[Infoligue] Le Cese propose que la région coordonne les politiques de la jeunesse

Denis Lebioda denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Ven 27 Mar 09:12:47 CET 2015



Le Cese propose que la région coordonne les politiques de la jeunesse

Publié par : http://www.localtis.info
Le : vendredi 27 mars 2015

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Le Cese appelle à un "big bang" des politiques de la jeunesse. Dans un 
avis du 25 mars, il recommande de créer un conseil d'orientation des 
politiques jeunesse et d'organiser un troisième comité interministériel 
de la jeunesse. Deux attentes auxquelles le ministre de la Ville, de la 
Jeunesse et des Sports a d'ores et déjà répondu favorablement.

Autres propositions : faire de la région le chef de file des politiques 
de jeunesse et transformer la garantie jeunes en un droit.

Patrick Kanner a annoncé le 25 mars qu'un conseil d'orientation des 
politiques jeunesse sera mis en place d'ici à  la fin de l'année et 
qu'un troisième comité interministériel de la jeunesse sera organisé en 
juin 2015, impliquant 300 jeunes, et précédé de quatre rencontres 
territoriales (voir notre article du 26 mars 2015). "Ce troisième comité 
interministériel [après ceux du le 21 février 2013 et le 4 mars 2014, 
ndlr] se déroule dans un format profondément renouvelé. A la fois 
participatif et donnant une place centrale à la parole des jeunes", a 
déclaré le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports qui 
assistait à la présentation d'un avis du Conseil économique, social et 
environnemental (Cese) adopté à cette occasion, sur la sécurisation des 
parcours des jeunes. La première rencontre se tiendra le 9 avril 
prochain à Nantes et la deuxième le 20 mai à Marseille notamment sur 
l'accès aux droits pour les jeunes. "Deux autres dates doivent être 
définies d'ici le mois de juin, deux autres lieux aussi pour ce faire", 
a précisé le ministre.
Dans son avis, le Cese dresse un bilan des recommandations qu'il avait 
formulées dans ses précédents avis consacrés aux jeunes (sur les droits 
sociaux en 2012, l'emploi des jeunes en 2012 et le logement en 2013) et 
fait état de la situation des jeunes en France.
Son tableau est assez sombre. Entre 1,6 et 1,9 million de jeunes ni en 
emploi, ni en formation, 20% de jeunes en dessous du seuil de pauvreté, 
34% des 15-29 ans en emploi précaire, 699.000 jeunes de moins de 25 ans 
au chômage… Malgré les différents dispositifs mis en place au fil des 
années, la situation des jeunes continue de se dégrader. Le Cese met 
toutefois en avant quelques avancées en matière de politique jeunesse, 
comme le plan Priorité jeunesse lancé en février 2013, la nomination 
d'un délégué interministériel à la jeunesse en janvier 2014, la tenue 
des deux précédents comités interministériels à la jeunesse après dix 
ans d'interruption, la mise en oeuvre des emplois d'avenir ou la 
garantie jeunes, qui va concerner cette année 71 territoires au total. 
Mais "il reste beaucoup à faire pour sécuriser les parcours d'insertion 
sociale et professionnelle des jeunes", insiste l'avis.

Pour Antoine Dulin, représentant des scouts et guides de France, 
rapporteur de l'avis, il faut un véritable "big-bang des politiques de 
jeunesse". Outre la reconduction du comité interministériel et la mise 
en place d'un conseil d'orientation, le Cese recommande de faire de la 
région le chef de file de la coordination des politiques de jeunesse et 
de développer une coordination des acteurs territoriaux au niveau des 
bassins de vie. "Il ne s'agit pas de donner la compétence exclusive à la 
région, car c'est intéressant que les autres territoires puissent faire 
des propositions", a-t-il précisé, citant l'exemple de LOR'Jeunes, en 
Lorraine. Dans le cadre de cette initiative, une charte de partenariat a 
été signée entre l'Etat et la région en mars 2012 pour structurer et 
organiser des dynamiques partenariales et transversales en faveur de la 
jeunesse. La proposition du Cese ne fait toutefois pas l'unanimité 
auprès des acteurs concernés. François Chérèque, président de l'Agence 
du service civique, n'est ainsi pas sûr que ce soit la bonne solution. 
"Il y a un élément contradictoire", a-t-il signalé durant les 
discussions en séance plénière, dans la mesure par exemple où le RSA, 
dont les jeunes peuvent être bénéficiaires, est coordonné par le 
département.

