage de l'offre sportive sur
l'ensemble du territoire, sachez que si je poursuis cette politique de
développement du sport à l'école, c'est bien pour permettre à chaque
élève, au cours de son parcours scolaire, d'avoir accès à différentes
formes de pratiques sportives, alors même que son environnement familial
ne lui aurait pas permis.
En juin 2010 a été installé un comité de pilotage sur les rythmes
scolaires...
Pourquoi ne pas avoir attendu son avis pour étendre « Cours le matin,
sport l'après-midi » ?
Les premiers résultats de l'enquête nationale qui nous sont parvenus fin
mai ont confirmé les effets positifs de cette expérimentation. Les chefs
des établissements participants ont en effet affirmé que la motivation
des élèves engagés avait augmenté, que leur assiduité avait gagné en
constance, que le climat de la vie scolaire s'était sensiblement
amélioré à tous les niveaux. D'ores et déjà, le dispositif est
plébiscité par les élèves et par leurs parents. Près d'un chef
d'établissement sur deux note une amélioration des résultats scolaires.
Ce premier retour d'expérience démontre que l'innovation pédagogique et
la réorganisation du temps scolaire peuvent avoir des résultats
sensibles sur notre système éducatif.
Des conventions de partenariat lient votre ministère au CNOSF et aux
fédérations sportives.
Quelles en sont les traductions concrètes ?
Le sport scolaire, ce n'est pas le sport par l'école et exclusivement
par elle : nous devons nous enrichir de toutes les énergies des acteurs
du sport dans notre pays. C'est tout le sens de la convention-cadre que
j'ai signée le 25 mai 2010 avec le président du CNOSF et de celles
signées avec les fédérations sportives (une vingtaine à ce jour). Ces
conventions sont désormais quadripartites - avec l'Usep et l'UNSS - afin
de garantir un continuum de la pratique sportive tout au long de la
scolarité. Les signataires s'engagent à favoriser la pratique de
l'activité concernée, l'accès aux installations sportives et le prêt de
matériel, à accompagner certains dispositifs, notamment par l'appel à
des cadres fédéraux et par la labellisation de documents pédagogiques.
Les professionnels de l'éducation par le sport eux-mêmes remettent en
cause les a priori
sur les valeurs éducatives du sport. Qu'en dites-vous ?
Le sport est reconnu comme un moyen d'enrichissement physique, moral,
culturel et intellectuel. Source de plaisir et d'accomplissement
personnel, il contribue à la formation d'un citoyen cultivé, lucide,
autonome et socialement éduqué. Que ce soit dans le cadre de
l'enseignement obligatoire de l'EPS, dans le cadre de l'association
sportive, dans le cadre du volet sportif de l'accompagnement éducatif,
dans les sections sportives ou dernièrement dans le cadre de
l'expérimentation « Cours le matin, sport l'après midi », j'accorde
toute ma confiance aux enseignants d'EPS pour mutualiser leur expertise
avec les intervenants du monde sportif.
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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