[Infoligue] Un « congé engagement » non rémunéré va voir le jour
Denis Lebioda
denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
Mar 22 Mar 09:58:34 CET 2016
Un « congé engagement » non rémunéré va voir le jour
Publié par : http://www.la-croix.com/
Par : JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS
Le : 22/03/2016
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Réservée aux seuls élus des instances associatives, cette mesure sera
présentée en avril au sein du projet de loi « égalité et citoyenneté ».
Comment va fonctionner ce dispositif ?
Il s’agit d’un congé de six jours par an que les bénévoles pourront
prendre en plusieurs fois selon leurs besoins. Il sera réservé aux seuls
élus des associations reconnues d’intérêt général (présidents,
secrétaires, trésoriers, membres du conseil d’administration).
En revanche, ce droit ne sera ni rémunéré, ni indemnisé, au grand regret
de beaucoup d’associations. Cette mesure sera présentée en conseil des
ministres en avril en même temps que le projet de loi « égalité et
citoyenneté » dont l’examen débutera d’ici à cet été.
L’enjeu principal est de renouveler les instances dirigeantes du secteur
associatif, majoritairement occupées par des retraités. En effet, 45 %
des responsables du secteur non-lucratif ont plus de 65 ans.
« Nous offrons du temps », explique-t-on dans l’entourage de Patrick
Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports. Le manque de
disponibilité est en effet le premier frein à l’engagement pour les
salariés.
43 % des actifs qui ont occupé des fonctions bénévoles par le passé
disent qu’ils auraient continué s’ils avaient pu se libérer de leur
travail, selon une étude commandée il y a deux ans par le gouvernement
et dévoilée dans nos colonnes (1).
À quoi peuvent actuellement prétendre les salariés bénévoles ?
Le « congé engagement » vient compléter un arsenal de droits existants,
mais peu utilisés. Les salariés engagés peuvent déjà demander un « congé
formation » ou encore un « congé solidaire » de plusieurs semaines,
s’agissant d’une mission humanitaire uniquement.
Ils peuvent aussi partir en « congé de représentation », en tant que
responsables associatifs participant à des instances publiques. Ce
dernier droit autorise une absence de 9 jours par an, avec une indemnité
de 7,10 € par heure. Charge à l’employeur de verser la différence de
salaire, qu’il peut déduire des impôts de l’entreprise.
Mais trois actifs sur quatre ne connaissent pas ces différentes
possibilités. Par ailleurs, seuls 33 % des salariés bénéficiant de
réductions du temps de travail (RTT) les utilisent pour leur
association. « Il va falloir communiquer sur ces droits pour les faire
exister », souligne Brigitte Duault, déléguée générale France Bénévolat.
Les entreprises favorisent-elles l’engagement ?
Quatre fois sur dix, les bénévoles ne préfèrent pas tenir leur employeur
informé de leur engagement. Parmi ceux qui le font tout de même,
beaucoup se disent confrontés à de l’indifférence (63 %), voire, de
façon plus marginale, à de l’hostilité (5 %).
À l’heure où de plus en plus de grandes entreprises pratiquent le
mécénat de compétence, certains employeurs continuent de croire que
l’engagement est une concurrence à l’activité salariée.
Dans certains secteurs, l’engagement constituerait même un frein à
l’embauche, selon une étude menée par l’Université d’Évry (2). Pour un
poste de développeur informatique, par exemple, un candidat sans
activité associative accède à l’entretien d’embauche dans 25,2 % des
cas, contre 17,4 % pour celui qui s’est investi auprès des Restos du cœur.
« Dommage que ce beau sujet de la reconnaissance du bénévolat par
l’entreprise ne soit pas débattu dans le cadre de l’actuel projet de loi
travail encore en négociation », regrette Nadia Bellaoui, présidente du
Mouvement associatif.
La responsable voudrait que le « congé engagement » puisse « prendre
d’autres formes, au besoin sur des durées plus longues, pourquoi pas en
liaison avec le compte épargne temps ou le droit à la formation ».
Autre piste de progrès : la valorisation des acquis de l’expérience
(VAE), créée en 2002. En principe, ce dispositif permet aux entreprises
de prendre en compte des compétences acquises notamment pendant une
mission bénévole. Mais il est encore très loin d’avoir porté ses fruits.
JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS
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Denis Lebioda
Chargé de mission
Ligue de l'enseignement dans les Alpes du Sud
Mel : denis.lebioda at laligue-alpesdusud.org
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