Sans se prononcer sur la place des régions, Patrick Kanner a souhaité 
qu’en milieu rural, dans les quartiers de la ville et en outre-mer, "une 
gouvernance élargie entre collectivités, associations et jeunes 
eux-mêmes" crée "des points d'entrée d'accueil uniques pour les jeunes 
de 13 à 30 ans".

Transformer la garantie jeunes en un droit

Le Cese préconise aussi de transformer la garantie jeunes en un droit 
pour tous les jeunes. Actuellement, la garantie jeunes concerne 8.500 
jeunes. 50.000 devraient en bénéficier en 2015 et 100.000 en 2017. 
Destinée aux jeunes de 18 à 25 ans en situation de grande précarité 
(sans formation, sans emploi, dont les revenus ne dépassent pas un 
certain seuil), ce dispositif offre un accompagnement spécifique pour 
construire un projet d'insertion sociale et professionnelle. D'après le 
Cese, davantage de jeunes pourraient en profiter. En Seine-Saint-Denis 
par exemple, à peine 1.000 jeunes en bénéficient sur les 40.000 inscrits 
dans les missions locales. La démarche permettrait en outre de 
simplifier le millefeuille des dispositifs d'aides actuellement en 
vigueur. Aujourd'hui, une mission locale peut gérer jusqu'à 80 
dispositifs d'insertion sociale et professionnelle. Le Cese estime que 
le contrat jeune majeur, géré par les départements, devrait devenir un 
droit pour tous les jeunes confiés à l'aide sociale à l'enfance (ASE). 
Il invite aussi à ouvrir la nouvelle prime d'activité, issue de la 
fusion entre la prime pour l'emploi (PPE) et le RSA activité, aux 
étudiants et aux apprentis et non pas seulement aux jeunes travailleurs 
(ke ministre François Rebsamen a récemment proposé une ouverture en 
durection des apprentis).
Autre recommandation : faire de la santé des jeunes une priorité, en 
permettant un accès automatique à la couverture maladie universelle 
(CMU), CMU-C (complémentaire) ou à l'aide pour une complémentaire santé 
(ACS) aux jeunes mineurs pris en charge par l'ASE, aux jeunes 
bénéficiant du contrat jeune majeur et à ceux qui bénéficient de la 
garantie jeunes.

Concernant le logement, le Cese estime qu'il faut améliorer l'efficacité 
des aides au logement. Parmi les moyens envisagés : la révision du 
montant de référence pris pour le calcul de l'aide personnalisée au 
logement (APL), le maintien de la possibilité de concilier le bénéfice 
des aides personnelles au logement et le rattachement au foyer fiscal 
des parents, et la mise en oeuvre de la garantie universelle des loyers 
dernièrement remise en cause par le gouvernement .

Emilie Zapalski

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Des missions locales à bout de force ?

Le 27 mars 2015, la mission locale de Paris sera en grève à la suite 
d'un plan de redressement donnant lieu à la suppression de 17 postes sur 
les 160 que compte la mission locale. "Nous recevons chaque année 20.000 
jeunes en entretien et nous avons en contact 24.000 autres, avec 10.000 
nouveaux jeunes par an, le tout pour 140 personnes ; les dispositifs se 
sont empilés, comme les emplois d'avenir, la garantie jeunes, le 
dispositif pour les jeunes décrocheurs, et nos missions ont été 
étendues", insiste Cécile Rabouin, chef de projet à la mission locale de 
Paris. Les syndicats réclament notamment l'embauche immédiate de dix 
conseillers en CDI à temps plein pour renforcer les équipes les plus en 
difficulté, et l'embauche en CDI du personnel en CDD pour mettre en 
oeuvre les emplois d'avenir.

Plus globalement, une journée de grève interprofessionnelle est 
organisée le 9 avril à l'appel de CGT-FO-FSU-Solidaires contre le pacte 
de responsabilité et la loi Macron et pour une hausse des salaires, le 
service public de l'emploi et la protection sociale. La baisse des 
moyens financiers pour les associations et les services publics est 
ainsi mise en avant, tout comme les suppressions de postes et le gel des 
salaires. "Dans les missions locales, les pressions et les dispositifs 
s'accumulent sans embauche et sans hausse de la valeur du point, 
signalent ainsi les syndicats, dans un communiqué du 24 mars, les arrêts 
maladie augmentent, le service n'est plus rendu dans des conditions 
décentes."
E.Z.

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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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