[Infoligue] Intervention de Madame la Ministre des Sports, de la Jeunesse, de,l’Education Populaire et de la Vie Associative

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 14 Juin 15:02:31 CEST 2012


              
Réunion des DRJSCS – jeudi 31 mai 2012

Intervention de Madame la Ministre des Sports, de la Jeunesse, de
l’Education Populaire et de la Vie Associative

Madame la Secrétaire Générale,
Mesdames et Messieurs les Directeurs,
Mesdames, Messieurs,

C’est avec un grand plaisir que j’interviens devant vous dans mes
nouvelles fonctions à la tête d’un ministère de plein exercice en
responsabilité de 4 secteurs : les sports, la jeunesse,     l’éducation
populaire et la vie associative.

Il s’agit d’un périmètre élargi, que d’aucuns qualifierait d’historique
tant ces 4 secteurs sont intimement liés, pourtant si souvent écartelés,
voire négligés.
     
Permettez-moi de m’arrêter quelques instants sur l’organisation
actuelle de notre ministère. Je sais en effet combien tant les
personnels que nos interlocuteurs ont pu être fragilisés par la
réorganisation territoriale de l’Etat dans laquelle vous vous êtes tous
personnellement beaucoup investis.

Même si vous le savez, cette maison n’est pas une inconnue pour moi,
dès ma prise de fonction, j’ai souhaité rencontrer rapidement, outre les
personnels de la DJEPVA, de la direction des sports, de l’INJEP, des
personnels de la direction régionale d’Ile-de-France. J’ai pu apprécier
leur engagement et leur motivation dans l’accomplissement de leurs
missions.

Je vais désormais poursuivre ces rencontres dans l’ensemble des
régions et j’aurai donc l’occasion d’avoir des échanges approfondis
avec chacun d’entre vous, ainsi qu’avec les personnels des
établissements du ministère.

Je voulais ce matin pouvoir prendre le temps de ce mot d’accueil.
Depuis ma prise de fonction, j’ai déjà mesuré combien la mise en
place au niveau territorial des nouvelles directions (DRJSCS, DDCS,
DDCSPP) a été vécue comme une dilution des spécificités de l’action
« jeunesse, sports, vie associative », et comme la question de
l’adéquation entre les missions et les moyens mis à votre disposition –
notamment dans l’articulation entre le niveau régional et le niveau
départemental – se pose avec une acuité particulière.

J’ai demandé aux directeurs d’administration centrale, et au secrétariat
général, qu’un certain nombre de réformes engagées soit gelé
(réorganisation de la direction des sports, création du service à
compétence nationale pour la gestion des conseillers techniques
sportifs, fusion du corps des IASS et IJS...), afin de me permettre de
prendre le temps de la réflexion, pour faire évoluer notre organisation
en cohérence avec le nouveau périmètre du ministère et les priorités
définies que je souhaite rendre plus lisibles.

C’est dans cet esprit que j’ai sollicité l’inspection générale de la
jeunesse et des sports, pour qu’elle me propose, sur la base d’un bilan
de l’organisation actuelle du ministère, les évolutions adaptées à
l’ambition gouvernementale. Un premier rapport d’étape concernant
prioritairement l’administration centrale et les grands opérateurs
nationaux devra m’être re             mis fin juin, et les conclusions 
de la mission
traitant de l’administration territoriale et des autres établissements
seront rendues fin juillet. Sa réflexion devra également s’inscrire dans
la perspective d’une nouvelle étape de décentralisation.

Sans attendre ce rapport, il m’apparaît aujourd’hui indispensable, pour
mettre en œuvre de manière efficace la politique de l’Etat en matière
de sport, de jeunesse, d’éducation populaire et de vie associative, de
réfléchir ensemble à nos missions prioritaires. Cela impliquera
vraisemblablement de faire des choix parmi les nombreuses missions
qui vous sont aujourd’hui confiées ; dans le contexte budgétaire
contraint qui s’impose à nous, ma responsabilité consiste, en étroite
concertation avec les différents acteurs et donc aussi avec vous, à
envisager l’abandon de certaines activités, le transfert de certaines
autres et/ou une organisation différente pour les exercer, afin de
concentrer les efforts et les moyens de l’Etat sur mes priorités.
J’ai décidé de mettre en place prochainement un groupe de travail,
piloté par mon cabinet, qui associera le secrétariat général, la direction
des sports, la direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la
vie associative, des représentants des directions régionales, des
directions départementales et des établissements. Ce groupe de travail
associera également dans un second temps, les organisations
syndicales et professionnelles représentatives. Il s’agira, d’ici
l’automne, de formuler des propositions d’évolution des missions.
     
S’agissant des priorités, il n’est évidemment pas question
d’anticiper sur les travaux qui s’engagent, mais il m’appartient de
préciser les principaux enjeux sur lesquels nous allons devoir
travailler ensemble.

Le Président de la République s’est engagé dans la mise en œuvre
d’une politique ambitieuse en matière de jeunesse – les décrets
d’attribution des différents ministères la traduisent dans les faits. Il me
revient désormais d’impulser une politique globale et transversale.
L’enjeu est bien de dépasser l’addition des politiques sectorielles de
jeunesse, pour en assurer la coordination dans une dimension
interministérielle, mais aussi partenariale (avec les associations, les
collectivités locales, les caisses d’allocations familiales...).
Je proposerai de réunir d’ici la fin de l’année un comité
interministériel de la jeunesse qui, rappelons-le, ne s’est pas réuni
depuis 2009.

Le caractère prioritaire de ce pilotage interministériel des actions en
faveur de la jeunesse, devra bien sûr être décliné au niveau régional
selon des modalités qui auront à être précisées avec vous.

