[Infoligue] La subvention bientôt inscrite dans la loi
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 8 Juil 09:27:43 CEST 2013
La subvention bientôt inscrite dans la loi
Publié par :
http://cpca.asso.fr/actualite/la-subvention-bientot-inscrite-dans-la-loi
Le : Vendredi 5 juillet 2013
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Le 27 juin s’est tenue à l’université Pierre et Marie Curie une
conférence organisée par le ministère des sports de la jeunesse et de la
vie associative sur le thème « Associations, subventions, collectivités,
mode d’emploi ». Une occasion de débattre entre acteurs associatifs,
chercheurs et collectivités locales et pour la ministre de la vie
associative, Valérie Fourneyron, de faire le point sur l’avancée des
travaux engagés par le ministère depuis un an.
Inscription de la subvention dans la loi
Premier défi à relever dans le partenariat entre associations et
collectivités : la sécurisation les subventions comme mode de
contractualisation garant de l’initiative associative. Comme l’a indiqué
Viviane Tchernonog à travers la présentation d’un état des lieux chiffré
inédit, « les subventions publiques ont diminué en six ans de 17% tandis
que les commandes publiques ont augmenté à un rythme très rapide de 73%
sur la période ». Pour corriger cette tendance, la ministre a présenté
l’élaboration d’une disposition définissant la subvention au sein du
projet de loi relatif à l’ESS. Une mesure qui ne peut que satisfaire le
monde associatif, et plus particulièrement la CPCA qui a œuvré de
longues années pour faire entendre cette problématique auprès des
pouvoirs publics. Selon la ministre, l’intérêt de cette inscription de
la subvention dans la loi est qu’elle lui confère « une assise juridique
solide, précise et encadrée qui confortera les collectivités dans leur
droit d’y recourir. » Jusqu’à maintenant, seule la jurisprudence
permettait de distinguer la subvention de la commande publique. Dans son
intervention conclusive, Nadia Bellaoui, présidente de la CPCA, a
d’ailleurs qualifié cette définition législative de « très satisfaisante
», car « permettant le financement d’actions initiées, définies et mises
en œuvre par les organismes bénéficiaires. » Saluant la qualité des
discussions avec les ministères pour aboutir à cette définition, cette
dernière a tout de même indiqué que la subvention souffre encore d’un
risque d’incompatibilité avec le droit communautaire. D’où la nécessité,
rappelée par la présidente du mouvement associatif, que cette loi
renvoie à « un décret prévoyant les conditions d’octroi de la subvention
conformes au droit communautaire », dans la mesure où « une circulaire
non opposable aux collectivités territoriales serait insuffisante ».
Evolution des financements publics
Selon Viviane Tchernonog, le fléchissement des subventions est aussi du
à la tendance des régions et des conseils généraux à « préférer les
financements de type commandes pour des motifs variés : formatage des
actions des associations en fonction des politiques locales, meilleure
visibilité des acteurs publics ». L’appropriation par ces dernières de
l’outil contractuel de la subvention est donc aussi un enjeu crucial.
Pour y faire face, la ministre a indiqué avoir « noué un partenariat
avec le Centre nation de la fonction publique territoriale (CNFPT) en
vue d’organiser une démarche de formation sur les spécificités des
relations contractuelles avec les associations. » Cette démarche est
d’autant plus importante que les collectivités territoriales sont
devenues les premiers partenaires du monde associatif face à la baisse
du poids de l’Etat. Une évolution d’ailleurs confirmée par Viviane
Tchernonog qui constate « une montée en charge importante des conseils
généraux et, phénomène plus récent, une baisse du poids des communes
dans le financement des associations. La part des communes passe de
14,1% en 2005 à 11,5% en 2011 quand celle des départements augmente,
s’établissant à 12,3% en 2011, contre 10% en 2005. » A l’approche des
municipales, une telle diminution des financements communaux ne devrait
d’ailleurs pas laisser le monde associatif indifférent.
Tendance à la privatisation du financement
Autre évolution structurelle majeure mise en avant par la chercheuse :
la tendance à la privation des financements associatifs. Selon Viviane
Tchernonog, « les financements publics sont passés de 51% à 49% dans les
budgets des associations entre 2005 et 2011 ». Pour de nombreuses
associations, le recours à une augmentation de la participation des
usagers s’avère la seule alternative à la contraction des financements
publics. Avec le risque, pointé par la chercheuse, que « ce recours aux
usagers induise des processus de sélection des publics associatifs en
fonction de leur solvabilité ». Le monde associatif semble quant à lui
de plus en plus conscient de cette dérive, comme le montre l’invitation
de Nadia Bellaoui à « inventer de nouvelles formes de financements
multi-publics (Etat et collectivités) et privés ancrés dans les
territoires et visant l’innovation sociale et la créativité ».
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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