[Infoligue] Service civique : l'environnement, terre d'accueil de 15.000 missions
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Lun 2 Mar 09:57:11 CET 2015
Service civique : l'environnement, terre d'accueil de 15.000 missions
Publié par : http://www.localtis.info
Le : jeudi 26 février 2015
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La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal et le ministre de la Jeunesse
Patrick Kanner ont annoncé le 24 février la création de 15.000 nouvelles
missions de service civique dans le secteur de l'environnement. Pour
accueillir les jeunes volontaires, associations, entreprises et
collectivités vont être mobilisées. Et une fondation créée.
François Chérèque a de quoi être satisfait : pour accompagner la montée
en charge du service civique, le président de l'agence dévolue à son
développement préconisait dans son rapport remis l'été dernier que les
associations ne soient pas les seules mises à contribution, et que les
services de l'État et opérateurs publics puissent aussi y trouver un
intérêt, en lien avec leurs activités et tout en cofinançant des postes.
Chose faite, le 24 février, avec un premier chantier interministériel
débouchant sur une déclaration d'engagement, notamment signée par la
ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, et le ministre de la Ville et de
la Jeunesse, Patrick Kanner.
Ce dernier a précisé que, même si des arbitrages financiers restaient en
cours, tout devrait être opérationnel au 1er juin. Pour l'ancien
président du conseil général du Nord, ce premier pas visant à accueillir
15.000 nouveaux volontaires dans des structures ayant des projets en
lien avec l'environnement - dont 5.000 au plus vite par le biais d'une
fondation spécialement créée - a le mérite de répondre à une demande
croissante au vu du succès rencontré par le dispositif, largement
déficitaire en offres. "Il y a quatre fois plus de demandes qu'il n'y a
de services civiques proposés", rappelait ainsi en début de mois le
président de la République, lors de sa conférence de presse.
Une prise en charge des coûts prévue
Entre 35.000 et 40.000 jeunes sont aujourd'hui en service civique. Ils
étaient 5.000 il y a cinq ans. Le but est de passer à 70.000 dès cette
année puis, progressivement, à 170.000 d'ici à 2017 – un objectif fixé
par François Hollande. Le périmètre des structures d'accueil doit donc
logiquement s'élargir. Dans le viseur de François Chérèque, "les
collectivités, notamment les communes, qui ont encore trop peu bougé et
accueilli 15% des jeunes, les hôpitaux également, une autre mine de
missions d'intérêt général, encore peu exploitée". Pour accompagner la
nécessaire montée en charge, le ministère de l'Ecologie entend orienter
les jeunes vers trois chantiers prioritaires.
Le premier : des missions d'animation territoriale prioritairement
déployées au sein des collectivités ayant répondu à deux récents appels
à projets du ministère, celui sur les "territoires à énergie positive"
(voir notre article du 10 février) et celui sur le zéro déchet (voir
notre article du 6 janvier). Alors que les quelques collectivités ayant
déjà recruté des volontaires – villes de Paris, Lille et Bordeaux en
tête mais aussi les conseils généraux de Meurthe-et-Moselle, de la
Réunion, de l'Essonne et du Bas-Rhin – ne percevaient pas l'aide qui est
versée au titre du tutorat aux associations, des financements ici sont
garantis (une indemnité prise en charge par l'Etat de 467 euros
s'ajoutant au soutien de 106 euros apporté par l'organisme d'accueil).
Voilà sûrement de quoi les remotiver.
En collectivité, des missions d'"animateur en biodiversité"
"Nous en tout cas le sommes, et nous allons motiver notre réseau car il
n'y a que des bénéfices à en tirer", estime Jean-Louis Joseph, président
de la Fédération des Parcs naturels régionaux. Cette fédération, qui
veut attirer au plus vite 70 nouvelles recrues, est conviée à rejoindre
le pilotage du second chantier de structures d'accueil de volontaires,
celui en lien avec la biodiversité. Les missions à y exercer relèveront
de l'information du public, de la médiation avec les populations vivant
à proximité d'un espace naturel, de l'observation de la faune et de la
flore, etc. Des missions qui, comme le précise le référentiel établi
pour l'occasion, doivent être "principalement menées sur le terrain, au
contact du public", sans demander de "connaissances techniques et
pratiques sélectives".
Exemple de mission citée, côté collectivité : au Grand Chalon
(Saône-et-Loire), celle d'animateur en biodiversité, entre autres chargé
de mener des inventaires en jardin privé à la suite d'échanges nourris
avec des particuliers. Côté association, la Ligue pour la Protection des
Oiseaux (LPO) recrute aussi : 182 jeunes y sont passés en service
civique ces quatre dernières années, la moitié ayant été par la suite
embauchée dans le secteur. Les missions : des soins aux animaux en
détresse, des suivis ornithologiques, des comptages d'oiseaux, etc.
Energie, climat, lutte contre la pollution... de nombreuses missions de
sensibilisation à venir
Troisième chantier prioritaire et orientation possible : les secteurs de
l'énergie, du climat et de la réduction des pollutions. Exemples de
missions dans ce domaine : sensibilisation des estivants au tri de leurs
déchets (testé par la communauté urbaine de Strasbourg), des
particuliers au zéro phyto (déjà au conseil général des Landes), des
habitants à la lutte contre les nuisances sonores (à Saint-Paul, à La
Réunion) ou bien à l'entretien des cours d'eau pour prévenir les
inondations (au syndicat mixte des vallées de l'Orb et du Libron, dans
l'Hérault)… On le voit, la palette de missions est très variée.
"Vecteurs de lien social, les jeunes en service civique sont des
apporteurs, des diffuseurs d'informations en lien avec des programmes et
outils que les usagers et habitants ne connaissent parfois pas", a
souligné Ségolène Royal. Ralliées à cette dynamique interministérielle,
d'autres structures plus classiques d'accueil de volontaires proposeront
des projets en lien avec l'environnement. C'est le cas de la Ligue de
l'enseignement qui, forte de plus de 2.000 volontaires accueillis en
2013, s'engage à en mobiliser certains sur des missions de
sensibilisation à l'environnement en milieu scolaire, périscolaire et en
terrain rural. Unis-Cité, l'association pionnière du service civique,
déjà active lorsqu'il se dénommait encore service civil, est aussi de la
partie via son programme Médiaterre et son partenariat avec des
éco-organismes comme Eco-Systèmes pour des missions d'animation de
collecte ou de sensibilisation au recyclage de déchets électriques. Un
partenariat est aussi en cours avec EDF sur le volet de la lutte contre
la précarité énergétique.
Création d'une "fondation du service civique de la transition énergétique"
Aux côtés de la Fondation Agir contre l'exclusion (Face), qui regroupe
de grands groupes français, Unis-Cité vise un millier de missions dès
cette année, autour de trois axes bien définis : maîtrise des
consommations d'énergie des populations précaires par l'usage d'outils
numériques et l'installation de compteurs communicants, mobilité durable
et transports propres pour les populations en difficulté, accompagnement
de locataires s'installant dans des logements basse consommation,
notamment dans l'habitat social. Les bailleurs sociaux seront donc aussi
mobilisés. Et vu l'ampleur du projet Face/Unis-Cité, une fondation doit
être créée pour réunir des fonds ; l'Ademe et des collectivités étant
aussi invitées à le soutenir. Pour cette "fondation du service civique
de la transition énergétique", lancée avec le soutien des deux
ministères, Ségolène Royal a lancé un appel à mobilisation ; une
vingtaine d'entreprises pourrait apporter leur soutien financier.
Morgan Boëdec / Victoires Éditions
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
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