Sur ce sujet, je dois prochainement rencontrer le Ministre de
l’Education Nationale, Vincent PEILLON, tant, comme vous le savez
tous, la question de l’articulation entre le temps scolaire et le temps
péri et extra scolaire, dans le cadre d’un calendrier scolaire modifié,
est essentielle à la mise en place de politiques éducatives locales
concertées avec l’ensemble des acteurs, au premier rang desquels les
collectivités locales et les associations.

Outre la nécessaire transve             rsalité de notre action, il 
convient de
rappeler ici l’enjeu fort que représente pour nos concitoyens la
mission historique de ce ministère en matière de protection des
mineurs en accueils collectifs, qu’il s’agisse du contrôle ou de
l’évaluation de leur action éducative. Je sais pouvoir compter sur
votre engagement, en lien avec le niveau départemental, pour assurer
la sécurité des mineurs, en particulier à l’approche de la période
estivale.
      
Je souhaite que l’action du ministère, et donc la vôtre, s’inscrive
résolument dans une politique de soutien à l’éducation populaire.
L’enjeu est en effet de renforcer une citoyenneté active, de
promouvoir le développement personnel et l’éducation tout au long de
la vie en permettant ainsi l’émancipation des individus.

Les associations constituen             t des acteurs majeurs de l’éducation
populaire ; elles sont le lieu privilégié de son expression. Je souhaite à
cet endroit réaffirmer l’importance d’un partenariat avec elles, selon
des modalités qu’il nous appartiendra de repréciser.
      
L’accès à l’autonomie des jeunes par l’engagement, notamment
– mais pas exclusivement – grâce au service civique, le soutien à
l’initiative, à la mobilité internationale et à l’information des jeunes
sont des priorités. Je veux rappeler ici l’objectif de montée en
puissance du service civique fixé à 100 000 jeunes par le Président de
la République pendant le quinquennat. Les directions régionales et les
directions    départementales     sont   des   acteurs  majeurs    de   ce
développement, je mesure l’investissement que cette priorité
nécessitera au sein de vos services.
      
En matière de vie associative, notre mission est aussi
interministérielle. Ainsi, est-il essentiel, quel que soit le champ
d’intervention des associations, de développer la vie associative, de
promouvoir le bénévolat avec le contrat d’engagement, et le
volontariat, dans le cadre d’un plan d’action concerté avec le secteur
associatif, décliné au niveau régional.
     
Cette même ambition concerne bien sûr aussi le sport. Vous le
savez, le sport est au cœur de mon éducation personnelle et de ma
carrière professionnelle puisque je suis médecin du sport. Mes
responsabilités électives au sein des différents échelons des
collectivités locales, m’ont amenée à traiter de cette question au
niveau territorial.
     
Plusieurs chantiers législatifs et réglementaires sont d’ores et
déjà engagés. L’année 2012 avec les jeux olympiques et
paralympiques, mais aussi l’organisation en France les années
suivantes de plusieurs grands événements sportifs vont fortement nous
mobiliser.
     
Mais c’est surtout sur le développement des pratiques pour le
plus grand nombre que nous aurons à travailler ensemble, là encore
dans    un    cadre   interministériel.     Une    rencontre    est  prévue
prochainement avec Mme Marisol Touraine, ministre des affaires
sociales et de la santé. Il s’agit en effet d’affirmer le rôle du sport dans
la politique de santé publique, en particulier en direction des publics
les plus fragilisés, dont évidemment les jeunes. L’objectif est
d’inscrire dans les faits le sport dans tous les dispositifs publics de
santé (projets régionaux de santé, contrats locaux de santé, ateliers
santé ville...) grâce à des partenariats formalisés entre nos services,
les agences régionales de santé, et l’ensemble des acteurs locaux.
     
Je souhaite également mieux associer dans une nouvelle
gouvernance du sport, le mouvement sportif et les collectivités locales
pour un service public du sport sur les territoires. La conférence
nationale du sport devra ainsi être rénovée et déclinée au niveau
régional.
     
Qu’il s’agisse du champ de l’animation ou du sport, votre
mobilisation est par ailleurs indispensable dans le champ de la
formation et de la certification, dans la mesure où il s’agit là de
répondre à un double enjeu : en matière de création d’emplois – avec
la prise en compte également des futurs emplois d’avenir - d’une part,
mais aussi de manière à garantir une qualité éducative d’encadrement
des activités de jeunesse et sportives d’autre part.
    
Je vous le disais au début de mon propos, je sais que vous avez
conduit une réforme difficile et que l’organisation mise en place
demande aujourd’hui à être stabilisée. Vous l’aurez compris, mon
intention n’est pas d’engager de manière précipitée des réformes
d’organisation, source inévitable d’inquiétude pour les personnels. La
méthode que je vous ai présentée consiste, avant toute décision, à
m’appuyer sur les travaux de l’inspection générale, sur les
propositions que vous avez-vous-mêmes, sous l’égide du secrétariat
général, commencé à ébaucher ainsi que sur les réflexions qui
résulteront de la concertation que j’engage. Ma démarche doit en
particulier privilégier la concertation avec les personnels aujourd’hui
mobilisés sur les missions qui relèvent de mon champ de compétence,
qu’ils soient personnels d’inspection, techniques et pédagogiques,
issus des corps spécifiques à « jeunesse et sports » ou non, et bien sûr
personnels administratifs. Il est indispensable qu’ils puissent être
rassurés et valorisés dans leurs compétences et leurs métiers, ceci afin
de garantir un service public de qualité à nos concitoyens.
    
Je sais pouvoir compter sur vous.

Valérie Fourneyron

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Denis Lebioda
Chargé de mission 
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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