[Infoligue] Les premiers emplois d'avenir attendus avant la fin de l'année

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 30 Aou 09:08:31 CEST 2012


Les premiers emplois d'avenir attendus avant la fin de l'année

Publié par : http://www.localtis.info/
Le : mercredi 29 août 2012

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Le ministre du Travail, Michel Sapin, a exposé le dispositif des emplois 
d'avenir mercredi 29 août 2012. Objectif de ces contrats : lutter contre 
le chômage des jeunes en très grande difficulté d'insertion et sans 
qualification. 150.000 emplois d'avenir sont prévus, dont 100.000 dès 
2013, voire avant, si la mobilisation générale le permet.

Michel Sapin, ministre du Travail, a donné le détail du dispositif des 
emplois d'avenir, l'une des mesures phares du gouvernement en matière 
d'emploi, à l'occasion d'une conférence organisée le 29 août 2012. Le 
calendrier est serré. Le projet de loi sur les emplois d'avenir sera en 
effet le premier texte inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée 
nationale, lors de sa session extraordinaire qui doit démarrer le 10 
septembre 2012. Et le ministre présentera son texte dès le 4 septembre 
devant la commission parlementaire. Une urgence justifiée par la 
situation de l'emploi qui se dégrade encore. Les derniers chiffres du 
chômage publiés le 29 août par le ministère du Travail pour le mois de 
juillet 2012 sont en hausse de 1,4% (41.300 chômeurs en plus) par 
rapport à juin 2012. Soit une hausse des demandeurs d'emploi de 
catégorie A (les chômeurs n'ayant exercé aucune activité) de 8,5% sur un 
an. On compte aujourd'hui 2.987.100 chômeurs.
Avec les emplois d'avenir, 150.000 contrats doivent être signés d'ici à 
2014, dont 100.000 dès 2013. A la différence des emplois jeunes, 
déployés entre 1997 et 2002, ces emplois sont destinés aux jeunes de 
moins de 25 ans en très grande difficulté d'insertion dans l'emploi et 
de faible qualification.

Ils sont aussi dédiés aux zones dans lesquelles le taux de chômage des 
jeunes est le plus fort, comme dans les quartiers sensibles, où il 
atteint parfois 50%, ou dans les DOM où il est nettement supérieur à la 
moyenne.

"Quelques mots pour me féliciter que ce travail interministériel ait 
permis que dans la loi nous puissions cibler tout particulièrement les 
jeunes des quartiers en difficulté mais même plus précisément les jeunes 
issus des zones urbaines sensibles (ZUS). C'est un taux de chômage des 
16-25 ans qui est deux fois supérieur, voire trois fois supérieur dans 
ces ZUS", a affirmé François Lamy, ministre de la Ville, citant le taux 
record de 57% dans les quartiers nord d'Amiens, qui ont connu 
dernièrement de graves échauffourées . "Avant même la sécurité, c'est 
l'emploi qui est demandé par les jeunes et par les familles. Je me 
félicite que ce dispositif permette de redonner de l'espoir", a précisé 
le ministre.

Pas de contrat sans accompagnement

Les emplois d'avenir vont principalement concerner le secteur 
non-lucratif, comme les collectivités locales, les établissements 
dépendants de ces collectivités, les associations et le secteur de 
l'économie sociale et solidaire. Pour ce secteur non-marchand, l'aide 
accordée par l'Etat correspondra en moyenne à 75% du montant brut de la 
rémunération du jeune pendant trois ans. Ces emplois concerneront aussi, 
mais à la marge, le secteur privé. Dans ce cas, la subvention de l'Etat 
sera réduite à 30 ou 35%. La subvention sera versée pour un an, 
renouvelable sur trois ans. Le gouvernement compte privilégier le 
soutien aux contrats à durée indéterminée, même s'il sera possible de 
conclure des contrats à durée déterminée.

Le gouvernement entend mettre l'accent sur l'accompagnement. "Il n'y 
aura pas de signature d'emploi d'avenir sans que nous ayons 
préalablement regardé quel sera l'accompagnement du jeune tout au cours 
de la durée de son contrat", a ainsi souligné Thierry Repentin, ministre 
délégué chargé de la formation professionnelle et de l'apprentissage, 
précisant que l'agrément donné dans le cadre du renouvellement du 
contrat tiendra compte de ce point.

Pour cet accompagnement, l'Etat compte sur Pôle emploi, les missions 
locales, les employeurs et les régions. Ces dernières "ont mis en place 
des emplois tremplin. Il va falloir articuler leur politique d'aide à 
l'emploi des jeunes avec notre dispositif", a détaillé Michel Sapin. Une 
rencontre avec la commission formation de l'Association des régions de 
France (ARF) est prévue sur ce sujet début septembre. "Il s'agit de 
construire avec les régions une offre de formation qualifiante ou 
préqualifiante, organisée de manière suffisamment souple pour qu'elle 
soit suivie par le jeune pendant son emploi notamment s'il ne travaille 
pas à temps plein, a expliqué Thierry Repentin. Sur ce point nous devons 
capitaliser avec nos partenaires régionaux leurs expériences menées en 
matière d'emplois tremplin." Autre objectif poursuivi avec les régions : 
la mobilisation des contrats d'apprentissage à l'issue des emplois 
d'avenir. Ce thème sera également abordé lors de la réunion prévue avec 
l'ARF en septembre.

