[Infoligue] Les élus en quête de nouvelles pistes de financement pour le spectacle vivant
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mar 24 Jan 09:19:41 CET 2012
Les élus en quête de nouvelles pistes de financement pour le spectacle
vivant
Par H. Girard
Publié par : http://www.lagazettedescommunes.com
Le : 19/01/2012
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Les collectivités et les professionnels ne se font aucune illusion sur
les difficultés à venir. Les Biennales du spectacle vivant (BIS), des 18
et 19 janvier 2012 à Nantes, ont été l’occasion d’évoquer de nouvelles
pistes de travail.
« Il va falloir que nous retroussions nos manches pour trouver des
solutions », a lancé Jean-Pierre Saez, directeur de l’Observatoire des
politiques culturelles (OPC), lors d’une table ronde sur l’évolution des
budgets culturels, organisée par les 5èmes Biennales du spectacle
vivant, qui se sont tenues à Nantes les 18 et 19 janvier.
Sombres constats - Au vu de l’évolution des financements publics
(stagnation globale des crédits de l’Etat, baisse des subventions dans
de nombreux départements), il y a urgence.
Jean-Louis Jossic, maire-adjoint à la culture de Nantes a, par exemple,
égrené les baisses des aides de l’Etat aux acteurs culturels de sa ville
: moins 25 000 euros pour la compagnie Royal de Luxe, moins 20 000 euros
pour la Folle journée et le Lieu unique (Scène nationale), etc.
A l’instar d’une dizaine d’autres directions régionales des affaires
culturelles (Drac), celle des Pays de la Loire est touchée par la
réorganisation des moyens d’intervention du ministère de la Culture sur
l’ensemble du territoire national [lire notre encadré].
De l’aveu même du Directeur général de la création artistique (DGCA,
ministère de la Culture), Georges-François Hirsch, « nous sommes dans un
contexte des plus tendus. »
Baisse du nombre d’emplois - Une situation qui se traduit, aussi, par
une baisse du nombre d’emplois artistiques. « Moins 11 % dans notre
région et un recours croissant aux CDD », a souligné le vice-président
du conseil régional des Pays de la Loire, Alain Gralepois, pour qui la
situation est d’autant plus alarmante que la hausse de la TVA risque
d’avoir un fort impact sur la fréquentation des spectacles : « Par ce
biais, l’Etat va récupérer les subventions qu’il aura versées. »
De son côté, Emmanuel Constant, vice-président du conseil général de
Seine-Saint-Denis et représentant de l’Assemblée des départements de
France au Conseil des collectivités territoriales pour le développement
culturel, a pointé les conséquences à court terme pour la jeune création
: « Les structures naissantes sont les plus menacées, c’est-à-dire tout
ce qui relève du renouvellement artistique. »
Marges de manoeuvre - A la lumière de ces sombres constats, les élus
sont donc prêts, à l’instar d’Alain Gralepois, à « réinventer ensemble
un modèle ».
D’autant que pour Jean-Pierre Saez, il existe encore des marges de
manœuvre inexplorées, à commencer par le renforcement des partenariats
au niveau intercommunal, « un espace d’innovation ».
L’intercommunalité culturelle est sur la pente ascendante : elle pesait
déjà, en 2006, un milliard d’euros dans le financement de la culture,
selon les chiffres présentés par le directeur de l’OPC.
« De même une étude d’Arcade (ndlr : agence du spectacle vivant de la
région Paca) a récemment montré que la culture est devenue le premier
secteur d’intervention de l’intercommunalité dans cette région ».
Les budgets culturels des villes et des agglomérations résistent
également plutôt bien, comme l’a constaté l’Association des directeurs
des affaires culturelles de ces collectivités.
« Cela s’explique par le fait qu’elles assument souvent la charge
d’équipements nouveaux ou en développement », avance Michel Rotterdam,
en poste à Dijon (Côte d’Or), qui s’inquiète, en revanche, de la
disparition de l’action culturelle dans les contrats urbains de cohésion
sociale (Cucs) et des emplois aidés, « qui ont eu un effet structurant ».
Mais jusqu’à quand résisteront les villes ? Nombre d’élus craignent un
effet « domino » par le biais de l’affaiblissement des financements croisés.
Mise sous dotation - Autres pistes évoquées : l’implication dans
l’économie sociale et solidaire, la multiplication des expérimentations,
le renforcement du rôle des régions et des partenariats institutionnels,
le mécénat… Les élus sont prêts à explorer toutes ces nouvelles voies.
Mais nombreux sont ceux qui redoutent d’être freinés par un « retour à
la centralisation, induit par la mise sous dotation des collectivités »,
dénoncée par Emmanuel Constant.
Redistribution au sein des Drac
Devant les élus et les professionnels du spectacle vivant, réunis aux
Biennales du spectacle vivant, à Nantes, le directeur général de la
création artistique Georges-François Hirsch, a précisé, le 18 janvier,
le mécanisme financier en cours au sein du réseau des directions
régionales des affaires culturelles (Drac).
Le ministère de la Culture procède à une « réorganisation des
interventions de l’Etat sur le territoire exécutées jusqu’en 2013 ». «
Après concertation », 10 Drac vont recevoir moins de crédits, tandis que
10 autres vont en recevoir plus. « Au total, 6,8 millions d’euros seront
redéployés. Le solde de 500 000 euros sera reversé aux Drac. » Pour
éviter que des structures ou des compagnies soient durement affectées
par ces transferts, « les préfets ont entamé un dialogue avec les
collectivités ».
Des mises en commun de moyens sont à l’étude. Ce sera le cas, par
exemple, pour le Théâtre des Deux-Rives (centre dramatique régional de
Haute-Normandie, Rouen) et la Scène nationale du
Petit-Quevilly-Mont-Saint-Aignan).
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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