[Infoligue] La collecte s'installe sur le Web

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Ven 29 Nov 18:20:38 CET 2013


La collecte s'installe sur le Web

Publié par : LE MONDE
Le : 29.11.2013
Par : Jérôme Porier

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KissKissBankBank, My Major Company, Tous Coprod, Ulule : les sites de 
crowdfunding se multiplient pour financer les initiatives artistiques et 
entrepreneuriales.

Sur fond de crise économique et d'augmentation de la pression fiscale, 
la collecte de dons devient de plus en plus difficile en France, selon 
la 18e édition de l'enquête annuelle sur la générosité des Français, 
publiée mardi 19 novembre par l'association Recherches & solidarités. « 
Les dons collectés par les associations et les fondations ont augmenté 
moins vite en 2012, et les tendances pour 2013 semblent fragiles », 
écrivent les auteurs de l'étude.

Dans le détail, la collecte a progressé de 1 % en 2012, à 4 milliards 
d'euros. Un ralentissement notable, après les hausses de 5,6 % en 2011 
et de 8 % en 2010, années marquées par les importantes campagnes en 
faveur d'Haïti. Pour 2013, les premiers chiffres de collecte sont jugés 
inquiétants.

« La proportion des indécis augmente dangereusement, notamment parmi les 
donateurs qui disposent de moyens financiers importants. (…) Les effets 
des annonces fiscales se font clairement sentir », affirment les auteurs 
de l'étude. Ils pointent surtout les difficultés des petites 
associations. « Beaucoup de “petits” collecteurs ne disposent ni d'un 
grand nombre de donateurs pouvant être relancés, ni d'une forte 
notoriété, ni d'un réseau de proximité », notent-ils.

UN MARCHÉ DE LA COLLECTE COUPÉ EN DEUX

Progressivement, le marché de la collecte de dons se coupe en deux. 
Grâce leur image forte, entretenue à grand renfort de publicité, une 
quinzaine d'associations surnagent, seules capables de lever plus de 20 
millions d'euros par an. Parmi elles, les Restos du coeur, la 
Croix-Rouge, le Secours catholique, Médecins sans frontières, l'Unicef, 
la Ligue contre le cancer, Médecins du monde… « Mais pour les petites 
associations, la collecte devient de plus en plus difficile », fait 
remarquer Isabelle Guillemet, présidente d'Enfance et partage, qui 
compte dix salariés et 250 bénévoles. Pour les acteurs dont la notoriété 
est faible, la situation est parfois dramatique.

Le financement participatif peut-il leur offrir une planche de salut ? 
Inventé aux Etats-Unis il y a trois ans, et arrivé en France depuis 
dix-huit mois à peine, le « crowdfunding » (littéralement « financement 
par la foule ») permet à des particuliers de soutenir directement un 
projet sur une plate-forme Internet qui recueille les dons. Selon le 
cabinet américain Massolution, ce marché devrait bondir de 88 % en 2013, 
pour représenter 3,7 milliards d'euros dans le monde. Il existe déjà 
plusieurs dizaines de plates-formes de ce type en France.

Aujourd'hui, les projets financés sont généralement des disques ou des 
films, voire des expérimentations de maraîchage bio ou d'artisanat 
local. Le donateur reçoit une contrepartie dont la valeur est 
proportionnelle à celle du don. Il peut s'agir d'un exemplaire du disque 
qu'il a aidé à financer ou d'un pot de miel bio, par exemple. Les 
projets caritatifs défendus par des associations sont rares, même si une 
dizaine de sites en proposent (My Don, Easycoz, Arizuka, 
Kisskissbankbank, Ulule, Helloasso…).

LE « CROWDFUNDING », UN RELAIS DE CROISSANCE ?

Pour l'instant, leur notoriété est trop faible pour que le financement 
participatif représente un relais de croissance crédible pour les 
associations. Seules 9 % des personnes interrogées par Recherche & 
solidarités ont déjà donné de cette façon et 27 % des sondés « en ont 
déjà entendu parler et déclarent qu'ils pourraient être intéressés ».

Mais demain ? Au sein des associations, les responsables de la collecte 
suivent de près le phénomène. Ils pensent que le crowdfunding pourrait 
constituer pour eux une source de financement complémentaire. « La 
plupart de nos donateurs ont plus de 60 ans, confie Marie Carmen Carles, 
directrice du développement des ressources au Secours catholique. Ces 
outils de collecte pourraient nous permettre de toucher un nouveau 
public, plus jeune. »

Mme Guillemet souligne néanmoins l'existence de freins importants : « 
Sur ces plates-formes, c'est le projet qui est mis en avant, et non 
l'association. Cela pose problème, car nous avons surtout besoin de 
ressources qui ne sont pas affectées à un projet précis. De plus, notre 
but est de construire, dans la durée, une relation de confiance avec le 
donateur. Et c'est nettement plus compliqué sur Internet, car les 
internautes zappent vite. » Les commissions élevées prélevées par les 
sites de crowdfunding (de 5 % à 10 % des montants collectés) risquent 
également de constituer un obstacle pour les associations.

Jérôme Porier

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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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