"Il va falloir faire chauffer le moteur"

L'objectif du gouvernement est de voir les premiers emplois d'avenir 
signés en janvier 2013, voire avant, si les tous les acteurs concernés, 
employeurs, collectivités, services de l'Etat, sont prêts. "Il va 
falloir faire chauffer le moteur, a signalé Michel Sapin, c'est-à-dire 
informer, être en contact avec les grands réseaux (réseaux culturels, la 
ville, le secteur associatif, l'économie sociale, l'habitat). Si cette 
mobilisation, est suffisante, et nous ferons tout pour cela, les 
premiers contrats pourront avoir lieu avant le 1er janvier 2013."

Pour accélérer le processus, le gouvernement a également prévu de 
publier les décrets d'application de la loi dans les semaines qui 
suivront son adoption définitive au Parlement. Une adoption qui devrait, 
d'après les prévisions du ministre, intervenir avant la fin de la 
session extraordinaire.

Le coût total de ces emplois correspond à un peu plus d'1,5 milliard 
d'euros par an. Dans le budget 2013, 2,3 milliards d'euros seront 
inscrits pour cette mesure. L'ensemble sera financé sur le budget du 
ministère de l'Emploi, qui "est un budget prioritaire", a souligné 
Michel Sapin. L'économie faite grâce à la suppression des heures 
supplémentaires, qui correspond à plus de 2 milliards d'euros, devrait 
permettre de faire face à ce surcoût. "Au fond, ce qui tuait l'emploi 
d'un côté, et était inefficace économiquement et socialement, permettra 
de créer des emplois qui seront efficaces économiquement et 
socialement", a ironisé Michel Sapin.

Une part de ces emplois (6.000 pour 2013), sera également réservée à de 
futurs professeurs (voir encadré ci-dessous).

"Un pansement nécessaire"

Par ailleurs, à côté du maintien des contrats aidés à niveau constant en 
2013, le gouvernement mise sur les 500.000 contrats de génération. Ils 
seront le pendant des emplois d'avenir dans le secteur marchand, 
permettant à un jeune de trouver un emploi en étant accompagné par un 
senior, qui gardera ainsi son emploi. Le gouvernement compte saisir les 
partenaires sociaux dès la semaine prochaine pour étudier les modalités 
de ces nouveaux contrats, l'objectif étant une montée en puissance dès 
2013. Enfin, la sécurisation de l'emploi est le quatrième chantier du 
gouvernement pour lutter contre le chômage. Dans quinze jours, le 
gouvernement va saisir les partenaires sociaux d'un document 
d'orientation pour commencer les négociations. "Ce sont donc tous ces 
fronts-là, à l'intérieur de la bataille de l'emploi, qui sont ouverts au 
même moment", a signalé Michel Sapin.

Les réactions concernant les emplois d'avenir sont mitigées. Bernard 
Thibault, numéro un de la CGT, considère ainsi qu'il "faut compléter le 
dispositif par des mesures qui permettent un réel accès à l'emploi", 
tandis que Force ouvrière estime que le grand défi est la pérennisation 
de l'emploi quand l'aide prendra fin. La présidente du Medef, Laurence 
Parisot, a jugé le dispositif "pas terrible". Quant à Guillaume Cairou, 
président du Club des entrepreneurs, il juge que "les emplois d'avenir 
ne sont qu'un pansement mais un pansement nécessaire", ajoutant cette 
condition : "Il faut garantir une formation solide aux jeunes, dans les 
secteurs d'avenir et éviter les effets d'aubaine potentiels."

Emilie Zapalski


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Emploi d'avenir : professeur ?

"Il n'y a pas de crise de la vocation, il y a une crise de recrutement", 
a répété Vincent Peillon, mercredi 29 août, en conférence de presse de 
rentrée. L'emploi d'avenir professeur doit justement "encourager les 
vocations chez les jeunes qui, malgré de bons résultats scolaires et 
universitaires, n'auraient sans cela peut-être jamais envisagé des 
études longues, et contribuer ainsi à répondre aux besoin de recrutement 
à venir".
De fait, le dispositif est ciblé en faveur de 18.000 étudiants "issus de 
milieux modestes" d'ici 2015, dont 6.000 en 2013. Il est ouvert en 
priorité aux étudiants boursiers en deuxième année de licence, "issus 
des zones urbaines sensibles", et se déroule sur une durée de trois ans 
au terme desquels les étudiants devront, comme ils s'y seront engagés au 
préalable, présenter les concours de recrutement d'enseignants de 
l'Education nationale. Les missions confiées aux étudiants évolueraient 
en trois ans : "tâches péri-éducatives" dans un premier temps, puis "des 
activités de plus en plus proches de celles que les enseignants sont 
amenés à mettre en œuvre pour déployer leur action pédagogique dans la 
classe". "Aucun étudiant n'assumera des tâches jusque-là assurées par 
les enseignants", a insisté Vincent Peillon.
Les étudiants seront "accompagnés financièrement" via la création de 
nouvelles bourses de service public dont le montant sera tel qu'il 
garantira un revenu moyen total de l'ordre de 900 euros par mois sur 12 
mois (en prenant en compte les bourses sur critères sociaux et la 
rémunération liée aux heures de mission effectuées au service e 
l'éducation nationale).
Valérie Liquet



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Denis Lebioda
Chargé de mission 
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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