[Infoligue] Les jolies colonies de vacances, réalité dès 4 ans

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Ven 22 Juin 14:59:16 CEST 2012


Les jolies colonies de vacances, réalité dès 4 ans

Publié par : LE MONDE
Le : 22.06.2012
Par Rafaële Rivais

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En 2011, près de 75 000 enfants de moins de 6 ans sont partis en 
vacances sans leur famille. En 2011, près de 75 000 enfants de moins de 
6 ans sont partis en vacances sans leur famille.

A partir de quel âge envoyer ses enfants en colonie de vacances ? La 
possibilité s'offre aux parents dès l'âge de 4 ans. C'est ce qu'ont fait 
Michel et Véronique de Amorim, pour les congés de février dernier. Leurs 
jumeaux, Benjamin et Maxime, ont passé une semaine en Seine-et-Marne, 
dans un petit centre avec poneys, piscine et chèvres. "Dès qu'ils sont 
montés dans le car, ils se sont mis à rire avec les moniteurs et les 
copains, ils nous ont oubliés", raconte leur père. Ils sont revenus si 
contents que l'an prochain ils iront au ski, en profitant des offres du 
comité d'entreprise de la Société générale, où travaille leur maman.

En 2011, près de 75 000 enfants âgés de 4 à 6 ans, soit environ 4 % des 
mineurs de moins de 17 ans, sont partis en colonie de vacances, selon le 
ministère des sports. Les familles qui les envoient "sont 
essentiellement des urbains, avec une surreprésentation de foyers 
monoparentaux", constate Patrick Drouet, directeur général de 
l'association Echanges et découvertes, l'une de celles qui en organise 
le plus. "Ils souhaitent que leur enfant profite de la mer ou de la 
campagne, au lieu de jouer dans une cour d'école bitumée accueillant un 
centre de loisirs", ajoute-t-il.

Quatre ans, n'est-ce pas trop tôt pour quitter son cocon familial ? 
"Tout dépend de la capacité de l'enfant à se séparer de ses parents", 
répond le psychiatre Patrice Huerre. "Pour certains, ce sera très 
facile, mais, pour d'autres, l'angoisse sera considérable", avertit le 
spécialiste. "Cela dépend de leur histoire, par exemple du fait que leur 
première enfance ait été marquée ou non par des séparations, comme un 
séjour en réanimation, explique-t-il. Les parents doivent faire 
l'inventaire des circonstances où il y a eu séparation - entrée à la 
crèche ou à la maternelle, départ chez la nourrice - et de la manière 
dont cela s'est passé, avant de prendre la décision de les y envoyer."

"LES PLUS ANGOISSÉS, CE SONT LES PARENTS"

Pour démarrer en douceur, Thierry Barranco, chargé de mission au secteur 
vacances de la Ligue de l'enseignement, conseille de choisir des séjours 
courts, "qui vont du lundi au vendredi, et qui ne sont pas très éloignés 
de la famille". De cette façon, celle-ci pourra facilement venir 
récupérer l'enfant, en cas de problème. M. Drouet assure pour sa part 
que "les plus angoissés, ce sont les parents". Ce sont eux qui réclament 
des rendez-vous téléphoniques avec les enfants, insiste-t-il. Les 
organisateurs le leur déconseillent : "Ils réactivent la douleur de la 
séparation, et la conversation se termine souvent dans les pleurs", 
constate M. Barranco. D'ailleurs, lorsque les parents confient un 
téléphone portable à l'enfant, afin de rester en contact avec lui à 
distance, les moniteurs le mettent de côté.

"En revanche, le petit est informé que ses parents ont appelé, précise 
ce professionnel. Et il peut leur laisser des messages sur un répondeur 
Audiotel", en général hélas surtaxé, "la marge tarifaire allant chez 
l'opérateur". Ce système du répondeur est progressivement remplacé par 
celui du blog, consultable gratuitement sur Internet, que les moniteurs 
remplissent dans la journée avec l'aide des enfants.

L'une des clés de la réussite des séjours pour les petits, c'est leur 
taux d'encadrement, estiment MM. Barranco et Drouet : la réglementation 
impose un animateur pour huit enfants, comme en crèche, mais, dans les 
faits, la plupart des organisateurs proposent un encadrement renforcé : 
un animateur pour cinq ou six enfants. Une autre clé était, jusqu'à 
présent, la "continuité éducative" : une même monitrice référente était 
présente pendant toute la semaine auprès d'un groupe de petits. Elle 
avait bien droit à une journée de congé, mais ce principe était rarement 
respecté : au cours du séjour, elle pouvait en réalité être constamment 
sollicitée. L'enfant qui avait besoin d'un câlin pouvait la trouver à 
toute heure de la journée, et même le soir. Cela va changer cet été, 
l'union syndicale Solidaires Isère ayant obtenu l'annulation du statut 
des moniteurs de colonie, et le Parlement ayant adopté une nouvelle loi 
qui impose des interruptions de travail (voir fenêtre ci-contre). "Du 
coup, il y aura davantage de turnover", prévoit M. Barranco.

En effet, sur une période de sept jours, les moniteurs auront désormais 
droit à une vraie journée de 24 heures sans travail ainsi qu'à deux 
nuits de huit heures, pendant lesquelles, s'ils restent sur place, ils 
ne devront pas être sollicités. Il faudra d'ailleurs le faire comprendre 
à l'enfant, en mettant par exemple un panneau rouge sur sa porte, 
lorsque la colonie ne dispose pas de chambres éloignées... C'est là l'un 
des multiples casse-tête que les organisateurs devront pour la première 
fois avoir à gérer cet été.

Rafaële Rivais



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Inquiétude chez les organisateurs

 

Les responsables de colonies de vacances vont devoir appliquer cet été 
le nouveau décret (du 26 avril) qui régit désormais le statut des 
moniteurs. Le précédent a été annulé par le Conseil d'Etat, car il 
prévoyait un congé de 24 heures par semaine, alors qu'une directive 
européenne de 2003 prescrit une interruption de onze heures par jour. Le 
nouveau décret adapte la directive aux colonies : cette plage de onze 
heures peut être réduite, moyennant des repos compensateurs en fin de 
séjour.

 

"Cela nous oblige à recruter 15 % à 20 % de moniteurs en plus, ce qui va 
créer une tension économique, puisque nous n'avons pas pu augmenter nos 
tarifs cette année", constate Thierry Barranco, chargé de mission au 
secteur vacances de la Ligue de l'enseignement. "Et nous ne sommes pas 
certains de les trouver, car il faut qu'ils aient le brevet d'aptitude 
aux fonctions d'animateur (le BAFA) ou qu'ils soient en cours de 
formation ", s'inquiète-t-il.

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Denis Lebioda
Chargé de mission 
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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