[Infoligue] Rythmes scolaires, le tissu associatif va-t-il disparaître ?
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Jeu 25 Sep 10:01:27 CEST 2014
Rythmes scolaires, le tissu associatif va-t-il disparaître ?
Publié par : http://essonneinfo.fr/
Par Nicolas Pointu
Le : Mercredi 24 septembre 2014
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La mise en place des nouveaux rythmes scolaires a des méfaits
inattendus. Depuis la rentrée, l’ensemble du monde associatif s’inquiète
de la diminution importante des effectifs. Ayant désormais accès à
d’avantages d’activités sportives et culturelles, les enfants désertent
les clubs, associations, conservatoires, voir médiathèques et
bibliothèques communales. Une tendance qui, si elle se confirme,
impactera de très nombreux aspects de la société. Exemple à Vert-le-Grand.
Ecole
Jean-Claude Quintard est inquiet. Le maire de Vert-le-Grand constate la
préoccupation grandissante de ses administrés engagés dans la vie
associative du village. « Toutes les associations sont touchées : le
Foyer rural, la peinture, la GRS. Le club de Judo a par exemple perdu un
tiers de ses effectifs de jeunes. Les enfants qui venaient à la peinture
le mercredi matin, ne viennent désormais plus. Les parents d’élèves se
disent que les activités désormais réalisées à l’école suffisent. C’est
aussi un moyen d’économiser le prix d’une inscription ou d’une licence.
Nous avons fait un tour de table à la Communauté de Communes du Val
d’Essonne, et toutes les villes observent la même chose », explique l’édile.
Moins de subventions aux associations
Un phénomène qui ne devrait pas être sans conséquence sur la vie
associative locale, le tissu économique associatif ainsi que sur le
travail de citoyenneté réalisé par les encadrants et les Ligues. « Ce
qui est certain, c’est que les subventions communales versées aux
associations dépendent notamment de leurs effectifs. S’il y a moins
d’adhérents, il y aura moins d’argent, lâche le maire. D’autant que
cette réforme coûte extrêmement chère aux communes, environ 90 000 euros
pour nous, et que nous n’avons aucune certitude sur le montant qui nous
sera alloué par l’Etat. »
La fin d’un monde ?
Avec des effectifs à la baisse, certaines associations se sont vues dans
l’obligation de fermer des cours. Qui dit moins de cours, dit baisse de
salaire pour les professionnels associatifs. « On va précariser nos
professions, regrette Emmanuel Huet, professeur au club de judo de
Vert-le-Grand. J’ai déjà supprimé une heure de cours. Les parents
retirent les enfants car ils estiment d’abord qu’ils vont être fatigués
et qu’ils n’ont plus assez de temps pour faire leurs devoirs, puisque
désormais, le lendemain des entraînements, il y a école (NDLR : une
partie des entraînements des enfants ont lieu le mardi soir). Ensuite,
que les initiations scolaires suffisent et que cela permet de ne pas
payer une adhésion. » Autre problème, le travail des associations ne se
limite pas à délivrer une activité sportive ou culturelle sur une
tranche horaire donnée. Elles opèrent une véritable transmission de
valeurs citoyennes autour de chartes bien souvent bâties en coopération
avec le ministère de la Jeunesse et des Sports et divers instances. « Au
judo, nous avons une série de principes abordant la politesse, le
respect ou bien même l’hygiène que nous abordons avec les plus jeunes.
La Fédération le dit d’ailleurs très bien : « Bien dans son corps, bien
dans sa tête. » »
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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